46. Nouveaux départs.

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J'ouvris la porte du bureau, sans frapper tellement j'étais pressée de voir mon mari pour lui demander s'il était tombé sur la tête ou si c'était une mise en scène. Être l'avocat de Tidiane ? Hors de questions ! Je n'allais pas le laisser faire. L'homme était sur le balcon, téléphone à la main habillé de sa toge d'avocat. Il était trop sexy habillé de la sorte, mais je n'étais pas venue pour lui faire des compliments, au contraire. Il se tourna vers moi pendant que je prenais place sur son fauteuil et sembla surpris de me voir. Il continua sa conversation pendant encore quelques minutes et finit par raccrocher.

Mohamed - Salut, belle créature, dit-il en s'avançant vers moi. Tu es bien habillée, tu viens d'où ?

- Salut, mon mari. J'étais chez ma mère.

Mohamed - Où est Nûr ? Avec elle ?

- Oui, répondis-je en acceptant le bisou qu'il voulait déposer sur mes lèvres.

Il s'assit sur la table de son bureau, le regard fixé sur mon décolleté. Il ne se gênait vraiment pas.

Mohamed - Elles sont bien en évidence nos titties, sourit-il perversement.

- Un peu de professionnalisme, essayai-je de cacher ma poitrine. Il  faut qu'on parle.

Mohamed - C'est clair que tu ne viens pas pour rien. Je t'écoute madame. Qu'est-ce qui se passe ?

- J'ai eu Fatima au téléphone avant de débarquer ici, annonçai-je. Tu crois vraiment que c'est juste, de séparer une mère de sa fille ?

Mohamed - Ah ! Non, je ne le crois pas. Mais tu vois, mon travail consiste à satisfaire mon client. S'il m'a demandé de le défendre, c'est parce qu'il sait qu'il est en position de gagner le procès. Séparer un père de sa fille non plus, ce n'est pas juste, il faut l'admettre.

- Gagner le procès ? Nabil, on parle d'un homme qui s'est défilé dès le premier instant. Un homme qui a laissé son amante affronter seule une grossesse, un accouchement et là sous prétexte que sa femme est d'accord, il veut prendre l'enfant d'autrui ? C'est une grosse blague.

Mohamed - Je le sais, c'est dur à digérer mais Khadija, il veut réparer son erreur, donnons-lui sa chance. Je ne suis pas d'accord avec la procédure juridique, c'est pour cela que je lui ai d'abord demandé de négocier avec Fatima avant toute chose.

- Il est vraiment culotté ! Il oserait prendre la garde exclusive d'un bébé qui connaît mieux son oncle qui lui fait d'office de père que père biologique ? D'ailleurs, s'il n'a pas pu être là pour le bébé, c'était uniquement son choix parce que dès qu'elle a su pour sa grossesse, Fatima lui a fait savoir. Il n'avait juste pas eu assez de courage pour affronter sa femme.

Mohamed - Oui, je le sais. L'histoire je la connais aussi bien que tu la connais.

- Alors pourquoi tu te présentes comme étant son avocat ? Demandai-je exaspérée.

Mohamed - Hein ? Dit-il perdu. Non, je lui ai dit que je ne marchais pas. On s'est d'ailleurs pris la tête à cause de ça.

- Ce n'est pas ce qu'il a raconté à Fatima. Au contraire...

Mohamed - Il dit ça juste pour qu'elle comprenne qu'il ne lâchera pas l'affaire. Il compte bien aller jusqu'au bout des choses. Avec ou sans moi.

Il m'énervait Tidiane. Mais là, il nous fallait trouver une solution, un moyen de contre-attaque pour lui empêcher de parvenir à ses fins. Ça aurait été une injustice le laisser entamer un procès et gagner la garde exclusive de Khadija quand c'était Fatima son seul véritable parent.

Contraints : Khadija & Nabil.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant