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12 Mars 2014

Je sors du hall d'immeuble que j'ai squatté toute la nuit, fermant à moitié les yeux, à cause de la lumière du jour qui agresse mes iris. Il est à peine 7h du matin, je n'ai dormis qu'une petite heure et j'ai un mal de dos horrible. Tout mon corps est engourdie et j'ai affreusement froid. Je prends alors le chemin d'un bar/café qui vient à peine d'ouvrir et commande un café dès que mon centre de gravité touche un siège. J'aurais préféré un chocolat chaud mais il me reste qu'une pièce de deux et le chocolat est à 2,50. Ça sera pour une prochaine fois.

***

Ça fait quasiment deux heures que je suis là, la serveuse à sûrement pitié de moi car elle ne me force pas à dégager alors que je ne recommande rien et m'a même taper la discussion jusqu'à tant qu'il soit maintenant 9h et que les clients fusent beaucoup trop pour qu'on continue de discuter. Pour m'occuper j'observe alors les gens rentrer et sortir avant de prendre sur moi et prendre la sortie du lieu que je squattais jusque-là après avoir payer. Faut bien que je me bouge à un moment donné.

La tête baisser, mes yeux fixant mes baskets je ne réalise pas que je me bouffe un torse jusqu'à ce que la personne me parle, m'appelant par mon prénom.

-Bah wsh Laysa, encore dans le 15 ème ? Ricane la voix grave qui m'interroge

Évidemment que je reconnais cette voix, mais je garde espoir de me tromper de personne. Sauf que ce n'est pas le cas, en découvrant la gueule de la personne que j'avais déjà en tête je soupire. Foutu destin à la con. J'aurais préféré continuer à me défoncer l'esprit toute la journée dans Paris plutôt que croiser ce mec.

-Faut croire écoute souriais-je faussement

Ce faux sourire qui ne fonctionne pas à l'amadouer, à peine j'ai lâché cette phrase, il a dû analyser mon visage en quelques secondes top chrono car ses sourcils sont froncés et qui ne se met aucunes limites pour me questionner.

-T'as quoi ? T'as une sale gueule de fou, puis ces quoi ces cernes avec du noirs aux coins d'tes yeux ?

Putain mais qu'est-ce qu'il pose trop de questions celui-là.

-Désolée j'ai un rendez-vous faut absolument que j'y aille m'excusais je rapidement avant de le contourner et d'enclencher rapidement le pas sans le laisser me répondre

Sauf que c'est peine perdue. J'ai une fois de plus peut-être pas assez espéré. Mais lui n'est pas comme Anis, à me laisser tomber et à me laisser fuir.

J'entends des pas rapides dernière moi signe que quelqu'un court avant que j'entende un : "attends moi !"

Je marche un peu plus vite mais apparemment pas assez car je sens une main plutôt chaude entouré mon poignet. D'un coup sec il me retourne face à lui.

-Tu viens avec moi et c'est non négociable claque t-il sans me laisser le choix avant de m'emporter derrière lui, tenant toujours le bout de mon membre

Ken : 1 ; Laysa : 0

On marche une petite quinzaine de minutes jusqu'à ce qu'on s'arrête devant un petit immeuble du quinzième arrondissement. On monte tout en haut jusqu'à arriver à l'étage où sont trois portes, sûrement trois chambres de bonnes. J'en ai d'ailleurs la confirmation en suivant Ken dans celle dont il vient ouvrir la porte d'entrée.

À peine entrée dans son chez lui que j'observe tout.

Son clic-clac est ouvert, le lit est défait, quelques fringues jonchant le sol autour, une petite tour de paire de sneakers, à côté d'une pile de feuilles gratter, commençant à même le sol. Une kitchenette avec un petit frigo dans un coin, une petite table avec deux chaises séparant le coin chambre/cuisine. Un meuble de télé étant entre le coin cuisine et chambre, dessus un ordinateur portable reposant là. Tandis qu'une porte est face au lit. Entre le meuble de télé et sa pile de baskets et d'écrits. Sûrement une porte qui donne sur une mini salle de bain.

De L'autre Côté [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant