37. Mon couple et le leur.

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J'étais ce jour là au bureau entrain de ranger les dossiers de M. Santos qui était en voyage d'affaires. Il était bientôt quatorze heure et ma journée se terminait à cette heure là. Je reçus un message de Mohamed qui me disait de passer au restaurant qui se trouvait près de son cabinet pour qu'on déjeune ensemble. Ça me mettait de bonne humeur de passer du temps avec lui en dehors de la maison donc dès que je terminai, je partis prendre un taxi pour le rejoindre. Tout se passait bien jusque-là, mais il avait fallu que je reçoive un appel de ma néné, pas ma néné Adima mais ma vraie néné. Recevoir son appel ne présageait rien de bon. Il s'était sûrement passé quelque chose de grave, me disais-je paniquée. L'envie de découvrir la raison de cet appel était tellement mince que j'étais restée un bon moment à regarder mon téléphone sonner, puis, en prenant conscience que je n'aurais jamais su l'objet de cet appel sans décrocher, je touchai le bouton vert.

- Allô, dis-je le cœur battant à rompre.

Néné - Allô, Khadija Selly !

- Oui néné, ça va ?

Néné - Ne me demande pas, je sais que ça t'importe peu !

- Pourquoi tu dis ça, soupirai-je légèrement agacée.

Néné - Quelle a été la dernière fois que tu m'as appelée ?

- ... Il s'est passé quelque chose ? Les filles vont bien ?

Néné - Tu ne sais même pas y répondre ! Tout le monde va très bien Khadija Selly. Je t'appelle parce que je m'inquiète pour toi ma fille.

Aussi normal soit-il qu'une mère s'inquiète pour sa fille, dans notre cas c'était quelque chose d'inhabituel, inconnu. De même que le fait qu'elle m'ait appelée "ma fille". C'était un surnom véridique mais telle faux pour moi. Je ne me sentais pas "sa fille", pas une seule seconde. Je me considérais comme la fille de Adima, la fille de Elhadj. Ni celle de Omar ni celle de Fatiha.

- Tu t'inquiètes pour moi ? Demandai-je perdue. Pourquoi ?

Néné - Khadija ça fait très longtemps qu'on t'a donnée à ton mari et depuis lors on attend que tu nous annonces que tu es tombée enceinte. Je m'inquiète parce que ce n'est pas normal que tu ne sois pas encore devenue mère !

Du temps m'en avait fallu pour que j'assimile et comprenne ce que je venais d'entendre. Elle se faisait du souci parce que je n'étais toujours pas mère. Ce qui aurait pu être légitime si l'inquiétude venait de moi après avoir prises toutes les dispositions nécessaires pour tomber enceinte, ce qui n'était pas le cas. Je ne comprenais pas vraiment où était son problème dans le fait que je ne sois pas mère, c'était loin d'être son affaire, à mes yeux.
Je tiens à préciser que ma mère, tout comme mon père n'était pas au courant pour ma fausse couche parce qu'au moment où j'avais eu le besoin de l'appeler pour lui en informer et trouver du réconfort, elle ne m'avait pas laissée m'exprimer. Trop occupée à me faire des rappels sur la soumission que je devais à mon homme etcétéra.

- Tu t'inquiètes vraiment à ce sujet ?

Néné - Oui, Khadija ! Ta cousine Penda qui s'est mariée après toi va bientôt accoucher !

- Et alors ? On n'est pas en concurrence néné, ça viendra quand ça viendra, répondis-je très calmement.

Intérieurement c'était toute autre chose. Je n'appréciait pas du tout le fait qu'elle s'immisce dans ma vie de couple. Ce n'était pas à elle de me mettre la pression sur quand devrai-je devenir maman, non !
Entre-temps, j'arrivai au restaurant. Je réglai avec le taxi man et descendis pour rejoindre Mohamed. Avant d'entrer il fallait que je mette un terme à cette conversation qui me gavait au plus profond de mon être.

Contraints : Khadija & Nabil.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant