44. Règlement de comptes, part two.

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- Tu vas démarrer ou pas ?

Cela faisait cinq bonnes minutes que nous étions installés dans la voiture, mais Mohamed ne s'était toujours pas décidé à mettre en marche la voiture. Il était bien trop occupé à me regarder. Je refusais tout contact visuel avec lui parce que quelque part, je voulais qu'il se dise que je n'étais pas totalement à sa merci.

Mohamed - Khadija, regarde moi. Tu m'as même pas salué en plus.

- Bonjour le moche. Bon démarre.

Mohamed - Arrête, rigola-t-il.

Il prit mon menton pour m'obliger à le regarder. Je le laissai faire en essayant de garder mon sérieux mais c'était perdu dès l'instant où j'avais vu son magnifique petit sourire en coin.

Mohamed - Tu sais que t'es une merveille quand tu souris ?

- Arrête de me draguer, dis-je en riant.

Mohamed - J'ai jamais pu le faire, je vais m'y mettre dès maintenant, me dit-il avec douceur. Tu m'as diablement manqué.

Il m'avait manqué aussi, et pas qu'un peu. Mais je me contentai de passer ma main sur sa nuque pour lui caresser les cheveux. Il approcha sa tête de la mienne avec son petit sourire en coin et il patienta quelques secondes pour que je réduise au néant l'espace entre nos corps. Je l'avais donc approché et nos lèvres s'étaient unies pour une danse sensuelle de quelques secondes.

Mohamed - Je t'aime princesse, dit-il en embrassant la plus petite parcelle entre ma mâchoire et mon cou.

Il mit enfin le contact et on quitta ensemble le quartier de mes parents pour rejoindre notre chez nous.
Je lui avais dit hier de venir parler avec mon oncle, parce qu'il le réclamait. Il nous avait sermonnés tous les deux mais évidemment j'en avais eu droit deux fois, l'une entre lui et moi seulement et l'autre quand Mohamed était venu discuter avec lui. Bakary aussi, il avait pris à part Mohamed pour lui dire je ne sais quoi mais je savais que ce n'était rien de méchant parce que de Bakary et Djiby, Bakary était le plus relax. C'était limite un blanc dans sa tête, il pensait comme eux et agissait comme eux.

En soi, j'avais dit à Mohamed de venir nous chercher Imany et moi, vers l'après-midi. Mais lui, il avait préféré venir à midi. J'étais contente de rentrer à la maison et d'être avec lui, de permettre à Imany d'être un peu plus avec son baba... J'étais contente. Mais j'avais quand même quelques pensées négatives, même si je les refoulais, elles étaient là.

Mohamed - Elle est toute calme, Nûr.

- Sauf la nuit.

Mohamed - C'est vrai ? Elle pleure beaucoup ?

- Oui, elle se réveille deux à trois fois par nuit. T'es prêt ?

Mohamed - Si je suis prêt ? Bah non.

- Mdr, tu vas t'y habituer.

Une fois arrivés au quartier, je m'occupai de prendre Imany pendant qu'il prenait les valises. On était montés et quand il avait ouvert la porte, une odeur bizarre me chatouilla les narines.

- Il y a quelqu'un ici ? Demandai-je à Mohamed.

Mohamed - Oui, Binta.

J'avançai la première et tout de suite des détails m'avaient frappée. Je n'avais pas eu le temps de lui faire remarquer que certains objets du décor avaient été déplacés que je vis une fille habillée d'une robe moulante rouge bordeaux, tressée de grosses braids et maquillée sortir de ma cuisine. Ma tête devait être très particulière à ce moment, quelque chose entre un rictus et une folle envie de meurtre. La fille en question, qui était sortie de la cuisine avec enthousiasme, laissa sa phrase qui commençait par « Mohamed j'ai préparé », mourir dans sa bouche.

Contraints : Khadija & Nabil.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant