Chap 48

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-Hermione, ça va aller, ne t'inquiètes pas...Tu as le meilleur balais et le meilleur conducteur, plaisantait t'il. 

C'est en tout cas plus ou moins ce que je pense qu'il me disait car je ne l'écoutais pas vraiment. J'étais assise sur ce bout de bois qui me semblait ridiculement fin et j'attachais tant bien que je le pouvais mes cheveux afin d'éviter de ressembler dans quelques instants à un épouvantail.  

-Mmh, fut le seul son que je parviens à produire. 

-Tu veux descendre finalement ? 

-Non ! M'écriais-je dans un souffle.

Je n'avais pas pour habitude de revenir sur mes décisions. Surtout, je ne voulais pas lui laisser une mauvaise impression. Je voulais qu'il est l'image d'une petite amie courageuse. Enfin, il semblait réellement très heureux de me voir monter derrière lui. Il me regardait avec un grand sourire, prenant appui sur le manche de son balais sur lequel apparaissaient les légers renfoncements provoqués par la pression de ses mains au fil des matchs de Quidditch. Il attendait mon feu vert pour se mettre en position de vol. 

Je serrai mes mains autour de sa taille du plus fort que je le pouvais. J'aurai pu l'étouffer. 

-Ok on y va alors, fit-il en interprétant ma gestuelle comme mon accord silencieux pour le décollage. 

Il donna une légère impulsion en pliant les genoux et nous nous élevâmes de quelques mètres. Je poussais un petit cri en le serrant un peu plus fort encore. 

-Doucement tu vas réveiller tout le monde ! Me souffla t-il avec un air enjoué. 

-Ok...ok...ok...Dépêche toi qu'on en finisse ! Suppliais-je en fermant les yeux. 

Il éclata de rire et continua de prendre de l'altitude. Quelques instants plus tard, les embardées cessèrent et le vol devient plus stable : Il avait amorcé un vol horizontal. Nous filions dans l'air frais à une vitesse qui me paraissait tout à fait raisonnable après les avoir vu passer comme des fous sous mon nez. Le vent me décoiffait un peu plus à chaque seconde et tout doucement montait en moi une euphorie incontrôlable. Je me risquais à ouvrir un œil, puis l'autre. Nous étions beaucoup plus haut que je ne le pensais. Fred s'était penché sur le manche et même une fois couchée moi aussi, j'avais une vue époustouflante : le paysage défilait rapidement, ne devenant plus qu'un flot d'une couleur gris-bleu. Mes petites rétines humaines avait comme seule lumière le clair de lune et si je ne distinguais pas les détails autour de moi, le relief créait des ombres magnifiques. La vitesse faisait couler des larmes incontrôlables le long de mes joues mais cela m'était égal. Cette sensation de relâchement me donna envie de faire quelque chose qui m'avait toujours rendue envieuse quand je voyais les garçons faire : Lentement, je pris confiance en la stabilité de l'engin et je me redressais tout en me maintenant fermement à Fred.  J'ouvris la bouche et hurlai de tout mon cœur afin de manifester la joie incroyable qui coulait dans mes veines. Je sentis Fred rire plus que je ne l'entendis, mais j'en étais heureuse. Là haut, au moins, nous ne pouvions pas perdre de temps à nous dire les choses. Nous étions libres, libres de vivre le moment présent, de fuir la réalité. Libres de laisser notre cœur exploser, grossit par un trop plein d'émotions jouissives. Je comprenais enfin pourquoi il aimait tant voler. 

Il finit par amorcer la décente, visant une plateforme au sommet d'un piton rocheux. J'appréhendais quelque peu l'atterrissage mais il se passa très naturellement : Mes genoux ployèrent doucement quand nous approchâmes du sol et je me laissais glisser par terre avec bonheur. Un tapis de mousse moelleuse m'attendait. 

-Alors, ça ta plu ? Demanda Fred en détendant les muscles de ses jambes. Il posa son balais sur son épaule et passa la main dans ses cheveux déjà ébouriffés...Il était vraiment beau là comme ça, dans la lumière de la pleine lune. 

Pire que les Sangs de BourbeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant