[Mohamed Nabil Moustapha Aïdara]
Me réveiller dans cette maison que j'avais moi-même faite bâtir, était une fierté pour moi. Hier soir, j'avais rendu ma petite femme heureuse, je l'avais surprise, et mon but dans cette vie était tel. Ses yeux avaient parlé, j'avais su lire en eux. Elle n'avait pas besoin de dire tout ce qu'elle pensait, je n'avais pas besoin de l'entendre : je le savais.
La porte de la salle de bain s'ouvrît sur Khadija qui tenait Nûr à qui elle venait de donner son bain. Elle ne remarqua pas que j'étais réveillé alors elle sortit de la chambre, sûrement pour aller habiller bébé. Pendant ce temps, j'étais trop à l'aise pour quitter le lit alors je pris mon téléphone pour voir mes mails et messages en attendant que Khadija revienne dans la chambre et que je puisse profiter d'une grasse matinée dans ses bras. Je devais encore terminer les cartons à l'appartement pour qu'ils arrivent mais j'étais trop fatigué avec la journée chargée de la veille. Toujours en attendant Khadija, j'avais pu me lever et me débarbouiller prêt à descendre, vu qu'elle ne venait pas mais, elle fit son entrée avec un plateau bien rempli comme il le fallait.
Khadija - Mais non ! Tu gâches tout.
- C'est bon, c'est bon. Je retourne me coucher, souriais-je.
Je me recouchai, sans me plaindre et je la laissai me rapporter mon plateau. Elle était trop mignonne à vouloir me faire plaisir dès le matin. Je m'assis sur le lit, adossé à la tête et je la regardai s'approcher avec le plateau qu'elle posa près de moi. Elle passa ses bras autour de mes épaules et je posai ma tête sur sa poitrine.
- Tu as bien dormi ?
Khadija - Très. Je suis tellement heureuse en ce moment, confia-t-elle en caressant ma tête.
- C'est vrai ?
Khadija - Oui. J'ai envie de te faire plein de bisous.
- Mdrr, ne te gêne pas, dis-je en relevant la tête. Tu es trop mignonne.
Elle déposa ses lèvres sur mon nez et me dit qu'elle revenait. Mon ventre n'avait pas pu s'empêcher de goûter aux crêpes de madame. S'il y avait une chose que j'adorais dans ma vie, c'était que l'on me donne de l'attention. Khadija, je ne dis pas qu'elle ne le faisait pas, parce que ce serait mentir, mais pas autant que je le voulais. Naturellement, quand je recevais ces petites attentions, j'étais le plus heureux au monde.
Khadija - C'est vrai que Mariama vient ? Demanda-t-elle en entrant dans la chambre, Nûria dans ses bras.
- Oui, on n'a pas encore fixé de date. Donne moi Nûr.
Elle était occupée à se manger son pied, comme d'habitude. Quelle beauté. Khadija la posa près de moi, et s'allongea, la tête sur mes jambes.
Khadija - Cette maison est magnifique. Tout me plaît !
- Content que ça te plaise.
Khadija - C'est à quel moment que tu as commencé à la faire construire ?
- Quelques mois avant notre mariage mais j'avais arrêté les travaux quelques temps. En plus l'appart nous convenait tellement. C'est après ton accouchement que j'ai voulu tout terminer à temps. C'était sensé être ton cadeau d'anniversaire pour tes vingt ans mais bon, Nûr est là, faire une pierre deux coups c'était le mieux.
Khadija - J'ai un mari exceptionnel.
- C'est vrai, tu ne peux pas te plaindre, taquinai-je. Il y a tellement d'espace que si t'es fâchée et que tu veux prendre l'air, tu peux choisir soit le jardin, soit la terrasse.