22. Quand la colère prend le dessus.

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Il m'attrapa rapidement par la nuque et me regarda droit dans les yeux. Son regard était perçant autant que le mien l'était.

Mohamed - Khadija, je te libère... pas... Je ne te libérerai jamais de mon vivant, dit-il avec son éternelle assurance. Vas donc faire tes ablutions pour te calmer. Le sheytan est trop puissant.

Je restai quelques secondes à le fixer et à me demander si j'avais bien entendu. Il me colla à son torse et me fit un bisou sur le front.
J'étais sidérée par la situation. La colère qui était en moi, était d'une puissance à tel point que j'aurais pu le tuer si seulement j'avais eu la force nécessaire.

Je le repoussai violemment en tremblant de colère.

- Tu te prends pour qui ?

Mohamed - Pour ton mari.

- T'es un mari, toi ? Tu n'as aucun droit de me forcer à rester avec toi !

Mohamed - C'est là où tu fais fausse route. J'ai tous les droits sur toi. Tous. Et ce n'est pas à cause de cette dispute qu'on va foutre en l'air dix mois de mariage. Pas à cause d'elle. Pas comme ça. Ça je te le garantis.

J'étais partagée entre plusieurs sentiments et aucun d'entre eux était à son avantage. Qu'Allah me pardonne d'être aussi colérique. La colère c'est vraiment le sheytan.

Le plein d'émotions que je ressentais à ce moment ont fini par me faire craquer, ce que j'avais jusque là essayé d'éviter. Par fierté, surtout. Ma dignité ne me permettait pas de me rabaisser à pleurer devant lui, à cause de lui. Et pourtant je n'avais pas su taire le sanglot qui quitta mes lèvres.

Mohamed - Putain... Bébé s'il te plaît, pleure pas. Je suis désolé, wAllah que je suis désolé.

- Ne m'appelle pas bébé ! Je te déteste.

Mohamed - Arrête, bébé. Je vais régler toute cette histoire, je te le promet.

Il essaya de me toucher mais je me dégageai aussitôt. Vous ne pouvez comprendre à quel point j'avais les nerfs ! Je séchais frénétiquement mes larmes avant qu'elles n'aient l'opportunité de rouler plus bas que mes cernes.

Je n'arrivais pas à croire qu'il venait de refuser de me rendre ma liberté ! Je venais de lui donner la chance de se mettre avec elle, mais il préférait me garder pour me rendre encore plus mal que je ne l'étais déjà ? C'était quoi son but ? J'étais littéralement sur le point de le haïr.

Mohamed - Calme toi, s'il te plaît. Je sais que tu me déteste là en ce moment. Mais Khadija, je sais très bien ce que je veux dans ma vie. Il est hors de question que je te laisse. Je ne peux pas.

- Parce que nos familles nous l'ont interdit ? Je m'en fous, moi ! Je n'en peux plus.

Mohamed - Khadija je m'excuse ! Je suis sincèrement désolé de te faire subir tout ceci. Et je te promets de régler toute cette histoire une bonne fois pour toutes.












[ Mohamed Nabil Moustapha Aïdara ]

Je me sentais tellement mal. J'avais honte de moi. Je me détestais d'avoir donné raison à Alima sans pour autant écouter ma femme. C'était vraiment l'erreur à ne pas faire et moi comme un débutant je l'avais faite. Rien qu'à la voir souffrir comme ça, je me dis que je suis loin de la mériter et malheureusement, je suis bien trop égoïste pour la laisser partir se reconstruire avec quelqu'un d'autre.

Elle avait totalement raison, j'étais vraiment un minable. Je ne pus m'empêcher de la tirer dans mes bras pour la serrer. Depuis tantôt elle ne faisait que me repousser et cette fois aussi elle avait essayé, mais j'étais bien déterminé alors elle n'avait pas pu m'échapper. Elle resta immobile, en tremblant de colère. Elle faisait le tout pour ne pas pleurer, on sait tous combien c'est difficile de retenir ses pleurs alors je pouvais comprendre que ses tremblements étaient aussi dus à ça. Elle était forte ma femme, mais ça restait un bébé, quelque part. Je me détestais de lui infliger tout ceci, j'étais vraiment trop con. Alima cette salope, j'allais la niquer ! Comment pouvait elle être aussi aigrie ? Comment avait-elle pu me mentir tout en me regardant droit dans les yeux ?

Contraints : Khadija & Nabil.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant