Pire que les Sangs de Bourbe

chap 18

Il n'était alors que deux heures trente de cette après-midi glacée, et nous étions aux Trois Balais en attendant que les autres magasins ouvrent. Je m'attendais d'ors et déjà à suivre les garçons dans les rayons de Zonko et Honeyducks alors qu'ils seraient entrain de s'extasier devant des produits plus louches les uns que les autres. Quoique cela me permettrait peut-être de trouver quelques cadeaux pour mes moldus de parents. 

Madame Rosemerta avait déjà installé son arbre de Noël et c'est à demi cachés par les branches du bel arbre que nous sirotions nos boissons. J'avais pour ma part pris ce qui se rapprochait le plus d'un chocolat chaud alors que les garçons avaient tous trois commandé une bière au beurre. Fred avait son bras placé autour de mes épaules et je m'étais lovée tout contre lui...Je vous laisse savourer avec moi ce sentiment de bien être très appréciable. Cependant, je ne pouvais ignorer que Ron regardait dans le vide d'un air morne, ne faisant qu'amplifier mes craintes : même si il donnait l'air d'avoir accepté que Fred et moi s'entendions très bien, ce qui était un euphémisme bien entendu, je ne pouvais pas oublier l'épisode de l'année dernière où j'en avais pris plein la figure après sa consommation excessive d'alcool, et je ne voulais pas qu'il garde un goût amer dans la bouche en nous regardant, ou que, dans le plus grand des malheurs, il ait gardé un semblant de sentiments à mon égard, ce qui ne le ferait que souffrir. 

-Ron ? commençais-je.

-Mmm ? 

-Tu...tu as repéré quelqu'un qui te pourrait te plaire ? 

Les trois garçons sursautèrent, ce qui me fit ricaner intérieurement, ce n'était pas le genre de sujet que j'abordais en général, mais ça aller changer, les gars, accrochez vous bien.  

-Pourquoi je ferai ça ? maugréa t'il en fixant le  contenu de son verre.

Fred entra dans mon jeu :

-Et bien tu sais frérot, c'est la nature de rechercher quelqu'un pour...

-Quoi ? coupa Ron, avant de le laisser finir, qu'est ce qui vous arrive à tous les trois ? 

-Oh ! J'y suis pour rien moi ! s'exclama George, d'ailleurs si ça ne vous embête pas je vais aller par là bas. Il pris son verre et parti vers un coin de la salle où étaient attablées une ribambelle de filles de son âge. 

-Plus sérieusement Ron...Tentais-je de discuter avant d'être coupée : 

-C'est moi qui suis sérieux, ce n'est absolument pas une discussion que j'ai envie d'avoir, mais absolument pas, n'y aujourd'hui, et surement pas...avec vous. Finit il en se trémoussant de malaise sur sa chaise. 

-Mais au contraire petit frère ! s'exclama Fred en se penchant pour lui donner une boutade affectueuse, tu as ta meilleure amie et ton frère préféré qui sont tout ouïe pour t'écouter raconter tes malheurs. En disant cela il avait placé son menton sur ses mains jointes et battait des cils d'un air fatalement exaspérant. 

-Toujours pas, rigola Ron. 

Je soupirais, réalisant que j'avais peut être lâché une bombe. Ron se dévissa le cou pour apparemment mieux admirer le paysage, et, après avoir noté que plusieurs des nouvelles amies de George étaient carrément canons, il balbutia sous mon regard amusé une excuse de départ : 

-Oui...Et bien euh...Je ne vais pas vous déranger plus longtemps tous les deux, je vais...voir Fred, euh non George...C'est George que je vais voir. 

Au bout de quelques secondes, Fred baissa ses yeux vers moi et me demanda en souriant :

-C'était prévu ?