6 Novembre 2013
Aujourd'hui on est mercredi, je devais de base être chez moi en cette après-midi mais c'est sans compter sur ma fidèle amie, Coline, qui voulait absolument qu'on passe du temps ensemble en dehors de l'école, chose que j'ai évidemment accepté, rechignant quand même au début. Je me voyais déjà passer mon après-midi dans ma chambre à lire avant de descendre rejoindre les garçons au Stade juste à côté de la Grande Borne. Mais évidemment ma satanée meilleure amie a toujours les meilleurs arguments pour me faire perdre de vue mes envies actuelles.
Elle m'a donc rappelé qu'on devait se voir pour acheter les places pour un concert, celui d'1995 il me semble. Appuyant sur le fait que c'est notre dernière chance pour en avoir, ou plutôt sa dernière chance. Car ouais, j'aime bien écouter de la musique, je connais vaguement ce groupe que j'ai déjà écouté quelques fois mais les concerts c'est pas un truc qui m'attire forcément. Je suis pas avare ou quoi, je connais juste la valeur de l'argent et je sais que je préfère mettre vingt euros dans des courses pour aider ma mère plutôt que de me faire plaisir. Ou alors économiser pour me faire plaisir en allant acheter des livres. Mais bon, quand j'en ai parlé à ma mère elle m'a dit que ça me ferait du bien de me changer les idées, et c'est vrai qu'avec tout ce qu'il se passe à la maison, les tensions et tout le bordel, je suis pas contre les fuirent le temps d'une soirée.
C'est pourquoi je toque contre la porte d'entrée de ma meilleure amie, elle qui vit dans l'immeuble à côté du bien. En parlant d'argent, je sais que ses parents ont les moyens pour partir vivre où ils voudraient sans difficultés mais de ce que j'ai compris, ils sont attachés à Grigny et à notre cité. Ce que je peux comprendre, c'est difficile de quitter cet endroit rempli d'histoires et la routine qu'on s'est instauré au fil du temps.
La porte s'ouvre grandement sur ma meilleure amie qui me fait un sourire, me prenant dans ses bras, me saluant chaleureusement comme elle en a l'habitude. Coline est une fille plutôt petite, elle doit faire 1m57, elle est brune et le teint légèrement hâlée dû à ses origines Italiennes que lui ont offerts ses deux parents, étant tout deux nés là-bas. Après m'avoir fait pénétrer dans sa demeure, elle referme la porte, me fait signe qu'elle se dirige dans sa chambre alors que je fais un rapide détour dans la cuisine pour embrasser la joue de son père, Nino. On se connait depuis l'école primaire alors tout naturellement j'ai pris l'habitude de côtoyer ses parents, surtout que comme elle est fille unique, je suis un peu le second enfant qu'ils n'ont jamais pu avoir, à cause de problèmes de santés de Valentina, sa maman.
-Oh ma puce ça me fait plaisir de te voir, ça fait longtemps qu'on s'est pas vues, tu vas bien ?
Je ricane devant tout ce qu'il raconte ainsi que son enthousiasme, le même dont sa fille a irrité.
-On s'est vue y a deux semaines Nino et oui ça va et toi ?
Il me fait un signe, l'air de me dire que je mens avant de répondre à son tour.
-Oula en coup de vent, on a papoter qu'une heure la dernière fois ! S'exclame t-il avant de m'affirmer que lui aussi il va bien
Je m'apprêtais alors à prendre des nouvelles de sa femme qui je le sais, bosse d'arrache-pied en tant que manageuse chez Sephora avant d'être couper par sa fille qui crie au loin, disant à son père de me laisser tranquille car on a soit disant faire un truc mega ultra important et urgent à faire. Je lance alors un sourire désolé à Nino alors que lui peste contre sa fille dans sa langue maternelle. Sur le chemin vers la chambre de la brune je me dis un instant que, pour ce qui en est du travail de son père, c'est vrai qu'il n'en parle jamais, même Coline ne m'en a jamais parlé. Mais du peu de discussions que j'ai surprise à ce sujet je pense qu'il est dans des histoires pas hyper nettes avec tout ce qui est drogue et tout le bordel mais bon, tout le monde à l'air de faire comme si de rien n'était alors je fais de même. Puis après tout c'est un homme absolument adorable et d'une gentillesse folle alors ce détail, si on peut dire que ça en est un, n'est pas important. Surtout quand je me rappelle de toutes les fois où on a discuter durant des heures de tout et n'importe quoi. Une fois il m'avait même confié qu'il appréciait énormément ma présence, me disant que c'est pas avec sa fille qu'il allait pouvoit discuter du réchauffement climatique, en passant par la littérature ainsi que la musique, en finissant par la politique. Rajoutant même qu'elle, à part Les Marseillais elle a un nombre de sujets de discussions possible plutôt restreint. J'avais évidemment gardé ce détail pour moi mais ça m'as vraiment fait plaisir, surtout que, ne connaissant pas mon père, je le visualise un peu comme étant celui-ci alors ouais, j'ai un peu été émue sur le moment de ces confessions.
-Eh oh ? T'es avec moi Laysa ?
-Hein quoi ? Euh oui excuse moi, tu disais ?
Perdue dans mes pensées j'avais totalement arrêté de calculer le moment présent et le fait que j'étais maintenant assise sur le lit de ma meilleure amie, la regardant se battre avec le site de la fnac pour prendre nos places. Alors que j'attendais à qu'elle répète, au lieu de ça elle lâche quelques injures envers le site internet en question avant de crier, signe de réussite à sa manœuvre, sûrement.
-J'ai réussie !
Un énorme sourire est sur sa tronche quand elle saute sur moi, m'écrasant de tout son poids.
Quand elle se relève enfin elle me regarde en me disant qu'elle va chercher les places qu'elle a directement imprimé avant de me sauter dessus. Entre temps je sors le billet de vingt euros de ma veste que je n'ai toujours pas enlevé, chose que je fais alors. Quand Coline rentre dans la pièce je lui tends alors l'argent qu'elle attrape, me demandant si je suis sûr de pas en avoir besoin, me rassurant en disant que si c'est le cas c'est ok et que je la rembourserai plus tard comme elle a payé avec la carte bancaire de ses parents, évidemment en ayant leur autorisation. Une fois que je lui fais signe que non, c'est bon, elle me remercie alors et range directement le billet dans son porte-monnaie.
La vérité est que ouais, j'aurais bien besoin de cet argent pour aller acheter de quoi manger pour la fin de la semaine mais je lui souris pour me rassurer moi aussi, me disant que ça va aller. Je trouverai un moyen pour aller acheter deux paquet de pâtes et des knackis. Ma mère étant pas très présente à cause de son boulot d'infirmière ainsi que de ses problèmes, disons que pour tout ce qui est bouffe, on a vite compris avec Anil, mon grand frère de 21 ans, qu'on doit se débrouiller seuls.
Ma meilleure amie qui s'affale à côté de moi une fois que j'ai finis de plier la place pour la glisser dans ma veste, s'exclame alors :
-Tu te rends compte c'est fou ! Je vais voir en concert les gars que j'écoute quotidiennement, c'est bizarre un peu soupire t-elle à la fin de sa phrase
J'acquiesce alors vaguement car je n'ai pas se ressenti, certes cela peut être une expérience cool mais de ma part, je l'accompagne juste. Aller là-bas pour crier des paroles n'est pas vraiment mon but. M'enfin, si cela peut la rendre heureuse alors ça me va. Faut bien savoir prendre sur soin dans la vie, non ?
•••
Je voulais évitée une entrée dans l'histoire aussi perturbante que celle de Paradoxe Humain, comme cette histoire je l'écris sans me prendre grandement la tête, je voulais pas vous la prendre dès le début. 😉
Sinon j'espère que ce premier chapitre vous a plu malgré qu'il donne pas forcément envie de lire la suite. Malgré tout j'espère que vous serez là pour la suite que je publierai dans la semaine. 😊
VOUS LISEZ
De L'autre Côté [EN PAUSE]
FanfictionCar la limite est fine entre chaque forme d'amour. Surtout quand les expériences en terme de relations humaines frôlent l'inexistence. Publié à partir du 17 Mars 2019 Laysa x Ken