Pire que les Sangs de Bourbe

Chap 47

Je lui racontais tout. J'appuyais les émotions et les ressentis, je décrivais la douleur et l'incompréhension...Je voulais qu'il mesure pleinement ce que j'avais vécu pour avoir une vrai réaction. En effet jusqu'ici le moment le plus sincère que nous ayons eu depuis l'incident avait été celui de sa colère. A la fin de mon récit que je revivais pleinement pour la première fois, il leva une main hésitante pour venir toucher du bout des doigts mes blessures. Ils étaient froids, à leur contact, je tressaillis. 

-Je t'ai fait mal ? S'inquiéta t'il. 

-Non. 

-T-tu sais si ça laissera des cicatrices ? 

-Si tu continu d'y trifouiller comme ça, peut-être, me moquais-je.

Il retira précipitamment sa main qu'il croisa avec l'autre. Un grand silence suivit. 

-George m'a raconté que nous étions encore dans le stade quand j'ai eu un comportement bizarre.

-C'est ça, acquiesçais-je, lorsque la foule a commencé à paniquer tu es devenu très...Passif, sans émotions...Je frissonnais à l'évocation de son visage dénué de toute vie. 

-C'est vraiment étrange...Peut être que quelqu'un m'a jeté un sort ? tenta t'il. 

-Peut être...Qu'est-ce qu'en pense George ? 

-C'est lui qui a eu cette idée...Mais tu sais...Je voulais te dire que...

Il serra tellement fort les poings que ses jointures devinrent blanches. Je les lui attrapais, mes mains étaient si petites comparées aux siennes ! Je posais un léger baiser sur une de ses phalanges. Il se détendit légèrement, restant néanmoins avec obstination, crispé. 

-Oui ? 

-Que-je-suis-vraiment-désolé. 

-Je sais. 

Toute la colère était partie lorsque je lui avais raconté ma nuit. A vrai dire j'avais l'impression d'être trop fatiguée pour l'être, mais il y avait une telle détresse et tant d'incompréhension dans ses yeux que je ne pouvais plus lui en vouloir...Pas complètement en tous cas. J'allais lui dire que moi aussi j'étais désolée, que je n'aurais pas du m'emporter, que j'espérais qu'il irait mieux, que tout cela n'était qu'un mauvais souvenir, mais avant que je ne pu ouvrir la bouche, la porte s'ouvrit à la volée, laissant entrevoir une Molly au regard enflammé, sa baguette tenue d'un air menaçant dans une main, une trousse de secours dans l'autre. A la vue de celle ci, mes doutes sur des intentions possiblement non pacifiques s'évanouirent. Elle allait calmer ma démangeaison, parler avec Fred, le calmer à son tour, et moi j'allais prendre le repos tant attendu dont j'avais besoin. 

Avant de fermer les yeux, je pris quand même le temps de tenir une promesse qu'il me semblait avoir fait il y a fort longtemps.

Bonsoir maman, j'espère que tout va bien pour toi et papa. Nous revenons tout juste de la Coupe du monde, le match était impressionnant, je suis sûre que papa aurait adoré...Nous étions dans la tribune officielle avec le ministre de la magie ! La vue était à couper le souffle, il y a eu quelques émeutiers mais je n'ai pas été prise par le mouvement, rassure toi.

Après tout ce n'était pas si faux. 

Je continuerai de vous écrire, prenez bien soin de vous, je vais me coucher parce que le voyage m'a épuisée...Bisous.

Hermione

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