22 Février 2014
Un putain de mois. Un mois entier que j'essaye de demander de l'aide et que personne ne réagit. Je me fais littéralement cracher dessus devant des profs et personne ne l'ouvre, comme si c'était normal. Pour ce qui est de Coline j'ai évidemment fini par la croiser dans les couloirs et, bizarrement, Madame baisse toujours la tête en me voyant passer devant elle. Je ne sais même pas ce qu'elle à raconter à ses parents car même eux qui ont l'habitude de m'envoyer un petit sms si ils ne me voient pas pendant plus d'une semaine, histoire de prendre de mes nouvelles, ne m'ont absolument rien envoyés.
Je suis encore plus seule que jamais.
Ça fait un mois que je vis quotidiennement des choses un peu plus folles les unes après les autres et je suis déjà complètement au bout. Je n'ose vraiment pas m'imaginer à la place de d'autres qui vivent ça depuis des années. J'ai l'espoir que d'un sens eux ont de la famille qui est là pour les soutenir, histoire qu'ils ne soient vraiment pas tout seul comme ça peut être mon cas actuellement.
Mon frère est partie quelques jours en vacances avec sa copine, et évidemment, quand mon frère disparaît, ma mère s'enferme dans sa chambre à le pleurer comme si c'était le seul homme qui lui restait sur Terre et qu'il n'allait plus jamais revenir. Puis elle finir par sortir, et soit je m'en prends plein la gueule à ce moment-là si j'ai le malheur de croiser son chemin, soit elle me calcule à peine, prends le chemin vers la porte d'entrée et va s'acheter de l'alcool ou se faire offrir des verres à un bar en jouant l'aguicheuse. Puis elle finira sûrement sa journée, ou plutôt sa nuit, dans les WC d'un lieu public pas laver depuis plusieurs semaines en faisant des bails peu sûr avec un des hommes qu'elle aura croiser durant cette même oirée. Voilà, ça c'est une des journées type de ma mère. Ça donne envie pas vrai ? Moi ça me dégoûte, me donnant directement envie de vomir.
Je lance un regard à mon réveil qui affiche 1h45. On est de nouveau partie pour une énième insomnie. Déjà que d'habitude je n'ai pas le rythme de sommeil le plus sein qui existe, avec toutes ces histoires qui me tombent dessus en ce moment c'est totalement le dernier de mes soucis.
Je me tourne alors sur moi-même pour être allongée sur mon autre flanc, histoire d'observer le mur.
Je me laisse alors fermer mes yeux en espérant m'endormir rapidement mais c'est tout l'inverse qui se produit.
Mon cerveau se mets à fuser comme il l'a rarement fait, me rappelant que m'endormir c'est me réveiller pour aller en cours et rien que d'y penser une boule d'angoisse se forme dans mon estomac et rend ma bouche sèche. Sans même que je m'en rende compte je me mets à sangloter en m'imaginant juste faire le chemin jusqu'à ma première salle de classe pour mon premier cours de la journée demain. Je me vois déambuler en étant le pantin de tout le Lycée, entendant les chuchotements ou des vannes homophobes faites dès que j'ai le dos tourné et sans même m'en rende compte ma respiration se bloque et j'étouffe presque avec mes larmes. Après avoir toussé pour aller mieux je m'allonge sur le dos et fixe le plafond de ma chambre malgré que je ne l'aperçois quasiment pas à cause du noir total qu'est présent dans la pièce. J'essaye alors de calmer ma respiration mais des nouvelles larmes me viennent quand je me vois me faire casser la gueule de nouveau; comme ça mets arriver pour la seconde fois y a plus d'une semaine.
C'est décidé je ne peux plus y aller.
Je ne peux plus aller dans un endroit où quotidiennement je donne le bâton pour me laisser me faire battre. Ça peut plus durer. Je me connais, si je reste comme ça à essayer de tester mes limites je ne veux même pas savoir dans quel état je vais me retrouver. Mais ce qui est certain c'est que je serai lamentable. Et si y a bien quelque chose que j'ai compris ces dernières années, c'est que la santé mentale est presque plus importe que la santé physique. Alors là, c'est tout simplement pour me préserver que je vais fuir ce lieu qui est l'Enfer incarné.
Je me mets alors à réfléchir rapidement à comment je vais faire pour ne pas y aller, et en même temps; partir le lendemain matin pour que mon frère pense que je suis aller en cours et surtout pour ne croiser personnes de la journée ? Parce que évidemment, Monsieur rentre demain de ses vacances. À coup sûr si je reste entre Grigny et Évry je vais me faire emmerder même dans la rue.
Après une mini réflexion, une idée qui me vient directement en tête : Paris.
C'est hyper grand, à coup sûr je vais croiser personne là-bas, puis ils y vont tous quasi jamais dans Paname, surtout en pleine semaine, alors comme ça je suis certaine que la voie est libre.
D'un sens je suis apaisée sur le coup car ça veut dire que je viens de peut-être trouver une solution à mon malheur malgré que ça ne va forcément pas pouvoir durer comme ça des mois. Mais d'un autre côté j'hallucine de la propre situation dans laquelle je suis; devoir trouver des stratagèmes pour être tranquille juste une journée car même dans les villes à côté de Grigny ça a parler sur mon dos. C'est honteux. Tout ça pour un baiser échanger dans une salle de bain entre deux filles.
Du moins, ça c'est la réalité, en vrai je pense que Coline a dû raconter bien d'autres choses. Je suis d'ailleurs quasi certaine qu'elle ne s'est pas mélangée à cette histoire. Sinon elle se ferait elle aussi faite casser la gueule à l'heure actuelle, c'est certain. Et à vrai dire je ne veux même pas savoir ce qu'elle a raconter et tout le bordel, je veux juste qu'on me laisse tranquille, qu'on m'oublie. J'ai besoin de silence et de me sentir vivre et non survivre comme c'est le cas en mode hard depuis un mois.
Je veux bien être des fois pessimiste mais je suis pas encore suicidaire, et j'arrive encore à penser à mon bien-être interne. C'est très certainement ce qui va me sauver, je le sens.
•••
À Mercredi pour la suite, je suis certaine que le prochain chapitre va vous faire plaisir 👀
VOUS LISEZ
De L'autre Côté [EN PAUSE]
Fiksi PenggemarCar la limite est fine entre chaque forme d'amour. Surtout quand les expériences en terme de relations humaines frôlent l'inexistence. Publié à partir du 17 Mars 2019 Laysa x Ken