Chapitre 18 : Vérité

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PDV Karol



[Jeudi 24 Novembre, 7h14, chez Karol Sevilla, Argentina]



J'observe mon ordinateur depuis déjà cinq minutes, il est en face de moi, posé sur mon lit. 



J'hésite encore... est-ce que je dois le faire maintenant ? Si je décide de prendre mon courage à deux mains en écrivant un mail pour répondre à mon frère, j'ai peur que cela me déprime toute la journée.



Ça va faire trois jours que j'ai reçu son mail, trois jours que je repousse le moment de lui répondre, trois jours que je réfléchis à ce que je pourrais lui dire pour qu'il se sente coupable de "m'abandonner".



Je prends une grande inspiration, attrape mon ordinateur pour le poser sur mes genoux et l'allume. Quand l'écran de verrouillage apparaît, le fond d'écran me déprime encore un peu plus... il s'agit d'une photo de Tomas et moi sur la plage de Cancun il y a quelques années déjà. 



Même si ça me fait mal de le penser, il faudra absolument que je change ce fond d'écran. J'insère mon mot de passe pour déverrouiller ma session, mon autre fond d'écran me redonne le sourire. C'est une photo de Carolina, Valentina et moi à une fête foraine où nous nous sommes rendues en Mai dernier, lors des vacances scolaires.



C'est l'un des plus beaux souvenirs que je garde. Je m'étais tellement amusée avec mes deux meilleures amies, elles avaient organisé cette sortie pour me remonter le moral car je déprimais à cause de Ruggero. Une rumeur disait qu'il sortait avec une fille qui ne se trouvait pas au lycée et cela m'avait rendu triste vu qu'à cette période, je pensais être amoureuse de lui.



Je clique, avec l'aide de ma souris, sur l'icône de l'enveloppe pour ouvrir ma boîte mail. Pas de nouveaux mails intéressants... juste de la pub et des annonces de promotions sur Amazon.



Je me dirige dans "nouveau message" et commence à rédiger mon texte. Mes doigts écrivent assez rapidement sur le clavier, chaque lettre prend forme d'un mot pour ensuite devenir une phrase précise. Je ne contrôle plus rien, c'est comme si une force inconnue écrivait à ma place en sachant pertinemment quoi dire. Ma colère prend forme au fur et à mesure, suivi ensuite d'une profonde et infinie tristesse pour redevenir de la colère.



Je soupire de soulagement quand je finis d'écrire le dernier mot de mon récit. Que ça fait du bien d'avoir vidé son sac ! Je me sens tellement plus légère tout à coup, comme si un énorme poids s'était envolé de mes petites épaules.



Je décide de me relire.




"Salut...
J'ai bien reçu ton mail et je dois t'avouer que celui-ci m'a fait pleurer. Je sais que c'était très important pour toi de retrouver ta famille biologique, mais n'as-tu pas pensé à celle qui t'a élevé ? Tu manques tellement à maman que je l'entends pleurer souvent le soir. Papa lui, ne veut plus parler de ton départ car ça lui fait trop mal de te savoir loin de nous. Pourquoi j'ai l'impression que tu nous abandonnes, que tu m'abandonnes ? J'ai besoin de toi moi aussi, j'ai besoin de mon grand frère près de moi ! Nos conversations me manquent, nos chamailleries me manquent, nos éclats de rire me manquent et même nos disputes sur "qui aura la télécommande" me manquent ! Tout me manque, vraiment tout...
Je suis peut-être égoïste je te l'accorde, mais tu l'es également. Tu ne comptes pas rentrer pour Noël alors que c'est notre fête préférée ?
Je te déteste tellement de me laisser toute seule, j'ai l'impression de perdre toutes les personnes importantes pour moi en ce moment...
Sache quand même que j'ai acheté des billets pour le Mexique, je vais venir au mois de Mars, je voulais juste te prévenir.


Une année mouvementée [𝐌𝐢𝐜𝐤𝐚𝐫𝐨𝐥 + 𝐌𝐮𝐥𝐭𝐢-𝐬𝐡𝐢𝐩𝐬] (𝕋𝕠𝕞𝕖 𝟙)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant