En rentrant à la maison, j'avais croisé Fatima qui était avec Ismaïl. Je ne savais pas si j'étais censée les ignorer ou partir vers eux. J'étais hésitante et en les voyant les deux sans moi m'avait rapidement fait douter de mon comportement. Peut-être que c'était moi qui étais en tort ? Me retrouver en froid avec les deux c'était tout de même exagéré. Même si avec Fatima c'était plus elle qui avait créé les tensions.
Le temps de ma réflexion, les deux étaient arrivés devant moi. On était restés à se fixer tous les trois et personne ne cherchait à briser le silence pesant. Ils étaient à deux entrain de me fixer, les deux m'avaient blessée mais personne ne prenait les devants pour s'excuser, c'était énervant !
- Je suis pressée, dis-je en les contournant.
Je pressai le pas, remontée mais mon bras resta emprisonné par la main rapide d'Ismaïl. Je fis volte face et tombai sur son regard qui exprimait la colère.
Ismaïl - Arrête de jouer les femmes d'affaires avec nous. Tu es pressée ? Et alors ? Si tu crois que ton vieux doit passer avant nous qui te connaissons depuis l'enfance, c'est que tu as sérieusement changé ! Et en mal. Dit-il dédaigneux.
J'étais bien bluffée ! C'était Ismaïl qui me parlait sur ce ton ? Mon Ismaïl ? Et sa poigne était bien différente que d'habitude. Il était entrain de serrer mon bras et me blessait au passage.
- Tu te prends pour qui Ismaïl ? Qui es-tu pour me juger ? Qui es-tu pour me parler sur ce ton ? Laisse mon bras immédiatement, m'énervai-je.
Au contraire, il me serra encore plus fort. Penser qu'il allait juste m'écouter, c'était me leurrer. C'était trop le genre de personne qui n'en faisait qu'à sa tête.
Ismaïl - Qui suis-je ? Khadija c'est toi qui me demandes ça ? Répond moi, cria-t-il avec le regard rouge de colère.
Fatima - Laisse la Ismaïl, et calme toi.
Ses yeux me tuaient du regard, je voyais sa haine et ça m'effrayait. Il était violent par moments, il avait l'habitude de se battre souvent mais jamais avec nous. Mais rien que son regard me faisait comprendre qu'il pouvait bien me blesser physiquement, là tout de suite.
Ismaïl - Ne me touche pas toi, cria-t-il sur Fatima. Réponds-moi ! Tu te prends pour une femme juste parce que ton vieux t'a baisée ?
Ignorant ma peur et ma surprise, je lui assénai une gifle retentissante. Hors de questions qu'il me parle ainsi et m'insulte ! Hors de questions !
Fatima - Khadija !
Elle avait peur pour moi, mais je m'en fichais. Autant y laisser ma vie mais je n'accepterai qu'on me manque de respect.
Ismaïl - Tu viens de me gifler ? Demanda-t-il incrédule dans un rictus.
- Répète ce que tu m'as dit et tu auras la confirmation physique.
Il m'avait regardée sans expression, sans émotion, et... Il m'avait rendue ma gifle. Je n'avais réalisé que quand je tombai au sol donc, je vous laisse deviner la puissance de sa droite. J'étais sonnée, choquée, brisée. J'étais surtout déçue.
[ Mohamed Nabil Moustapha Aïdara ]
Je sortais de la boulangerie quand j'ai vu un trio, des petits qui semblaient s'embrouiller.
- Tu viens de me gifler ? Avait demandé le gars.
- Répète ce que tu m'as dit et tu auras la confirmation physique, avait répondu la fille sur un ton colérique.
Bizarrement, la voix de la fille ressemblait à la voix de ma Khadija quand elle pétait les plombs. J'avançais pour m'assurer que ce n'était pas elle mais je la vis tomber au sol. C'est en voyant son sac à main que je sus que c'était Khadija. En faite, elle venait de tomber suite à la gifle du gars. J'étais comme devenu bête. Je n'avais pas réalisé qu'il venait de gifler ma femme. Ma femme bordel !
