chap 40

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Une fois que nous fûmes sorti, la foule se dispersant en courant dans tous les sens, je stoppais les jumeaux et affolée, leur demandais :

-Qu'est ce qu'il se passe ? Aucun d'eux ne me répondit, l'un pourtant nettement plus alerte que le second...Tu as une idée ?  criais-je à George qui se faisait emporter par le courant de la foule. Il secoua la tête en revenant vers nous. 

-Non...Non je ne sais pas, dit il en nous tirant vers un coin plus tranquille. 

-Et toi qu'est ce qui t'arrive ? demandais-je brusquement en secouant Fred. 

Il baissa les yeux vers moi, amélioration notable je dois dire et haussa une nouvelle fois les épaules. 

-On s'en fiche pour l'instant ! S'écria George qui commençait à paniquer, il faut trouver papa. 

-Ok...On fait quoi ? 

-Il aurait surement voulu...qu'on regagne la tente non ? dit il sans réelles convictions. 

-Peut être oui, admis-je, en jetant un coup d'œil à Fred qui commençait sérieusement à m'inquiéter. 

-Bon ok on y va, décida George, fait bien attention à ne pas nous perdre de vue, me dit il. 

Fred commença à avancer vers les bois sans me jeter un regard et en ne pipant mots. 

-Fais bien attention à ne pas ME perdre de vue, continua George, je ne sais pas ce qu'il a mais ça ne sent pas bon...Je réglerai ça avec lui plus tard mais je sais pas si il risque d'être très réactif si il faut se défendre...Dit il en me jetant un regard soucieux. 

-Je sais me défendre George, merci. En plus je ne laisserai pas Fred derrière nous, c'est hors de question. Je ne sais pas pour quelles raisons il est bizarre maintenant, ça le rend plus vulnérable...On aurait bien besoin qu'il ait toutes ses capacités. 

-Ok on reste ensemble. 

-Oui dans tous les cas. 

-Qu'est ce qu'il se passe ? demanda George en apostrophant une femme qui me frôla de très près. 

-Je sais pas...dit elle en continuant de marcher, apparemment il y a eu un accident. 

-Mais pourquoi ils courent tous ? Lui criais-je alors qu'elle s'éloignait déjà. 

-Vous venez ? Cria Fred de l'orée du bois. 

-Tient, il reparle maintenant, souffla George entre ses dents. 

Un horrible craquement retentit alors, accompagné d'une vive lumière. Je me tétanisais, m'accrochant au bras de Fred qui ne réagissait toujours pas. 

-Il faut trouver les autres ! Dis-je, mon cœur s'accélérant. Le bout de mon nez était tout froid et j'avais les jambes tremblantes. 

George hocha la tête l'air grave et tira violemment son frère par le bras vers les arbres. 

Nous courrions, ou plutôt nous marchions vite, sautant au dessus des racines et évitant les branches basses autant que nous le permettaient les fins rayons lumineux de nos baguettes. Fred était d'un côté, le regard toujours aussi vague alors que son frère était de l'autre et lui lançait les mêmes regards paniqués qu'auparavant. 

-Fred ! dis-je à bouts de souffle...Fred ! Qu'est ce qu'il t'arrive ? Je ne pouvais me résoudre à le laisser être si passif. 

-Laisse ! S'écria George, qui était dans le même état que moi, on doit retrouver Ginny !

-Elle n'est pas avec Ron et Harry ? 

-Je sais pas ! Peut être pas ! Dans tous les cas il faut être sûr qu'elle ne soit pas seule !

J'hochais la tête, au moment où je vis une chevelure rouge vif au loin.

-Là bas ! C'est peut être elle, dis-je en montrant un point légèrement sur la gauche.

-Ok j'y vais, dit George sans se retourner, reste avec Fred !

Je me retournais pour lancer un coup d'œil à ce dernier, afin de m'assurer qu'il suivait toujours. Je découvris cependant avec stupeur qu'il n'était plus là. Je m'arrêtais, manquant de m'étaler sur une racine.

-Fred ! criais-je en tournant pour essayer de l'apercevoir...FRED ! 

Un homme me bouscula et je trébuchais sur une pierre, la rudesse du choc m'arrachant un cri.

-GEORGE ! appelais- je en regardant désespéramment la direction que je lui avais indiquée. Je le voyais encore, mais il était déjà loin et le bruit de course de la foule faisait qu'il n'aurait jamais pu m'entendre.

