Chap 28

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Je me souviens vaguement être retournée dans mon lit. Je m'y étais roulée en boule, avais fermé les yeux et essayais d'étouffer tout  ce que je ressentais. Toutefois, la chaleur me devient en peu de temps insupportable, j'avais repoussé mes draps et ma couverture et je m'étais levée. J'avais traversé le château jusque devant le dortoir des Poufsouffle. Si quelques heures avant j'avais assuré à David que je préférais être seule, je ne voulais plus qu'une chose à ce moment là, trouver quelqu'un qui allait me prendre dans ses bras. Le sentiment de rejet et la solitude me rongeaient de l'intérieur et la douleur s'attaquait à mon cœur. J'avais placé tant de confiance en cette personne qui, pour une faute que je n'avais même pas commise, me repoussait de la manière la plus ignoble qui soit ! 

Je n'arrivais même pas à le détester. 

Je ME détestais. 

Pourquoi étais-je partie à ce moment, au moment fragile où une amourette devient plus sérieuse ? Pourquoi ce Jackman avait-il fait cela maintenant ? POURQUOI ? 

J'errais dans le château, désert à cette heure de l'après-midi. Ceux qui revenaient du voyage étaient exemptés de cours pour le reste de la journée, mais tous les autres élèves étaient en classe. Je n'arrivais pas à croire en être arrivé là. Je le croyais plus intelligent, je nous croyais plus fort que ça. Une part de moi ne réalisait pas réellement la nouvelle situation mais c'était pourtant clair : Fred Weasley, mué par une jalousie maladive, ivre de rage, avait fait en sorte de me blesser le plus possible. Tout paraissait en ce sens fini, piétiné. Il ne m'aimait plus. 

Je me remémorais toutes ces belles promesses, tous ces compliments, toutes ces belles phrases de charmeur professionnel. Comment avais- je pu croire à tout cela ? Au début de notre relation j'étais bordée par l'impression d'une chance inouïe. J'avais du mal à croire qu'il veuille bien de moi, lui, un garçon si merveilleux. Toutefois, il s'était joué de moi, la petite Hermione, vulnérable, la petite souris avec qui il pouvait s'amuser. En pensant à une petite souris, je pensais à Pattenrond, être vivant que je n'avais pas encore revu depuis mon retour. Soudainement, comme habitée de folie, j'eus le besoin irrépressible de serrer mon chat contre moi, au moins un qui ne mentirait jamais. Je cherchais mon chat avec une ardeur inexpliquée : en moins d'une heure je fis presque le tour de tout le château. J'étais habitée par un sentiment enflammé que même l'étroitesse d'esprit de Fred Weasley ne pourrait entacher. Après une inspection qui ne donna rien, je fonçais dans le parc. Autour du lac et aux alentours de chez Hagrid, rien, dans le potager, rien...Alors que je contournais les serres en faisant le moins de bruits possibles, il y avait cours tout de même, je m'arrêtais de stupeur. En effet, devant la serre numéro 3, Fred était assis à même le sol, la tête prise entre les mains. De l'endroit d'où je me tenais, j'aurais pu dire qu'il était en train de pleurer.

Il me sembla tellement vulnérable, comme cela, assis à même le sol. J'avais l'horrible impression que je pourrais tout oublier s'il me souriait, s'il me disait que tout ça n'était qu'un terrible malentendu, s'il me laissait lui expliquer. Je ne pouvais me résoudre au fait qu'il ne m'avait jamais réellement aimée, même si la légèreté avec laquelle il s'était détourné de moi me laisser penser le contraire. A ce moment là, j'aurais peut-être dû aller le voir. J'aurai peut-être dû tenter de tout lui expliquer. Cependant, je ne voulais pas m'en prendre une nouvelle fois plein la figure, j'avais mo compte pour la journée. Je lui en voulais tellement de m'avoir fait ça et je culpabilisais tout de même tellement d'en être la cause. Si j'étais la responsable, je n'étais pas la réelle coupable...Je décidais alors de repartir sur mes pas et de choisir par là, la simplicité. 

-Lâche jusqu'au bout...Tu sais, je t'estimais un peu plus haut que ça Hermione. 

Je me figeais sur place, serrant les dents face à la malchance qui rythmait ma journée. Soudain je pris peur, je pris peur face à toute la hargne qu'il y avait dans sa voix, après tout, je l'avais déjà perdu non ? Et si je continuais mon chemin en faisant semblant de n'avoir rien entendu ? NON ! Je n'étais pas comme ça, pas avec lui, pas avec moi. 

Pire que les Sangs de BourbeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant