Rencontre Inattendue..

Chapitre 59

J'avais l'impression que cela faisait une éternité, que j'étais enfin soulagée de cette douleur affreuse. Mais j'avais ressenti quelque chose de fort, et électrique, me soulever brusquement à plusieurs reprises. Un bruit était ensuite parvenu jusqu'à moi, le bruit d'une machine, et il était régulier. C'étaient de petits bips, qui toutes les deux secondes parvenaient à mes oreilles.

Mais ce que je ne savais pas, c'était si j'étais morte, ou en vie. Je n'arrivais pas à ouvrir les yeux, j'étais coincée dans le noir. Je n'entendais rien d'autre que ce bruit qui devenait énervant à la longue.

Je ne sentais aucune partie de mon corps, je ne savais même pas si j'étais capable de bouger. Le plus étonnant restait que par moment, il faisait froid, et d'autres, extrêmement chaud. J'étais perdue, et même si je voulais hurler pour qu'on puisse m'aider, pour savoir ce qui m'arrivait, je n'y arrivais pas. Je n'entendais rien.

J'en venais même à oublier le son de ma propre voix, je ne savais pas pourquoi j'étais dans cet état. Je me rappelle juste du sang autour de moi, en grande quantité.
Puis plus rien. C'était comme si je m'étais endormie, et que je me réveillais dans le noir. Ou alors, je faisais simplement un cauchemar ?

Un maudit rêve qui durerait depuis trop longtemps ? Mhh.. non. Je ne crois pas.
Ou alors serais-je devenue folle ? Mhh.. oui, c'est une possibilité. Je voulus rire à cause de mon absurdité mais rien ne se fit entendre autour de moi. J'avais envie de frapper rageusement quelque chose, ou quelqu'un. Qu'importe, il me fallait un punching-ball !

Je voulais tant évacuer cette haine, mais tout m'en empêchait. Je vais devenir complètement tarée si toute cette mascarade ne s'arrête pas ! Enfin, sauf si je suis vraiment devenue parano.

Dans ce cas, peut-être que je suis dans un asile psychiatrique ! Ouais, c'est sûrement ça. Soudainement, je sentis quelque chose de chaud m'envelopper. J'avais l'impression d'étouffer, encore une fois. Je sais juste que c'est vraiment chaud, pour ne pas dire bouillant. Ça y est, je suis folle. Je paniquais, à vouloir en pleurer. Qu'est-ce qui m'arrive bordel ?!

Je m'imaginais soudainement pleurer, mourir de chagrin. Je revoyais mon corps maigre, ma pâleur, mes yeux verts éteints. J'arrivais à m'imaginer bouger la main, mes pieds. J'aurais tellement voulu pouvoir le revoir, une dernière fois avant que je ne sombre dans tout ça. Si je suis réellement morte, je dois probablement être en enfer.

Pour que ce soit aussi lugubre comme ambiance, c'est certain même. Le paradis aurait été.. blanc, avec une musique douce et des anges ? J'en sais rien. De toute façon je ne vois pas pourquoi je serais au paradis, j'ai beaucoup tué. Et ça, ça doit être très apprécié chez Lucifer, non ?

Je m'imaginais bouger mon bras, sourire devant mes amies autour d'un verre après avoir dépensé trop d'argent dans des magasins. C'est alors que je sentis pour la toute première fois depuis si longtemps, que je frôlais quelque chose de doux, et de chaud.
Ça picotait mes doigts, c'était plutôt agréable. Une minute. J'ai senti mes doigts bouger. Oh mon dieu.

Je voulus pleurer, mais c'était impossible. Bon au moins, j'arrive à utiliser mes doigts.
Je continuais de laisser mes doigts toucher cette surface brûlante et plus ou moins lisse, qui m'apportait de la satisfaction. Et plus je caressais avec douceur cette surface plate et musclée, plus je ressentais des sensations. Désormais, c'était mes mains entières que je pouvais bouger. Je les posais à plats, sur ce qui me semblait être quelque chose de plat, de dur et donc très musclé.

Putain mais c'est quoi ?!

Je me mis à paniquer, et c'est alors que je sentis quelque chose à l'intérieur de moi. Ça tambourinait fortement, et à vive allure. Mon dieu.. qu'est-ce qui ce passe ?
Une odeur boisée, forte et agréable se fit sentir et je me surpris à me délecter de ce parfum. Je retrouvais mes sens, petit à petit. Le toucher, l'odorat, l'ouïe..