chap 26

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Le lendemain, la visite de la ville fut très intéressante. Un guide avait été engagé pour nous organiser un joli tour, il devait avoir dans les vingt-cinq ans et la moitié des filles, c'est un doux euphémisme, ne cessait de remettre en place leur coiffure et de manifester un intérêt tout particulier pour l'histoire de la ville. J'entendis même les professeurs Burbage et Bibine glousser comme des pintades lorsqu'il les remercia de lui faire confiance pour l'après midi...Ridicule.

Mr Jackman passait son temps à prendre des photos de tout ce que nous visitions et le bruit de son appareil m'agaçait au plus haut point. Aussi, je m'arrangeais toujours pour ne pas être sur ses clichés et je le gratifiais d'un regard noir dès que je le pouvais.

Le soir même il y eu l'inauguration de la Convention Photographique de la Vie Courante, aussi appelée CPVC comme il était inscrit sur nos badges. Nous les portions tous autour du cou avec notre nom. Un très long discourt de plusieurs heures fut déclamé par les présidents, au cour duquel ils rappelèrent avec émotions les trente dernières années d'activité et après remerciements, un bon appétit fut souhaité. L'assemblée poussa un soupir de soulagement et se jeta sur les buffets. 

Vient le moment où les salles d'exposition furent ouvertes, elles prenaient tout un bâtiment et chacune portait sur une branche différente du vaste sujet qu'était la vie courante. Des artistes avaient mis en scènes des objets banales, d'autres avaient pris des villes en pleines actions, d'autres avaient capté les expressions des visages...Tout ce qui entrait dans la catégorie "vie courante" en somme. Trois jours s'écoulèrent pendant lesquels nous étudions les collections en prenant des notes et répondant à des questionnaires inventés par les professeurs. Au début cela avait été divertissant, mais la routine s'installant, nous ne pûmes échapper à la lassitude.

Les élèves d'autres écoles avaient commencé à se mêler au public dès le deuxième jour. Il était relativement déstabilisant de se retrouver au milieu de personne avec des styles si étranges et divers...L'été, il m'arrivait de croiser la route de nouveaux courants de mode qui allaient et venaient. Quand j'étais à Poudlard cependant, l'uniforme coupait court aux défilés. Me retrouvais confrontée avec mes condisciples tout aussi peu habitués que moi, voir pas du tout pour beaucoup, apportait un sentiment de malaise. A côté de moi, un garçon habillé de noir, le visage parsemé de piercing parlait à une fille habillée d'un large pantalon que ma mère avait une fois appelé "sarouel". Un pull déchiré et beaucoup plus ample que son gabarit lui tombait jusqu'aux genoux et dans ses cheveux étaient emmêlés tresses de tissu et bijoux de toutes les couleurs. Bien que je n'aimais pas fixer les gens, sa personne avait quelque chose d'attractif et je ne pouvais pas m'empêcher de la dévisager. Nos regards se croisèrent et le sien fut peu amène. Je décidais alors de changer de salle.

-Hermione ! 

Une fille légèrement plus grande que moi me sauta dessus. Je n'avais pas eu le temps de voir son visage mais j'aurai pu reconnaître sa voix entre milles. 

-Clarisse ?

Derrière elle se tenait Nicolas, un sourire jusqu'aux oreilles découpant son visage.

-Comment tu vas ? S'exclama t'elle en me lâchant.

Nous échangeâmes quelques banalités pendant que Nicolas me serrait à son tour dans ses bras. J'étais heureuse de les voir et je ne pouvais réprimer un grand sourire. 

-Qu'est ce que tu fais là ? Me demanda finalement Clarisse. 

-Et bien...Je suis là avec ma classe, éludais-je en essayant de ne pas chercher la dite classe des yeux. 

-Ah bon ? Mais je croyais que tu étais loin non ? S'enquit Nicolas.

-On s'en fiche ! C'est génial ! Je suis tellement contente de te voir ! Tu nous a manqué à Noël ! Me réprimanda sa sœur.

Pire que les Sangs de BourbeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant