2

4.4K 124 22
                                    

19 Décembre 2013

Je soupire de lassitude en voyant que ça sonne dans dix petites minutes, aller ça va bien se passer, ça sera enfin les vacances dans pas si longtemps que ça. Je suis épuisée, ça fait un mois et demie qu'on enchaîne les cours et que je fais de mon mieux pour ne pas craquer.

Au fond de la classe j'observe tous les autres élèves et soupire longuement, une fois de plus, me demandant qu'est-ce je fous là ? Je sais que ma place n'est pas ici, je le sens, c'est comme un message de mon instinct, mais qu'est-ce que je peux bien y faire ? La société m'oblige à coller mon cul à cette chaise alors j'y reste, j'ai pas un caractère assez fort pour m'imposer et commencer à courir après mes rêves. Je penserai peut-être moins à ce genre de ressenti si ma meilleure amie serait dans ma classe mais malheureusement; ce n'est pas le cas. Je suis seule au fond de cette foutu salle, à écouter ce que raconte ce prof de Français plutôt ennuyant qu'on se le dise. Sérieux trois heures de français à la suite c'est hard. Enfin, une heure de français et deux de littérature et société mais tout ça avec le même prof alors bon; ça donne des envies peu claires quand on en sort.

Surtout qu'il est maintenant 17h56. Et que Coline, elle, a finit y a deux heures maintenant. J'aurais tant aimé avoir d'autres amies qu'elle mais la vérité et que même avec d'autres connaissances, je me sens totalement seule sans elle. Et en vrai ce n'est pas pesant. Ça l'a été à une période, je me sentais comme abandonnée sans sa présence, mais maintenant je me rends compte que j'ai réellement du mal avec les gens de mon âge. En partie à cause du fait que je fais partie de cette partie de la population qui a un Qi dit "supérieur à la moyenne". J'ai vue une psy pour en parler et apparemment ça serait peut-être le pourquoi je suis tant une handicapée des sentiments et des relations, surtout avec les gens de ma tranche d'âge. Dans ma tête c'est comme si j'en avais cinq de plus facile alors bien sûr que j'ai dû mal à rentrer dans le moule. Du coup j'ai eu cette période où ça a été difficile, j'ai du comprendre ça, l'enregistrer, faire des efforts pour un minimum communiquer avec les gens de mon âge ainsi que ceux que je trouve "bête", j'ai compris que c'était à moi de faire un effort pour eux, et non l'inverse, alors je m'adapte et maintenant tout ça est devenu plutôt naturel. Mais bon, comme je parle que très peu disons que je fais que très peu d'efforts.

Le bruit de la sonnerie retentit enfin, faisant éclater des cries de joie de certains alors que notre professeur rigole en nous souhaitant de passer des bonnes vacances et surtout de bonnes fêtes de fin d'année. On le remercie alors en lui souhaitant la même chose, s'éclipsant tous le plus vite possible. Du moins c'est ce que je pensais aller être mon cas à mon tour jusqu'à ce qu'il m'interpelle.

-Mademoiselle Nabti ?

Je me retourne alors, l'interrogeant du regard alors que tout naturellement je me rapproche de son bureau auquel il était assis. Il salue les trois dernières élèves qui étaient dans la classe, nous laissant alors seuls.

-J'ai lu votre sujet d'invention que vous m'avez rendu cette semaine, et il est vraiment bon, très bon même

J'acquiesce doucement ses dires, me demandant ce qu'il compte bien me dire avant de reprendre.

-C'est quasiment exceptionnel la facilité que vous avez à vous exprimer à l'écrit pour votre âge

Il allait continuer son discours mais je l'arrête dans sa phrase pour glisser un détail qui me paraît important.

-Mon âge n'a rien à voir là dedans

Je claque ça peut être trop froidement car il me lance un léger sourire désolé avant de continuer ses paroles.

-Oui excusez moi, et je me demandais alors à quoi vous pensez pour vos études supérieures ?

Il a l'air de placer presque pleins d'espoirs en mes capacités et dans cette question mais ce qu'il ne sait pas non plus, c'est que cette question m'énerve. J'ai dû mal avec le sujet des études supérieures, du moins de les enchaîner directement après le bac, je trouve ça débile, du moins ça le serait pour mon cas. Dans 1 an c'est là que j'aurais le moins de choses à perdre dans ma vie alors c'est à ce moment-là que je me devrais de tout faire pour essayer de me lancer dans mes rêves. Et si ça rate, bah ça rate, c'est pas grave je trouverais une alternative. Y a une solution à chaque problèmes de toutes façons, et je sais que je suis ce genre d'humain qui sort le meilleur de soi-même sous le coup de la pression.

De L'autre Côté [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant