14

1.9K 104 6
                                    

1er Mars 2014

Après ma nuit chaotique dans ma chambre seule à pleurer quasiment constamment je suis maintenant dans les rues de Paris, mon sac sur le dos, l'air perdue. Qu'est-ce que je fous là déjà ? Ah oui, c'est ce que m'a poussée à faire ma crise de panique ou d'angoisse, j'en sais trop rien, cette nuit, ou hier, à vous de voir.

C'est vrai que je me suis dis qu'être dans Paname allait me mettre à l'aise comme je ne le suis plus depuis un gros mois, mais faut croire que c'est l'inverse. Tous ces gens qui se pressent me donnent le tournis, je ne sais même plus où donner de la tête tant le fait d'être entourée de tout ce monde m'angoisse. Après tout, y a du positif dans ça, ils sont tellement et surtout tant pressés que personne ne calcule personne. Je sais que je passe inaperçu dans mes fringues sobres et c'est ce qui m'arrange.

Après un dernier soupire, j'ose enfin sortir de la gare pour me diriger vers la bouche de métro : j'irai où le vent me mènera. Faut savoir se laisser vivre et j'ai espoir en la vie, elle n'oserait pas me la mettre à l'envers... Pas vrai ?

Bon, bah le vent m'a porté, et pas au pire des endroits, qu'on se le dise. J'ai atterri dans un petit café du 15ème arrondissement plutôt chaleureux et pas très coûteux alors je me suis tout bonnement diriger vers là. À seulement 3€ le grand chocolat chaud je me suis sentie bénie en découvrant le lieu.

Je sirote alors ma première tasse, car oui, en plus d'être pas si chère que ça, si il est délicieux, je vais forcément craquer pour une seconde tasse. Faible que je suis. Mes yeux sont perdus avec devant moi un corpus à rendre pour le début de la semaine prochaine. On a la chance d'avoir un prof de Français qui nous laisse pas mal de temps entre les gros devoirs comme ça alors je ne vais pas m'en plaindre et m'avancer pour m'occuper. Puis pour ce midi je verrais ce que je vais faire pour manger comme je viens déjà dépenser une partie de l'argent que j'avais pris pour un possible repas. Je sais vraiment pas comment je vais faire pour survivre si je fais ça quotidiennement.

M'enfin, il ne faut pas que je pense à ça sinon je vais m'angoisser et c'est mauvais. Je sirote alors une nouvelle gorgée de ma boisson et la mets sur le côté pour me pencher plus sérieusement sur mes textes et mon devoir. À nous deux maintenant.

***

Une bonne heure est passée depuis le commencement du brouillon de mon corpus, je me décide alors à relever les yeux de mes feuilles pour avaler une nouvelle gorgée de ma tasse dont le liquide a bien refroidie depuis le temps. Lorsque je la repose, la fin de ma boisson avalée, je m'apprêtais à me concentrer de nouveau sur mon devoir mais je sens un regard bien trop insistant et persistant sur moi pour que je passe outre. La tête maintenant complètement relevée pour observer toute la salle du café face à moi, partant à la recherche visuelle de cette personne qui m'a déjà dans le viseur depuis plusieurs minutes très certainement.

Bon et bien finalement la vie m'a surprise, et pas de la meilleure des manières.

Plus ou moins face à moi, à l'autre extrémité du café, un mec portant un jean, une paire de sneakers blanches basiques, ainsi qu'un sweat blanc en-dessous d'un bomber foncé me fait froncer les sourcils. Sa gueule me dit quelque chose, mais impossible de le reconnaître à cause de sa casquette baissée et du au fait qu'il baisse sa tête dès qu'il remarque que je le regarde à mon tour. Pourquoi il porte une casquette dans un lieu clos lui d'ailleurs ? M'enfin, sa tronche me fait penser à la dégaine que se force à avoir mes amis de cités quand ils sortent pour paraître un minimum présentable. Mais vu le teint de sa peau plutôt clair et le lieu dans lequel il se trouve tout me dit qu'il ne sort pas d'une cité. Puis pourquoi un mec de cité serait en plein Paris ?

De L'autre Côté [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant