25 Janvier 2014
On est Lundi et je n'ai eu aucunes nouvelles de Coline durant le week-end. Ce qui je l'avoue m'inquiète, mon instinct me faisant même ressentir que ça sent clairement pas bon pour moi.
En tant normal je ne serai pas si inquiète que ça pour ce qui est de ne pas recevoir de nouvelles d'elle, mais vu les circonstances de notre fin de soirée; c'est-à-dire à se peloter dans une salle de bain dans une baraque qu'on ne connaît pas j'avoue que je suis plutôt perturbée. Avec le peu de recul que j'ai d'ailleurs pu prendre depuis ça, je ne sais même pas pourquoi j'ai agis de cette façon. Je veux dire, pourquoi je l'ai embrassée ? Pourquoi c'est arrivé maintenant et pas avant ? Qu'est-ce qui va se passer maintenant que c'est arrivé ? Enfin bref; une centaine de questions qui fusent dans mon esprit me rendant presque folle.
Je soupire en apercevant mon Lycée au bout de la rue. Déjà que l'école est pas le truc qui me motive le plus, être seule dans ma classe à accentuer ça et ce qui s'est passé ce week-end à cette soirée me fait avoir un tel mauvais pressentiment que j'ai directement envie de faire demi-tour et ne plus jamais revenir ici. Mais c'est sans compter sur mes jambes qui font le chemin d'elles-mêmes jusqu'au portail.
Une fois dans la cour, en passant à côté d'un groupe de filles qui doivent être en seconde je crois entendre des chuchotements du genre : "c'est elle !" , "mais non?" , ou encore : "mais si je te jure." J'ai l'impression d'halluciner sur le coup alors je laisse couler en renforçant ma prise sur la languette de mon sac au niveau de mon épaule. Aller prends sur toi tu te fais sûrement des films, ça va être une journée totalement lambda ne te prends pas la tête. C'est toi qui te met la pression seule, toi et toi seule, en plus de cela pour rien.
***
J'aurais réellement pas dû venir aujourd'hui. Si je dois résumé cette journée en un mot : l'Enfer.
Au début dans la matinée quand je me faisais bousculer par des terminales qui ricanaient en passant à côté de moi, quand des groupes de filles chuchotaient dans mon dos et tout le bordel. Fin bref, j'avais l'impression d'être devenue totalement folle et d'hallucinée. Moi qui détestais être au centre de l'attention, c'était là totalement mon pire cauchemar. J'avais l'impression d'avoir senti le regards de tous les élèves sur ma personne toute la putain de journée. Ce qui explique pourquoi j'ai décidé de rentrée plutôt chez moi, séchant la fin de ma journée n'en pouvant plus. Je suis jamais le centre de l'attention d'autant de personnes en si peu de temps alors là ça faisait beaucoup trop, vraiment trop. J'ai plus qu'à espérer qu'aucuns pions ne m'emmerde pour que je fasse signer une absence ou quoi, sinon c'est certain, si en plus de ça mon frère sait que j'ai séché, ça va pas être beau à voir.
Maintenant que je suis enfin allongée dans mon lit depuis plusieurs heures je me sens revivre. Enfin je suis dans une pièce seule où personne ne me regarde ou me juge, et Dieu sait à quel point ça soulage voir apaise après la journée que j'ai passé. Et dire que y a d'autres ados qui vivent ça quotidiennement en dix fois pire que la journée que j'ai passé... je ne sais vraiment pas comment ils font.
D'ailleurs je n'ai même pas aperçu Coline de la journée, cela ne m'étonnerait même pas qu'elle ne soit pas venue du tout.
Je me lève finalement pour aller me préparer à manger car apparemment mon frère dort chez sa copine et ma mère j'en sais rien, elle risque encore de rentrée bourrée en plein milieu de la nuit, rien de très extraordinaire.
Une fois ma poêlée de poivrons au côté de mon riz et de mon cabillaud parsemé par un peu de citron dessus, j'attrape une bouteille d'eau et enclenche le pas jusqu'au salon. Mon téléphone posée sur la table basse à côté de mon assiette alors que j'allume la télé pour me divertir en mangeant. Les repas seule c'est génial mais des fois c'est sacrément pesant. Après en comparant les repas familiaux et ceux où je suis seule, j'avoue être bien plus à l'aise seule et donc les préférés. Au moins personne ne joue un rôle quand je suis qu'avec moi-même.
Mon repas quasiment englouti, c'est mon téléphone qui s'affiche plusieurs fois pour me laisser voir l'écran de verrouillage qui me fait froncer les sourcils. Je repose mon assiette sur la table pour regarder ce que je suis en train de recevoir par dizaines sans arrêt depuis plusieurs minutes
Je fronce un peu plus les sourcils en remarquant que tous ces messages viennent de Facebook, en particulier de personnes que je ne connais même pas. Je déverrouille mon portable et clique sur l'application pour voir ça de plus près.
De ce que je vois des photos de profil je peux m'avancer un peu en disant que il y a de toutes les classes confondues et que tous sont de mon Lycée, bizarrement. Pour les messages que je reçois en boucle depuis tout à l'heure fesant surchauffé mon portable j'hallucine juste complètement. Je n'ai même pas de réactions. Je suis perdue entre le fait que même chez moi je ne suis pas tranquille et qu'en plus de ça, pour recevoir des conneries homophobes.
Thomas D***** : Bah alors on est gouine
Paul T**** : Tes parents doivent avoir honte
Lisa S****** : Askip c'est l'hôpital psychiatrique pour les détraqués comme toi, pense à consulter
Mila F**** : T'aurais dû être adopter au lieu d'faire honte à ta mif
Mohammed L***** : Bon courage pour pas finir à la porte d'chez toi
Julia R*** : J'espère que t'es prête car on est pas prêts de te lâcher (ps : tu dégoûtes)
Et j'en reçois en boucle depuis cinq minutes, d'une vingtaines de personnes différentes, je comprends rien à ce qui m'arrive. Je ne les connais même pas pourquoi ma vie peut tant les intéresser ? Ils ont pas des occupations dans la vie ou quoi ? Je laisse mon téléphone tomber à même le sol, fixant mes mains qui tremblent comme elles l'ont rarement fait.
Mais qu'est-ce qui m'arrive encore. Je vais vraiment me faire harceler seulement sous prétexte que j'ai embrassé une fille à une soirée ? Alors qu'elle était autant consentante que moi ? Je n'ai pas les mots je me sens juste totalement démunie et faible face à tout ça. Je vais devoir subir et essayer de ne pas couler, c'est tout.
•••
La légende raconte que dans 2-3 chapitres les mecs sont de retour... dont un en particulier😉
À Samedi pour la suite !
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De L'autre Côté [EN PAUSE]
FanfictionCar la limite est fine entre chaque forme d'amour. Surtout quand les expériences en terme de relations humaines frôlent l'inexistence. Publié à partir du 17 Mars 2019 Laysa x Ken