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Désolée ma journée a été chargée et j'avoue, j'ai totalement oublié de vous publier le chapitre plus tôt 😭

15 Janvier 2014

J'ai posée mon téléphone sur ma table de nuit depuis une bonne vingtaine de minutes, et ça fait donc autant de temps que je réfléchis à tout et rien. En ce moment même je laisse Coline et son soit disant dealer de côté pour penser à ma mère. À la relation que j'entretiens avec elle plutôt. À vrai dire elle est plutôt simple à expliquer : beaucoup de sombre et très peu d'éclaircies. C'est d'ailleurs comme ça depuis toujours. Les éclaircies c'est par exemple le soir où elle était étonnamment là et que j'avais enfin pu discuter du concert avec elle, ça date d'Octobre il me semble. Ce jour là elle n'était pas alcoolisée, du moins, elle l'était mais ce n'était pas aussi flagrant que d'habitude. On avait pu discuter quelques minutes calmement mais j'avais vite fuis le salon quand mon frère a fait son apparition, rentrant de chez sa copine. Quand il est dans une pièce elle n'a d'yeux que pour lui. Ça a été blessant pour moi durant un long moment de ma vie mais à un moment donné je me suis moi-même mise un électrochoc en me rendant vraiment compte que c'est comme ça depuis toujours, et que ça le sera pour toujours aussi.

Je dois d'ailleurs cette relation pourrie avec ma mère grâce, ou plutôt à cause, de mon géniteur. Il a quitté ma mère sans se retourner et sans de réelles raisons au 7ème mois de grossesse passé. Alors comme ma mère n'a jamais eu de réponses à toutes ses interrogations, elle m'a prise comme responsable. C'était apparemment plus simple de se mettre à en vouloir voir à haïr un nourrisson plutôt que de peut-être se remettre en questions soi-même. Puis à vrai dire j'ai essayé durant des années d'avoir un peu d'attention ainsi que d'amour de sa part, durant la fin de mes années primaire ainsi que le début de celles au collège. Durant ces quatre petites années j'ai vraiment compris petit à petit que ma mère a tous les traits caractériels que je n'aime pas chez quelqu'un, qui ont voir tendance à me repousser ou encore à me faire fuir. Alors tout naturellement je restais dans mon coin, une bonne partie du temps dehors avec le groupe de voisins si elle était à l'appartement.

Je suis déjà restée plusieurs semaines d'affilée sans lui adresser la parole alors vivre comme si j'avais aucun parent n'a jamais été très compliqué. Disons que c'est une autre manière de vivre, on s'éduque et se cultive seul alors qu'on apprend à s'entourer de personnes si ce n'est soi-même. Le mental est ma plus grande force, je ne peux pas le nier.

À mes yeux mes parents sont d'ailleurs déjà morts depuis des années.

Ça a d'ailleurs créé certains froids avec mon frère, ce qui explique pourquoi on vit comme des colocataires et non comme si on était une fratrie. Lui a su ce que c'est qu'avoir deux parents durant quasiment cinq ans, puis ensuite il a toujours eut ma mère sur qui compter. Alors que moi j'étais juste là.

Enfaite je pense que comparer ma présence dans cet appartement ainsi que dans leur vie en général par un objet voir une âme qui se balade de temps en temps serait la définition parfaite. Je suis seulement là parce que je dois être là.

En tournant ma tête pour jeter un regard à mon réveil je soupire en voyant qu'il est bientôt quatre heure du mat'. Super ça va encore partir sur une nuit blanche. Oui, encore, car elles sont habituelles pour ne pas dire quotidienne dans ma vie.

Je soupire de lassitude car ouais je suis totalement lasse de ma situation.

Si je suis pas enfermée au Lycée je suis enfermée chez moi, à lire des livres ou à écrire tout et n'importe quoi pour me faire partir le plus loin possible de la réalité. Car putain qu'est-ce qu'elle m'angoisse et me rend malheureuse cette réalité. Au fond je suis persuadée que je ne serai jamais heureuse. Je n'ai jamais touchée ça du doigt, je crois même pas savoir ce que c'est d'être pleinement heureuse. De juste vivre quelque chose d'une simplicité folle mais de quand même se dire : "qu'est-ce que je suis bien et qu'est-ce que je suis heureuse en ce moment même."

Alors comme je l'ai jamais touchée je peux même pas savoir si oui ou non ça me plairait. Vu comment la société a tendance a le vendre je peux m'en faire une idée et peut-être me dire que ouais, ça a l'air cool. Mais au fond de moi je sais bien que c'est pas maintenant que ça arrivera.

Et ce n'est pas grave, ça arrivera quand ça devra arriver. Je fais confiance à la vie. Et surtout ça ne me fait ni chaud et froid. Me demander avec quel argent je vais bien pouvoir manger demain est plus important que ces questions sur la vie malgré que j'ai tendance à y consacrer du temps.

Comme je l'ai dis, mon seul vrai allié est mon mental, alors il faut bien que je l'entretienne et le bichonne de temps en temps, le faisant même évoluer.

Bref, ma vie est chaotique mais pourtant pas si triste que ça. La joie de vivre que peut apporter la cité comme des fois avec des barbecues, cela met un peu d'épices de bonheur et de gaieté entre nos immeubles gris autant qu'ils sont marqués par le temps et leurs histoires. Après tout le ciel on le voit que très peu entre tous ces immeubles. C'est comme si c'était une prison en liberté.

Une prison qu'on a pas forcément choisi mais qu'on finit par aimer avec l'entièreté de notre coeur grâce aux rencontres qu'on y fait.

•••

Chapitre plutôt court d'ailleurs, désolé ça sera des fois le cas; mais si ça peut vous rassurer : c'est pas le dernier chapitre de la semaine !

On se retrouve dimanche pour la suite 😌

De L'autre Côté [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant