Le lendemain de notre dispute, Mohamed ne m'avait pas adressé la parole si ce n'était pour me rendre mon salut. Il n'avait pas voulu manger mon petit déjeuner prétextant qu'il devait sortir. J'avais passé un dimanche des plus tristes et solitaires. À 13 heures, je m'étais retrouvée seule à table et même la bonne ne venait pas par dimanche. J'étais au bord de la dépression. J'avais appelé Fatima mais ça sonnait pas alors je m'étais résignée. Mon dimanche allait être très long.
Vers ving-et-une heures, il était arrivé, le visage aussi fermé que le matin. Il m'avait à peine saluée avant d'aller dans la chambre pour juste prendre des vêtements et partir dans la chambre d'amis.
- Mohamed ? Hésitai-je.
Mohamed - Qu'est-ce-qu'il y a ?
- Tu manges ? Lui demandai-je en baissant la tête.
Mohamed - J'ai déjà mangé, m'avait-il répondu sans même me regarder.
J'avais pris sur moi et c'était à peine si j'avais mangé. Après m'être brossée les dents j'étais partie me coucher sans trouver le sommeil. Trente minutes plus tard il était entré dans la chambre.
Mohamed - Tu dors Khadija ?
Je m'étais redressée pour lui faire face.
Mohamed - Tu as appliqué la pommade ?
J'avais secoué la tête et il était parti la chercher. Il m'avait demandé de me coucher sur le ventre et je l'avais fait. Au contact de ses mains froides sur mon dos j'avais frissonné mais il n'avait fait aucun commentaire. Une fois fini, il s'était levé, prêt à s'en aller.
- Merci.
Mohamed - Ouais. Bonne nuit.
Et il était sorti comme il était entré. Deux heures plus tard, je n'arrivais toujours pas à dormir. Aussi bizarre que cela puisse vous paraître, je m'étais habituée à sa présence à côté de moi la nuit. Je ne faisais que me tourner et me retourner dans ce grand lit vide. Je le voulais à côté de moi. Je voulais m'excuser pour mon comportement de la veille, j'étais honteuse, je regrettais vraiment mon comportement.
Dans un élan de courage, je m'étais rendue dans sa chambre. Il semblait dormir profondément alors j'avais eu le courage de me faufiler dans ses draps.
Mohamed - Khadija ? Demanda-t-il endormi. Qu'est-ce-que tu fais ?
Il m'avait sentie. C'était gênant mais j'étais déjà là donc pas la peine de se dégonfler.
- Je n'arrive pas à dormir...
Il avait soupiré, s'était approché et avait passé son bras sur ma taille pour me coller à lui. J'étais mais tellement rassurée qu'il ne me dégage pas de son lit. Je l'aurais eu mauvaise sinon.
- Mohamed ?
Mohamed - Hmm...
- Je suis désolée pour hier.
Mohamed - Khadija dors.
- Je n'y arrive pas. Tu me pardonnes ?
Mohamed - On en reparlera, pour le moment dors.
Déçue, oui je l'étais mais je gardais espoir donc au bout de quelques minutes, j'avais réussi à m'endormir.
À mon réveil il était sept heure du matin. Mohamed était à la douche et j'étais partie lui faire son petit déjeuner. J'espérais qu'il y goûte au moins, je n'avais pas digéré comment il avait ignoré tous les repas la veille.
Mohamed - Salam aleykum.
- Aleykum salam.
Mohamed - Je n'ai pas le temps de prendre mon petit déjeuner, je le ferai une fois à l'entreprise. Je suis déjà en retard.