Les quelques dernières personnes qui fuyaient en même temps que nous étaient à présent loin devant moi. Fred comme George n'étaient plus là...J'étais seule. 

Mon cœur se serra dans ma poitrine, le noir de la foret se resserrait autour de moi tel un étau, menaçant de me faire exploser. Je sortis ma baguette de ma poche et la serrais en m'y accrochant tant que je le pouvais. Seule ma baguette éclairée désormais le sol, mis à par les rares tâches de lumière que je distinguais au loin. Je me rendis alors compte à quel point j'avais froid. L'adrénaline avait dû maintenir un semblant de chaleur en moi tout à l'heure, mais maintenant que j'étais seule, dans le noir silencieux, j'avais l'impression que mon sang pouvait geler si je ne bougeais pas...Aller Hermione...Courage...Je devais juste rejoindre la tente.

Je ne savais pas trop si rejoindre la source de l'explosion était une bonne idée, mais je voulais absolument rejoindre des gens, quels qu'ils soient. J'avais toujours été mal à l'aise dans la forêt la nuit. J'avais pourtant déjà campé de très nombreuses fois avec mes parents, mon père se moquait souvent de moi en me disant que j'étais une trouillarde. Ce soir, seule dans la nuit, je ne pouvais que lui donner raison. Chacun des moindres bruits me faisait sursauter : hululements d'oiseaux nocturnes, souffle du vent dans les hautes branches, craquement de brindilles, etc. 

Je pris soudainement conscience de ce que signifiait un craquement de brindille qui n'émanait pas de mes pas alors que j'étais dans un silence presque complet. Je n'étais pas aussi seule que je le pensais. Quelque chose, ou quelqu'un, était là et ne se manifestait pas. Je me forçais à me persuader que ce n'était qu'un rongeur ou au pire quelque chose comme un sanglier. Il se pouvait aussi que ce soit mon imagination. Je hâtais tout de même le pas, voyant se rapprocher de plus en plus au loin de vagues traits de lumière et distinguant de l'agitation. J'essayais de trouver le bon équilibre entre une progression rapide et une vitesse qui m'éviterait au maximum toutes chutes. Je me concentrais sur ma respiration pour essayer de meubler le silence qui se faisait de plus en plus pesant. Je me retournais sans cesse pour vérifier si je voyais quelque chose, craignant de constater que j'étais traquée par je ne sais quoi. 

Un nouveau "Crac" retentit, cette fois beaucoup plus fort et surtout beaucoup plus près. Je ne voulais pas me résoudre à lancer le classique "qui est là ?" que je blâmais tant dans les livres...pourquoi cela m'arrivait-il ? Pourquoi à MOI ?"Parce que tu es une sorcière ma grande", claironna une voix au fond de ma tête. Je ne voulais surtout pas me retourner, de peur de voir un visage blafard éclairé par la faible lumière magique, souriant de toutes ses dents avec un regard sadique...NON ! Je rêvais ! Je...Tout va bien. 

Crac !!! 

Je ne pu me retenir, je me retournais vivement en tremblant comme une feuille.

-Il...Il y a quelqu'un ? 

Bien entendu personne ne répondit...Je continuais de reculer lentement. Je sentis subitement une présence dans mon dos et je hurlais, du cri le plus aigu que je n'avais jamais produit.  Je me retrouvais nez à nez à un large arbre. Me trouvant ridicule, je m'y adossais en soufflant, si je ne me trompais pas le camp ne devait pas être bien loin, j'entendais même quelques voix me semblait il. Si le noir avait rendu ma progression plus lente, j'avais bien avancé et mes mollets qui me tiraient me donnaient l'impression que je marchais depuis longtemps. Je commençais à me calmer. Je décidais de rester là quelques instants, reprenant des forces avant de courir jusqu'au camp. Tant pis si je tombais, je voulais juste sortir de ces bois. Une sueur froide me coula le long de la colonne vertébrale mais j'eus soudain très chaud. Aujourd'hui je dirais que c'était l'instinct qui m'avait alors donné ce signe, car à peine quelques secondes plus tard, une main se posa sur mon épaule générant une peur telle que cette fois, je ne pus même pas crier. 


Pire que les Sangs de BourbeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant