Vingt-deux jours sans ma petite femme à mes côtés... La plus dure séparation de toute ma vie. J'étais presque en dépression tellement me réveiller dans notre lit et ne pas voir son petit visage d'ange dormir à côté me mettait mal. J'avais dû essayer de résister et de me comporter comme un parfait homme autonome et responsable qui n'a pas impérativement besoin d'une femme pour avancer. Ce qui était extrêmement dur parce que Khadija m'avait donné des mauvaises habitudes telles que : ne pas me laisser sortir mes habits, elle aimait le faire pour moi tout comme cuisiner, démarrer la machine à laver, repasser mes vêtements, me préparer mon café et le Thermos pour la journée... Plein de petits détails banaux pour vous mais essentiels pour moi. J'avais passé vingt minutes à chercher le café, le premier jour ! L'absence de ma femelle était remarquable. Je manquais d'affection, de tendresse, d'attention ! Je manquais de Khadija. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle résiste autant de jours sans moi, j'étais méchamment surpris ! J'avais commencé à l'appeler dès le deuxième jour mais sans surprise elle avait filtré mon appel. C'était le sixième jour qu'elle l'avait accepté, pour me prévenir de ne pas débarquer le lendemain pour la ramener à la maison. Elle n'était pas prête et j'avais bien senti la détermination dans sa voix froide. J'étais encore plus mal. Le dix-septième jour, j'avais débarqué prêt à l'attacher à mes pieds pour qu'elle revienne alors j'avais choisi d'aller la voir directement. J'avais compris que madame aimait me faire ramer. Une diablesse. Mais vu l'ampleur de notre dispute, c'était en mon devoir de faire de la lèche.
J'avais refait notre chambre pour qu'elle puisse y revenir sans s'imaginer des choses pas très nettes. De la peinture aux moquettes, tout y était passé pour que la petite princesse capricieuse et sauvage qu'était Khadija revienne dormir avec son mari.
Je conduisais en sortant du tribunal pour rentrer à la maison. J'étais fatigué, j'avais faim, je voulais juste me faire couler un bon bain par ma petite wife. En allumant mon téléphone, je reçus des notifications signalant des appels manques d'un numéro masqué, ça devait être la même personne. En me garant dans mon garage, je reçus un autre appel toujours masqué qui m'intrigua. Je ne répondais jamais aux appels masqués mais vu que la personne insistait autant, ça devait être important.
- Allô ? Décrochai-je en sortant de la voiture.
Alima - Je t'en supplie, ne raccroche pas, s'empressa-t-elle de dire.
Je reconnus immédiatement le timbre de voix d'Alima et je manquai de raccrocher de suite. Tout, absolument tout de cette fille me mettait désormais les nerfs. Elle me dégoûtait à mort.
- Qu'est-ce que tu veux ? Tu penses que j'ai bloqué ton numéro pour te parler avec un autre ?
Alima - Ne raccroche pas s'il te plaît ! Momo c'est super important, s'il te plaît.
L'envie de l'écouter n'y était pas du tout mais disons que ma conscience ne me permettait pas d'être aussi mal poli au point de lui raccrocher au nez. Quoiqu'elle le méritait sérieusement.
- Qu'est-ce-que tu veux ? Fais vite.
Alima - Khadija a porté plainte contre moi, Momo !
- ... C'est pour ça que tu me fais perdre mon temps ? Demandai-je expressément.
Alima - Mohamed on s'est battues ! Je ne l'ai pas battue ! J'aurais très bien pu aller déposer une plainte aussi, mais je ne l'ai pas fait pour deux raison : de une, ma maturité ne me le permet pas, de deux ça n'en vaut pas la peine !
- À ce qui parait, ça en vaut la peine pour ma femme.
Alima - S'il te plaît Momo ! Elle ne peut pas juste choisir de ruiner ma carrière pour cette connerie !