chap 36

998 74 2
                                    

Des éclats de voix me réveillèrent. Je ressentais une vive douleur dans l'intégralité de mon corps. L'infirmerie dans laquelle je me trouvais était plongée dans le noir presque complet. Seul un fin trait de lumière filtrait sous la porte. Autour de moi, comme de coutumes, se trouvaient des lits : Sur celui de droite était allongé Harry, il avait les yeux également ouverts et fixait la porte. Ses sourcils étaient froncés et ses poings étaient serrés. Ron était allongé sur un lit en face des notre. L'une de ses jambes était soigneusement entourée de bandages, et lui, pour sa part, dormait profondément. 

Les éclats de discussion au dehors trahissaient la présence du professeur Rogue et d'un autre homme dont la voix me disait quelque chose : ils parlaient de Black. Tout me revient alors, je tressaillis et Harry tourna la tête vers moi. Son visage se métamorphosa, de la colère il passa à l'interrogation et à l'inquiétude. Je lui fis un sourire pour lui signifier que tout allait bien pour moi et posais un doigt sur mes lèvres. Nous écoutâmes quelques instants supplémentaires et la sentence fut évoquée : Black était emprisonné et allait être tué. Il allait être réduit à rien. J'échangeais un regard entendu avec Harry : Nous devions trouver Dumbledore. 

Je bataillais autant que mon ami pour essayer d'argumenter, mais la était prise de façon irrévocable, Black allait être livré. Harry hurlait l'injustice de la situation et moi je me revoyais au bord du gouffre de douleur et de tristesse. Je pensais avoir réussi, mais une fois de plus j'avais perdu. 

-Harry, je suis vraiment désolée, dis-je en lui passant une main dans le dos en essayant d'être réconfortante. 

Nous étions tous deux assis sur le même lit. Madame Pomfresh, résolue à nous voir éveillés et actifs, nous avait donné des boissons chaudes. J'avais vidé ma tasse avec avidité, celle de Harry demeurait intacte et n'était presque plus fumante. Il fixait le sol, les larmes aux yeux. 

-Je ne sais même pas pourquoi je suis autant affecté. Je ne le connaissais pas il y a quelques heures. 

-Il fait partie de ton passé, il est de ta famille, il connaissait tes parents...C'est normal Harry. 

-C'est plus que ça Hermione. Quand nous avons parlé j'ai senti qu'il était quelqu'un de bien. J'ai senti qu'il serait pour moi ce que je n'ai jamais eu. J'ai eu des perspectives de bonheur...pendant quelques secondes. 

-Je comprends. 

-Hermione...Je ne sais pas encore comment mais je dois trouver un moyen de le sauver. Je dois au moins essayer. Je m'en voudrai toute ma vie si je ne faisais rien. 

-Je sais. Moi aussi. Il y a surement une solution. 

Bien que j'étais réticente à l'idée de réutiliser le retourneur de temps devant autant de témoins potentiels, je l'aurai fait volontiers pour aider Harry et Sirius Black. Cependant, je n'étais pas certaine de pouvoir emmener Harry et je savais qu'il n'accepterait pas de rester ici pendant que j'essayais de résoudre la situation. 

Un bruissement d'étoffe me fit tourner la tête. La silhouette élancée de Dumbledore se détacha de l'ombre et avança silencieusement vers nous. Je tressaillis et donnais un coup de coude à Harry. Il pouvait être effrayant cet homme là quand même. En chuchotant, il nous suggéra e nous échapper par la fenêtre pour aller sauver Sirius Black, sans utiliser le Retourneur de Temps. J'étais restée stupéfaite, j'avais espéré qu'il ne découvrirait jamais que j'en avais fait l'usage de quelques minutes plus tôt mais je commençais à avoir des doutes. Il savait tout, en permanence. Il recula une nouvelle fois dans l'ombre et disparu. 

-Que vient-il de se passer ? Hermione ! Et Dumbledore ? C'est quoi cette histoire de Retourneur de Dents ? 

Je l'attrapais par la manche et le tirais vers la fenêtre la plus proche. Je n'avais pas le temps de lui expliquer. Je savais que mes dernières modifications temporelles avaient permis la survie de tout le monde, au moins pour un temps. Harry m'avait informée que le ministre de la magie, alerté par Rogue de la présence d'un loup-garou dans le corps enseignant, avait reporté la décapitation de l'hippogriffe. 

Pire que les Sangs de BourbeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant