19. Saly.

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Les premières heures à Saly on les avait passées au lit à dormir. On était fatigués et j'avais des douleurs au dos. Je m'étais ensuite levée et j'étais partie me doucher dans le plus grand des calmes. J'avais porté une combinaison à pantalon large et des sandales à talons. Mohamed s'était réveillé et son sourire m'avait fait comprendre qu'il m'aimait dans cette tenue. Après qu'il se soit préparé aussi, on était partis se promener sur la plage, même s'il était tard. Durant notre balade on ne parlait pas tellement mais ce n'était pas plus mal, on était tous les deux apaisés, moi la première.

Mohamed - Tu es bien calme dis donc, à quoi tu penses ?

- Mdrr, Mohamed je suis calme d'habitude. C'est juste toi qui me provoques.

Mohamed - Moi ? Ça c'est totalement faux. Je suis celui qui subit et tes cris et tes humeurs.

- Oui, d'accord. Allons nous asseoir là-bas ?

On était partis se poser sur le sable fin et blanc de la plage, il faisait frais mais j'adorais juste la sensation de me blottir contre lui. J'en profitais, oui. Et pour mettre un terme à ma quiétude, son téléphone sonna. Et qui c'était ? Alima.
Je le voyais hésiter entre raccrocher ou décrocher, à l'instant même où il aurait décroché je crois que j'aurais balancé son téléphone dans la mer.

- Si tu comptes décrocher, vas-y. Au moins j'aurais la confirmation que cette fille est vraiment bien plus importante à tes yeux que ce que j'aurai jusque-là pensé.

Il a tourné le visage vers moi, il m'a observée comme pour comprendre si j'étais sérieuse et il a décroché. Mon estomac s'était retourné immédiatement.

Mohamed - Allô ? [...] Alima, ça va ? [...] Pourquoi tu m'appelles ? [...] Alima, je suis en weekend avec ma femme. [...] Je n'y peux rien, désolé. Je te laisse, je te rappellerai une fois à Dakar. [...] Bonne nuit.

Il a raccroché, j'ai tourné la tête de l'autre côté pour réaliser ce qu'il venait de faire. Il a posé sa main sur mon épaule mais instinctivement je me suis dégagée. Je ne comprenais pas où voulait-il en venir. Il venait de décrocher pour me dire silencieusement que oui, Alima comptait plus que moi ? Ou pour me prouver qu'il savait lui mettre des limites ? Qu'importe, j'étais vexée !
Je m'étais levée et j'avais commencé à marcher pour m'en aller. Qu'il me suivait ou pas, cela m'était égal.

Mohamed - Arrête toi.

Mon œil ! « Arrête toi », comme si j'allais suivre ses ordres.

Mohamed - Khadija !

- N'ose pas me crier dessus, tu m'entends ?

Il empoigna mon bras et il me retourna vers lui. Son visage serré m'aurait peut-être fait reculer si seulement je n'étais pas énervée.

- Lâche moi !

Mohamed - Tu es devenue folle ? Qu'est-ce-qui te prend là ?

- Je rêve ! Encore une fois tu me montres l'importance que cette pétasse elle a pour toi ! Oui j'ai dit pétasse, vas-y frappe moi maintenant. Non, ne me regarde pas comme ça, frappe moi ou rend moi mon insulte vu que tu l'aimes tant !

Mohamed - ... T'es vraiment tarée.

- Oh non, la tarée c'est elle ! Elle qui « tente de se suicider » juste pour avoir de l'attention ! Ndeysane, sa vie doit vraiment être minable pour vouloir attirer de l'attention de cette manière.

Mohamed - Effectivement sa vie est minable ! Sa mère est morte, son père les a abandonnés son frère et elle pour se remarier on ne sait où avec on ne sait qui, son seul frère est mort lui aussi il y a trois ans maintenant. Ce qui fait qu'elle est seule ! Elle a mille et une raison d'être déprimée.

Contraints : Khadija & Nabil.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant