chap 30

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Pendant plusieurs jours, ma routine changea du tout au tout. Avant, je souhaitais voir Fred à chacun des coins de couloirs, cela ravivait ma tristesse et m'ancrait au réel. Cela agissait comme une injection quotidienne de douleur. Aujourd'hui, je faisais mon possible pour l'éviter et il me suivait partout, se rependant en excuses toutes aussi inutiles que futiles à mes yeux : 

"Ecoute moi s'il te plais ! Je suis vraiment désolé. Le parfait crétin"

"Tout ça je le faisais pour te rendre jalouse !"

"Elle n'est rien pour moi...Ce n'est que toi qui compte."

"Qu'est ce que je dois faire pour que tu m'accorde quelques instants ?"

Généralement, je l'ignorais. Je ne répondais même pas à ses requêtes, me contentant de tracer avec détermination mon chemin. Le fait qu'il me suivit sans relâche ne me touchait pas. Si je n'étais pas aveuglée par la haine, je m'approchais de cet état. Un bon matin cependant, lassée et agacée, je craquais.

-Que voulais tu que je fasse aussi ? Me disait -il. Te rends tu compte du choc que cela m'a fait ? J'étais amoureux, tu me manquais et n'en croyais pas mes yeux ! Comment aurais-tu réagit à ma place ? Comprends moi ! Je sais que mon attitude a été déplorable mais j'étais ravagé... Pourquoi m'en veux tu autant ?

Je m'arrêtais pour lui faire face et le toisais de toute ma hauteur.

-Le pire dans tout ce que tu me dis Fred, c'est que tu avoues avoir cru dur comme fer aux dires d'un étranger plutôt que de me faire confiance...Et ça c'est impardonnable.

Je tournais les talons et cherchais désespérément un refuge, je rentrais dans la salle du cour de Défense contre les Forces du Mal en tremblant de rage. Cette raclure m'avait traitée comme une moins que rien pendant des jours et aujourd'hui il revenait la queue entre les jambes pour quémander un peu d'attention. Et pourquoi avait il changé d'avis comme ça ? Si subitement ? Je n'avais pas l'énergie pour suivre ses sauts d'humeurs. 

A la fin de mon cour, je sortis dans le couloir mais je m'y sentais vulnérable. Je sentais que pour la première fois depuis des jours, j'étais sur le point de craquer. La foule autour de moi m'opprimait et j'avais du mal à respirer. Je poussais doucement la porte de la première salle  à ma droite. Il n'y avait personne dedans, j'y entrais. Je jetais mon sac d'un côté et aller m'asseoir sous la fenêtre. Je me forçais à poser ma respiration, inspirant, expirant, réprimant les larmes. 

Animée par une subite rage que je ne pu contrôler, je me relevais et envoyais une table voler à travers la pièce d'un coup de pieds. Je m'en pris à sa voisine qui ne bougea pas d'un pouce. De dépit, j'empoignais ma baguette et les écrasais les unes contre les autres avec violence...C'était à mes yeux le seul moyen d'exorciser ma rager. Je me laissais tomber au sol et ramenais mes genoux sous mon menton en me balançant d'impatiente, je ne savais pas ce que j'attendais mais il me manquait quelque chose, il fallait que quelque chose ce passe...Ça ne pouvait pas ce finir comme ça. Une larmes coula sur ma joue. 

-Hermione ? 

Je me tournais vers la porte, dans l'encadrement se tenait George. Il contemplait le bazars, une main sur la bouche. 

-C'est toi qui...? 

-Tais toi. Le coupais-je. 

-Bon...J'avais décidé de ne pas m'en mêler...Mais là ça ne peut plus durer !

Il m'empoigna par le bras et me força à me lever. 

-George ! Qu'est ce que tu fous ? 

-A ton tour de te taire ! Tu vas me suivre Hermione, sans faire d'histoires. 

Pire que les Sangs de BourbeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant