Je retiens mon souffle, me tétanisant. Je ne bougeais pas pendant quelques instants, espérant que la sensation d'une main sur mon épaule n'était qu'une illusion. Je sentis cependant un mouvement et la pression sur mon épaule s'accentua alors que l'individu changeait de position. Je me dégageais violemment, m'éloignant de quelques pas pour faire face à l'inconnu.
-Q-qui êtes vous ? Couinais-je...Vous cherchez quelqu'un ?
Une vive lumière provenant du camp éclaira alors les sous bois. Une vague de soulagement coula dans mes veines et je respirais mieux : J'étais bien plus près que ce que je ne pensais...La silhouette de l'individu se découpa dans la clarté et il avança vers moi. Je dis "il" car la stature faisait penser à un homme, ou du moins à un garçon. Il ne pipa mot et continua de se rapprocher alors que je continuais de reculer...Ce n'était pas bon ça, je voulais rejoindre la tente et présentement, je reculais vers les entrailles de la forêt. Je ne voyais pas le visage de la personne à cause du contre jour...Avec un élan de courage je lançais :
-Monsieur ! Je ne sais pas qui vous êtes, il n'y a plus personne là bas, vous feriez bien de retourner vous aussi vers le camp.
Je m'obligeais à aller de l'avant, entamant un mouvement pour le contourner. Je respirais de manière hachurée et mon cœur battait à toute allure. Je n'avais que quelques mètres à faire pour le dépasser. Voyant qu'il ne faisait aucun mouvement pour m'empêcher de passer, je me détendis légèrement, me contentant de pester intérieurement contre son attitude fort effrayante.
Je préférais ne pas regarder si il me suivait ou non et je pressais le pas pour rejoindre au plus vite la populace. Comme si j'avais franchis une barrière sonore, j'entendis alors ce que je n'avais pas entendu au loin : Des cris, des dizaines et des dizaines de cris terrifiés, paniqués, pressant...Une nouvelle vague d'angoisse me submergea et je me figeais. Est-ce que j'avais raison de vouloir y aller finalement ou devais-je rester à l'abris des arbres ? L'angoisse laissa place à la colère que je décidais de diriger vers Fred. Ou pouvait-il bien être par Merlin ? Sa petite crise d'ado rebel commençait à me taper sur les nerfs...si c'était encore à cause de David il allait m'entendre !
J'avais comme un duel intérieur, futile et surtout inapproprié : Je me demandais si cela était sérieux ou non, s'il avait agit de son plein grès ou s'il avait été ensorcelé. Après tout, je ne pouvais ignorer que cela avait l'air sérieux. L'agacement laissa place à l'inquiétude, qu'importe toute la rancœur qu'il pouvait y avoir en moi à ce moment, je ne pouvais me résoudre à penser qu'il puisse consciemment me laisser seule dans ce genre de situation.
Au cour de mon dilemme intérieur, je m'étais figée dans l'ombre des derniers arbres. Il n'y avait ainsi plus que quelques mètres qui me séparaient de la foule désorientée. Il faisait cependant assez sombre pour que je sois dissimulée des regards. De mon poste d'observation, je pouvais plus ou moins deviner qu'ils fuyaient tous quelque chose ou quelqu'un. Je pris conscience que tout cela était bien plus qu'une simple émeute générée par le frustrant sentiment de défaite que j'avais d'abord pensé à l'origine de tout cela. La situation était réellement critique et probablement très dangereuse.
Je réfléchis encore quelques instants et ce qui m'apparaissait de plus sage était, je pensais, de me faufiler dans la foule fuyante. Peut-être qu'alors je pourrais y entrevoir un visage familier. J'entrepris donc de réduire au plus vite la distance qui me séparait depuis trop longtemps de mes amis. Je me préparais mentalement à devoir m'inquiéter une nouvelle fois à la découverte de la cause de cet agissement. J'espérais qu'il n'y avait pas de blessé. Toutefois, avant que je puisse accéder à ce luxe, on me tira violemment en arrière, me projetant au sol.
-Mais ça ne va pas ? hurlais-je, furieuse, à mon agresseur.
Je ne pourrais dire avec certitude si c'était ou non le même déglingué que quelques minutes auparavant. La raison était simple : la personne qui se tenait devant moi était masquée. Il portait un sweatshirt noir, des gants épais de la même couleur et quelque chose qui ressemblait à une cagoule. Son visage était couvert d'une matière plus épaisse avec un encadrement des yeux opaque et une ouverture parsemée de petits trous au niveau de la bouche.
Je me relevais au plus vite pour ne pas rester au sol trop longtemps. Le peu de notions que j'avais en self-défense me disaient toutes la même chose : Lorsque l'on n'est pas en en situation de se défendre correctement, il fallait se sauver, se mettre en hors de danger.
L'homme grogna et avança vers moi d'une démarche chaloupée, il semblait peu avoir un sens de l'équilibre.
-Qu'est ce que vous me voulez ? Je ne vous connais pas ! Vous vous trompez de personne, parviens-je à déclamer entre deux sanglots ravalés dans une tentative désespérée de le ramener à la raison.
-Espèce de...commença t'il avec difficultés d'une voix modifiée.
Problèmes d'élocution maintenant ?
-...sale sang de bourbe !
Quoi ! Encore ? Au moins maintenant j'étais sûre d'être la cible recherchée. J'essayais de me persuader que je n'étais justement pas sans défenses, serrant ma baguette magique de toutes mes forces.
-Tu...ne la mérite même pas...continua t'il en désignant le bout de bois auquel je me raccrochais tant bien que mal. Tu es une usurpatrice ! Tu mérites de finir brûler.
Sa voix claqua dans la nuit, tel un fouet qui battait mes os. J'étais choquée par la dureté et la violence de ses propos. J'haussais les sourcils. J'étais indignée et terrifiée mais ses paroles avaient allumé au fond de moi un désir de vengeance...De quel droit se permettait-il de me parler de la sorte ?
-Monsieur...commençais-je dans une tentative d'apaisement, monsieur, vous devriez vous calmer...Nous sommes juste à côté de la foule, vous ne pouvez pas vous énerver comme ça sur moi...Vous allez devoir subir les conséquences de vos actes.
-Les conséquences ? ricana t'il...Oh ma jolie, ne vois donc tu pas que personne ne fais attention à toi ? Tu es seule, sans personne pour te protéger. La plupart de ce qui t'entendront crier se fichent bien que tu souffres, ils sont animés par la peur de sauver leur peau et ne viendront pas t'aider.
-Est-ce vraiment nécessaire d'en venir à de telles extrémités ? Je suis une sorcière ! M'écriais-je, à cours d'idées, désarçonnée par sa voix gutturale et inhumaine...si au moins je pouvais faire parler ce malade, j'aurais le temps de réfléchir à un moyen de me sortir de cette situation.
-Tu cherche à gagner du temps ? C'est bien, cela m'arrange après tout. Plus nous parlons, plus ce qu'il reste de la foule s'éloignera un peu plus et la seule personne qui aurait peut-être pu te sauver sera parti au loin.
Mon sang se glaça. Il était habité par une colère immense qu'il ne contenait pas. Je l'avais pris pour un dérangé mais il était bien plus que ça, c'était un véritable psychopathe. J'en eu soudainement assez d'être la cible de temps de problèmes pour ce soir...D'abord l'émeute, puis Fred, suivi de ma marche dans le noir et maintenant lui ? Non je n'étais pas d'accord ! Je serrais une bonne fois pour toute les poings, m'obligeant à ne plus trembler comme une feuille. Je repris mon souffle en me disant vaguement que cela serait peut être la dernière fois que je le faisais. Rassemblant le peu de courage qu'il me restait, je lançais :
-EXPELLIARMUS !
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Pire que les Sangs de Bourbe
FanfictionPoudlard se fait ici le théâtre des règles tortueuses de l'amour adolescent. Celles-ci ne laissent de repos à personne. Hermione Granger y découvre, aux côtés de Fred Weasley, un monde de rires et de tendresse. Ce n'est que la face révélée d'un vér...