Chap 14

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Quelques semaines avant Noël, alors que la rumeur de Sirius Black courait entre les murs de Poudlard, l'annonce de la première sortie à Pré-au-Lard faisait autant de bruit. Pour les troisièmes années, il s'agissait de LA grande première et nous étions tous euphoriques. Malheureusement pour lui, Harry n'avait pas pu avoir son autorisation et après lui avoir promis de lui rapporter confiseries et autres, nous étions partis Ron et moi pour le village. J'étais embêtée pour Harry bien sûr, mais une autre raison me poussait à maudire son absence, David m'avait proposé que l'on se retrouve cette après midi là et je comptais laisser Ron et Harry tous les deux, en m'éclipsant nonchalamment. A présent cependant, je ne pouvais pas abandonner Ron sans me justifier, ce que je n'avais nullement envie de faire...J'avais donc trouver plus malin de reporter et cela me chagrinait.

David, une simple connaissance, était devenu un bon ami pour ensuite prendre une grande place dans mon cœur. Voilà plusieurs mois que nous nous retrouvions deux à trois fois par semaine pour travailler mais aussi juste pour le plaisir de se voir, il était très taquin mais avait écouté mon histoire depuis le début avec beaucoup d'attention et j'avais l'impression que l'un amenait à l'autre beaucoup. J'avais hâte de cette journée car je me demandais ce qui aurait bien pu se passer, en dehors du château et des livres. 

-Ouhou !

-Hein ? Euh quoi ? 

-Tu es dans la lune en ce moment toi...ça va ? Me demanda Ron.

-Oui oui ne t'inquiètes pas, je suis juste un peu fatiguée...Où est ce que tu veux aller ? 

Je n'aimais pas lui mentir mais bon voilà, tout ne le regardait pas et j'avais aussi le droit d'avoir des fréquentations extérieures. 

-C'est ce que je te demandais il y a deux secondes...Si tu daignais m'écouter, grogna t'il. 

-Pardon, pardon euh...Pourquoi ne pas commencer par Zonko ? 

-Oui d'accord.

Je vis une étincelle briller dans ses yeux, je me doutais que ses frères avaient dû lui parler de la fameuse boutique et qu'il en avait surement rêvé, moi même je n'avais appris son existence que quelques jours avant, ce qui ne m'empêchait pas d'être très intriguée pour autant.

La boutique était superbe, regorgeant de couleurs, d'explosions et d'objets insolites de toutes formes. Je crus un instant distinguer au loin deux têtes rousses mais je n'eus pas le temps de vérifier que Ron me tirait déjà au dehors pour aller chez Honeydukes, le magasin de sucreries, ou le paradis comme il le disait. Une fois à l'extérieur, mon regard fut attiré par un étalage tout vert...Ainsi donc il existait des mages et sorcières fleuristes ? Je me rapprochais pour mieux admirer et une forte odeur de terre humide me chatouilla les narines, ce que je vis m'amusa beaucoup : Dans une vitrine de taille démesurée,  des cascades de fougères ondulaient vers le sol où se mêlaient une flore luxuriante composée majoritairement des couleurs les plus vives et des corolles les plus magnifiques que je n'avais jamais vues. Une rangée de petits cactus se dandinaient sur la musique que chantait leur voisine et une paire de plante grasse était engagée dans un combat de boxe qui semblait mortel...La féerie du monde des sorciers avait encore frappé. Cependant, le magasin semblait profond et dangereux, comme si, une fois à l'intérieur de ses entrailles, vous ne pourriez plus mettre le nez dehors si vous vous y aventuriez. Pourtant, un inexplicable et profond désir me chuchotait de pousser la porte en verre. Quelques secondes plus tard, le carillon retentissait et je franchissais la frontière de cet attrayant danger. Deux vendeurs furent sur moi en un rien de temps : 

-Bonjour mademoiselle ! Que désirez vous ? 

C'était un homme qui avait parlé en premier, il était plus petit que moi et une étrange lueur brillait dans ses minuscules yeux noirs. Il y avait comme quelque chose de très gobelin dans ses traits...Mal à l'aise, je voulus partir, Ron devait se demander où j'étais passée, je tournais la tête vers l'extérieur qui me parut froid et peu accueillant. L'autre vendeuse, pas plus grande que son compagnon, m'attrapa par l'épaule et m'assis de force sur un beau fauteuil de velours :

Pire que les Sangs de BourbeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant