Pire que les Sangs de Bourbe

chap 23

Quelques heures après mes péripéties, la fête commença. Comme prévu, elle fut bien plus calme. Cela s'expliquait principalement par le fait que nous étions beaucoup moins que la dernière fois mais aussi parce qu'à part du jus de citrouille, il n'y avait que de la bière au beurre.  Ce fut très agréable, j'étais fatiguée mais je m'amusais bien. Je fis la connaissance de plusieurs élèves d'autres maisons et Fred qui devait avoir peur que je tombe comme une masse, avait revêtu la mission de m'apporter nourriture et boisson.

Une musique d'ambiance sortait des murs et plusieurs fois Fred me fit danser. Il était  réellement un très bon danseur.  Quand vinrent les musiques plus douces il me sourit et me prit dans ses bras. Dans cette position, la tête sur sa poitrine, tournoyant autour de mes amis, je trouvais ma peur passée dérisoire, frivole. Avec eux et surtout avec lui, j'étais en sécurité.

...

A demi émergée d'un sommeil profond, je sentais mon dos me crier de changer de position. Je voulus tourner dans mon lit, mais le vide me surpris et c'est avec un grand bruit mou que je me retrouver par terre, les mains dans la cendre. Je regardais mes mains avec l'incertitude commune au réveil, cela ne ressemblait pas réellement à ma chambre. 

Je regardais autour de moi pour constater que bon nombre de Gryffondors n'étaient pas allés plus loin que la Salle Commune hier soir. J'étais en fait tomber sur le tapis, les doigts dans une cendre qui recouvrait le tapis, de l'âtre de la cheminée jusqu'au canapé. Je me relevais, les mains toujours levées devant mon nez et je vis que Fred avait dormi sur le canapé avec à côté de lui, un espace vide dans le creux de ses bras. Un espace où j'avais dû me trouver un peu plus tôt. Je me souviens avoir rougit jusqu'à la racine des cheveux.

-Ce n'est pas très décent tout ça, avait lancé une voix pleine de sarcasme. 

Je relevais la tête pour voir Ron. Il était assis près de la cheminée et il me tournait le dos. Alors que je le rejoignais, je vis que dehors, il faisait encore nuit noire. 

-Tu ne dors pas ? demandais-je en m'asseyant à ses côtés. 

-Très perspicace à ce que je vois. 

Je levais les yeux au ciel et posais la tête sur la table basse située entre nous et le canapé dans lequel dormais encore Fred. Je me souviens que nous étions retournés à la tour relativement tard. Nous étions un groupe d'une dizaine de Gryffondors et nous devions faire le moins de bruit possible. C'est ainsi que nous avions eu des fous rires mémorables, progressant très lentement dans les couloirs, à l'affut des pas de Rusard. Je souris en repensant à Parvati qui était tombée dans les escaliers ou à Seamus qui avait jeté un pétard dans l'âtre, projetant un nuage de cendre dans la pièce.  Je jetais un coup d'œil en coin à Ron. Il fixait le petit feu qui avait été rallumé et semblait au comble de la pensée profonde.

-Quels tracas vous animent monsieur ? Lui demandais-je à voix basse en essayant de dédramatiser l'ambiance. 

-Rien de très intéressant, me fit-il sur le même ton avec un petit sourire. 

-Allez...Tu peux bien le dire à ta vieille amie nan ? Lui dis-je avec un petit coup de coude. 

Il sembla hésiter avant de parler, puis il finit par se lancer :

-Surtout ne le prend pas mal hein ? Ce n'est pas une critique, simplement un sentiment que je ne parviens pas à contrôler et que je ne comprend pas trop. 

Je fis une moue résignée, comprenant ce qu'il allait aborder comme sujet. 

-Je crois que j'ai un peu de mal avec votre relation à toi et à Fred.