De L'autre Côté [EN PAUSE]

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30 Mars 2014

J'ai été pas mal convoitée ces derniers jours, tout spécialement par Ken.

De Ken : Putain mais meuf réponds ça fait 48h tu me lâches des vu

De Ken : Réponds pas à mes appels non plus surtout.

De Ken : Pardon pour mes messages d'avant, je suis pas énervé, juste inquiet. Fais attention à toi

De Ken : Je t'ai rien envoyé depuis 48h mais là ça fait quatre jours alors juste; envoie moi un signe de vie. Histoire que je sache si je dois faire passer des alertes enlèvements ou non

Puis ce dernier message que je viens tout juste de recevoir avant mon rendez-vous avec ce foutu proviseur.

De Ken : Ça fait 5 jours que je suis sans nouvelles de oit, j'espère que tu vas bien

Et pourquoi j'ai pas répondu ? La réponse est plutôt simple : j'ai mon Lycée sur le dos qui m'a exclue, du moins, entre guillemets, puisqu'ils m'ont obligé à venir quotidiennement pour que j'aide la dame du CDI. C'était une horreur, j'ai vomis toute la semaine avant d'y aller et tous les midis avant d'y retourner quand je rentrer à la Grande Borne pour manger. C'était un réel cauchemar dans la vraie vie. Et cette semaine se finit donc sur un merveilleux rendez-vous avec le proviseur face auquel je vais être dans quelques minutes. Voir secondes. Ma mère aurait dû être là, mais évidemment, elle m'a à peine écouter quand je lui en ai parlé quand ma sentence est tombée en début de semaine. M'enfin, rien d'étonnant j'ai envie de dire.

-Mademoiselle Nabti

Je relève les yeux de mon téléphone et souris poliment au mec blanc d'une quarantaine d'années qui porte une chemise blanche repassée à la perfection et qui me fait signe de le suivre dans son bureau alors que sa barbe est même pas bien rasée, mais bon, je suis pas là pour le sujet sur sa pilosité qui laisse à désirer. Une fois assise face à lui et mon téléphone mis en silencieux glisser dans ma poche, je l'observe avant qu'il n'enclenche la discussion.

-Votre mère n'est pas avec vous ? Me demande t-il en me jaugeant du regard; ça commence bien tiens

-Euh non, elle a pas pu se libérer avec son travail

Il soupire l'air blasé avant de reprendre. Quel con quand même. Qu'est-ce que ça peut bien lui foutre que ma mère soit là ou non.

-Bien, comme vous le savez j'ai demandé à vous voir pour vous donner la conclusion du rendez-vous que j'ai eu avec vos professeurs ainsi que les deux CPE de notre établissement, l'infirmière et l'assistante sociale

"Une belle brochette de bras cassés" pensais-je, me causant automatiquement un rictus amusé sur le coin des lèvres que je m'oblige à effacer rapidement. Même si la sentence finale de va pas changer avec quelques détails, ça serait bien que je sois au moins un maximum respectueuse envers lui.

-Je pense que vous vous doutez bien qu'en plus de vos nombreuses absences, la bagarre que vous avez créé a encore moins été appréciée et ne vous a pas servie, loin de là

Ok, j'ai peut-être oublié de vous parler de ça. À vrai dire j'ai en partie eut cette exclusion quand je suis passée en coup de vent dans le Lycée et quand je m'en suis prise à une des filles qui m'harcèle quotidiennement. Du moins, elle a arrêtée depuis que je lui ai refais le portrait. Ça en a d'ailleurs calmé plusieurs par la suite. M'enfin, pour en revenir à pourquoi je me suis battue, c'est simple : elle m'a insultée après que je suis passer devant elle alors que je venais juste récupérer un livre que j'avais oublié dans mon casier, sauf que malheureusement pour elle, côtoyer Ken me redonne des forces et confiance en moi.

Alors je me suis retourné et je lui ai foncé dedans.

Personne ne nous a séparé, du moins, aucuns élèves, même pas son groupe de copines, ou plutôt de pestes, quand je me suis mise à attraper sa tignasse pour lui faire bouffer le sol. Qu'est-ce que c'était jouissif quand même. Je sais que la violence ne résout rien, mais défoncer la gueule de quelqu'un qui nous a fait du mal, clairement, ça soulage, voir libère totalement.

D'ailleurs j'ai tapée sur la bonne connasse car à peine 24h après j'apprenais que c'est la nouvelle meilleure amie de Coline. Ou plutôt son nouveau sac à main qu'elle traîne avec elle en soirée; m'enfin, grand bien lui fasse si ça lui fait plaisir d'avoir ce rôle. Après tout je l'ai moi aussi eut, et pendant un très long moment, alors la juger sur ça serait de la mauvaise foi.

-Vous m'écoutez ? Me demande le proviseur après avoir soupirer grossièrement l'air blasé alors que je me force à acquiescer; lui aussi il a une bonne gueule à frapper tiens

-Bien, donc le tout mélanger fait qu'on préfère se séparer de vous. Certes vous avez été une superbe élève tout le long de votre scolarité ici mais on ne souhaite pas garder dans notre établissement des élèves violents qui ne prennent plus leur scolarité en compte et enchaînent les absences

Je ne peux empêcher mon sourire de peste de s'installer sur mes lèvres. Il me fait bien rire celui-là.

-Tant mieux; de toutes manières je veux plus être scolarisé dans un établissement comme le vôtre où les fouteurs de merde des classes harcèlent un élève pour s'occuper. Maintenant vous m'excuserez souriais-je faussement en me relevant de mon siège de manière théâtre avant de me diriger vers la porte

Une fois la porte légèrement entre ouverte, je me retourne vers lui et claque cette phrase; toujours de manière théâtral.

Drama queen vie un jour, drama queen vie toujours.

-Et arrêtez de vous croire dans un établissement de Paris avec des valeurs alors que vous avez même pas 70% de réussite au bac et que vous êtes juste un énième Lycée minable de banlieue, sur ce

Je ressors rapidement de la pièce en claquant la porte derrière moi, faisant ronchonner le proviseur, et prend une énorme bouffée d'air avant d'enclencher le pas. Lors de mon discours totalement abusé et tout droit sortie d'une série, j'avoue que voir son visage se décomposé petit à petit a été incroyablement drôle.

Je crois qu'enfaite sur le coup je me rends pas compte de ce que ça veut dire exactement que je me fasse virer de ce Lycée. Je sais que je suis dans la merde, mais je pense ne pas réaliser ô combien je le suis. Ce n'est qu'une question de temps après tout.

Le temps que l'adrénaline redescende... et la douche que je vais me prendre à l'arrivée risque d'être froide, voir glacée.

•••

Alors... hâte de lire la suite qui s'annonce musclée ? 😏

J'espère que ça vous plaît encore; sur ce je vous dis à Vendredi pour la suite