Rencontre Inattendue..

Chapitre 56

Après avoir parlé avec Thomas, nous étions allés nous promener un peu partout sur le territoire, le petit garçon voulant absolument que je fasse la visite des lieux. Je ne lui avais pas dit qui j'étais réellement, car il était très jeune et je n'étais pas tout à fait sûre mais.. j'avais émis une hypothèse. Je n'en étais pas encore certaine, il fallait encore que le doute soit comblé. Pour cela, je n'avais qu'à attendre un peu.

Le temps me le dira, et, peut-être que ce deuxième secret, cette deuxième chose dont je n'ai pas été mise au courant me sera révélée.

Peut-être ai-je faux sur toute la ligne ? Mais en général, mon instinct ne me trompe jamais. Il est mon plus grand allié, et sur ce terrain là, je suis persuadée que Thomas et moi nous avons un lien très spécial.

Nous étions de nouveau montés dans le château, car il se faisait tard. La nuit était déjà tombée, et j'avais dû me séparer de Thomas qui était partit se coucher après avoir mangé. Pour ma part, je n'avais touché à rien, car ma faim était coupée depuis longtemps. Cela faisait des jours que je n'avais rien avalé.

Je ressentais la haine se propager en moi, mais aussi la faiblesse me trahir. Pourtant, je ne me sentais pas capable d'engloutir quoi que ce soit. J'en avais presque la nausée rien que d'y penser.

Ma chambre se trouvait à côté de celle de ma mère, et j'étais actuellement étalée sur mon lit, le regard braqué sur le plafond blanc comme neige. Je réfléchissais à tout et à rien. Durant la visite, mon cœur avait encore fait des siennes, et ma vue était même devenue floue. J'avais demandé une pause à Thomas, en prétextant que la fatigue me malmenait un peu. Mais c'était juste pour ne pas qu'il s'inquiète, ou qu'il avertisse quelqu'un.

Car il a beau être petit, il est très intelligent.

Peu de temps après, j'avais pu reprendre notre balade. Grâce à lui, je connaissais maintenant tout du château. Je ne risquais plus de me perdre, comme il me l'avait si bien dit. Ce petit garçon avait réussit à me faire sourire, alors que je n'en avais plus l'envie depuis au moins deux semaines. Il ne s'était pas méfié de moi un seul instant, il n'avait jamais douté de moi. Pourtant, je suis une inconnue à ses yeux.

Il ne connaît que mon prénom, et mon âge. Rien de plus. Et il m'avait tout de même accordé une confiance aveugle. C'était incroyable.

D'ailleurs, moi aussi je ne m'étais pas rendue compte de ma confiance. Je le suivais, je l'écoutais parler, me raconter plein de choses. Je ne lui avais pas demandé qui étaient ses parents, parce que je m'en doutais déjà. J'étais obnubilé par notre ressemblance.
Je ressemblais à mon père sur certains traits. C'était indéniable.

Mais le visage que j'avais était bel et bien celui de ma génitrice, à quelques détails près.
Et le fait que ce garçon ait les yeux gris, me disait que nous n'avions pas totalement les mêmes parents. Cependant, la réalité est frappante. Nous avons exactement le même nez, la même forme de visage, la même couleur de cheveux.

Le plus étrange dans tout ça, c'est cette sensation en moi. Je ressens l'envie de lui parler, de le connaître..de le protéger. C'était comme s'il était l'un des miens. Nous étions proches sans même nous en rendre compte, car il me tenait sans cesse la main. Je ne disais rien, sans savoir pourquoi. Alors que la fatigue me submergeait, une vive et intense douleur au niveau de mon cœur fit son apparition.

Je me redressais brusquement, et ne pus m'empêcher de geindre à cause de la torture.

Je toussotais, en plaçant ma main devant ma bouche, manquant d'air. Lorsque je retirais ma main, je distinguais un liquide rouge vif couler sur ma paume. Du sang. Je fronçais les sourcils, en constatant que ça sortait de ma bouche. Est-ce que ça m'arrivait à cause du lien ? Était-ce un nouveau symptôme ? Je n'en savais rien, mais c'était probable. Je soupirais.