Rencontre Inattendue..

Chapitre 13

Je soupirais en regardant l'heure. Le réveil affichait 2h04 du matin. Je tournais alors la tête vers ma droite et aperçu Florian dormir profondément. Incapable de trouver le sommeil, les paroles de Mathieu tournant encore en rond dans mon esprit, je me levais et sortais discrètement de la chambre.

J'allais jusqu'au salon et ouvrais la baie-vitrée pour sortir sur le balcon. Je m'accoudais aux remparts et prenais une grande inspiration en fermant les yeux. J'expirais lentement et observais la mer, même si cette dernière était un peu cachée par quelques palmiers. Je pouvais voir dans la nuit, comme n'importe quel loup. L'eau était plutôt agitée, et l'odeur de sel arriva rapidement à mes narines à cause du léger vent.

Tout me tracassait. Entre mon père et Luka à ma poursuite, Mathieu qui me dit de plier bagage pour m'en sortir, Florian qui me cache son plan, la peur qu'on découvre qui je suis réellement, cette voiture noire qui me suit partout, et ce sentiment d'être observée quand je suis dehors.. il y'a de quoi être perturbée.

Je restais debout, à contempler les étoiles présentes dans le ciel. Mon regard dévia vers la lune, qui n'était pas complète. Ce n'était qu'un croissant de lune.

D'ailleurs, il faudra que je regarde quand sera la prochaine pleine lune, car c'est plutôt dangereux. Lors des pleines lunes, les loups normaux ont juste une envie plus forte de chasser tandis que les Alphas veulent tuer les animaux pour le plaisir. Mais moi, je ne suis pas n'importe quelle Alpha. Les femelles Alphas existent, avec ou sans âmes-sœurs.

Elles sont peu nombreuses, mais elles sont présentes. Néanmoins, je suis un cas unique pour être la fille d'un couple non âmes-sœurs et qui en plus a le malheur d'être née d'un alpha impulsif, qui a lui-même transmit son gène à son enfant.

Car mon père est un monstre, mais avant il n'était pas comme ça. Il était colérique et strict sur les bords, c'est vrai. Cependant, ce gène de rage incontrôlée, il l'a toujours eu et ce depuis qu'il était petit. Je le sais car ma mère me l'avait expliquée lorsque j'étais plus jeune. Aujourd'hui, je suis son héritière. J'ai donc la malchance d'être dangereuse lors des pleines lunes. Je ne tue pas que des animaux, non.

Je tue tout ce qui se trouve sur mon chemin. Que ce soit un humain, un animal, un loup-garou, une sorcière aussi peu soient t'elles.

Mon père ne m'a jamais appris à me contrôler, parce qu'il disait que ça allait m'aider pour battre mes ennemis. Ma réponse ne lui avait pas plus puisqu'il m'avait encore battue lorsque je lui ai dit que je n'avais pas besoin de ça pour mettre à terre mon ennemi. Alors à chaque pleine lune, je m'attachais dans la cave de mon père pendant qu'il se bourrait la gueule.

Même les chaînes épaisses de vingt centimètres ne résistaient pas à ma force surnaturelle. Je devais m'enrouler le corps au mur, dans des chaînes plus larges et je devais même avoir une sorte de collier au cou qui m'électrisait à chaque mouvements.

Tout un arsenal pour éviter que je devienne aussi dangereuse que mon géniteur.
J'ai tué des animaux, mais personne d'autre par chance lors des pleines lunes. J'ai seulement blessé des loups-garous de la meute mais sans trop de gravité, et heureusement. Je ne me le serais jamais pardonnée. Pourtant, j'avais déjà tué des loups-garous.

J'avais seize ans, et ce soir là j'étais partie accompagner les gardes pour surveiller le territoire. On nous avait averti qu'un intrus était dans les parages.

Dès qu'il a franchis le seuil de notre forêt, je l'ai senti et je l'ai retrouvé. Je l'ai tué avec hargne, colère et sauvagerie. Pendant un instant, j'avais vue à travers ce loup imposant l'image de mon père. J'avais été torturée par mon géniteur durant la journée, alors voir ce loup était pour moi l'occasion de me venger, de me défouler.