Relève-moi

•Chapitre 9

Point de vue d'Angie.

Après être rentré à la maison, obligée de ranger toutes les chambres et avec ce bordel je me demande vraiment comment font-ils pour vivre dans un tel endroit sérieusement. Sans oublier celle d'Alvin, c'est vraiment la pire. Entre les sachets de chips, bouteilles d'eaux vide, de la nourriture et des vêtements qui traînent de partout, j'en ai vu de toutes les couleurs.

En terminant ma tâche, je descends à la cuisine pour boire un peu d'eau. Ensuite je me dirige vers le salon et trouve Alvin allongé entrain d'écouter de la musique.

— Où sont les autres? demandé-je.

Il semble ne pas m'écouter, ou il doit le faire exprès. Alors je m'approche, et il lève son regard vers moi.

— Quoi? me demande-t-il en arquant un sourcil.

— Je répète, où sont les autres ? lui dis-je une deuxième fois en le fixant et attendant sa réponse.

     Il hausse les épaules et termine ce qu'il fait.

Pour le bassiner, j'éteins ses baffes, m'assoie dans un des canapés et prends mon téléphone comme si de rien n'était.

Il se lève prend ses affaires et quitte la pièce, je suis surprise car je m'attendais à tout sauf à ça. Puis quelques minutes plus tard, il revient et refait apparition dans la pièce pour se tenir droit devant moi, je lève mon regard vers lui et fronce les sourcils.

— j'ai envie de m'asseoir sur ce canapé, lèves-toi, m'ordonne-t-il.

     Était-il sérieux ou je venais de rêver?

— plutôt mourir, crachée-je.

— N'oublie pas que tu dois ranger nos chambres tous les jours, si tu veux bien sûr que je mette plus de bordels que d'habitude, me dit-il, mais c'est à toi de voir.

Je soupire bruyamment et change de place. Plus sérieusement, si je continues de jouer à ce petit jeu avec lui, nous n'allons vraiment pas nous en sortir. Quelques instants plus tard, je sens un regard pesant. je tourne mon visage et le surprend entrain de me fixer, je ne détache pas et là monsieur se lève pour s'approcher de moi.

— Avec quelques réflexions, je préfère m'allonger sur ce canapé, donc, lèves-toi, me dit-il soudainement et là, je commence vraiment à sentir mon sang chauffer.

Je me mets à sa hauteur, pas vraiment car il doit me dépasser d'une tête, et lui inflige un coup en plein ventre, il se cambre et se relève, puis me jette sur le canapé pour se mettre sur moi.

— Je te jure Angie si tu n'arrêtes pas de faire ta gamine, je vais faire de ta vie un cauchemar, me menace-t-il, et là, la porte d'entrée s'ouvre sur Alec et Ayla, ils semblent choqués car ils doivent penser à autre chose.

— Vous cachez bien votre jeu, dit Alec en rigolant.

— Ta gueule toi, rétorque Ayla, Il y a un problème Angie?

— Ce con n'arrêtait pas de me faire chier, alors je l'ai frappée, dis-je à bout de nerfs.

— Tu crois que je n'ai que ça à faire, crie-t-il, cette conne n'arrêtait pas de me faire chier et en plus de ça elle me frappe.

Je me relève et rejoins ma chambre en marchant le plus rapidement possible. Il a atteint la limite et je ne sais vraiment pas pourquoi on est arrivés à ce point, on n'arrive même plus à rester une minute dans la même pièce et ça, depuis mon arrivée, c'est-à-dire deux semaines.

***

— Les vacances touchent à leur fin, tu dois te préparer, me dit ma mère et je roule des yeux, d'accord, ma fille ? en prononçant ce mot j'ai carrément envie de lui raccrocher au nez, je ne supporte plus qu'elle joue à l'hypocrite avec moi, et j'ai loin envie de le faire à mon tour.

— Ta fille ? pouffé-je, depuis quand?

— Cesse de jouer à ça Angie ou tu vas le regretter amèrement, me menace-t-elle.

— Ah oui, chère maman ?

je n'ai jamais vraiment parlé de cette manière avec elle, mais elle a atteint la limite et sérieusement, j'en ai rien à foutre à présent.

— Angie, je me suis plusieurs fois excusée, tu sais que j'ai besoin de toi, je n'ai presque rien à manger à cause des factures que je dois payer et tout ceci.

— Où pour t'acheter de la drogue et donner de l'argent à tes amants, lui dis-je en pensant à tous les connards qui rigolaient quand ma mère me criait dessus quand j'étais plus jeune, n'est-ce pas... Maman ?

— Non ma puce c'est loin d'être ça... je ne lui laisse même pas le temps de terminer sa phrase que je raccroche.

Maintenant j'y vois plus clair, elle se sert de sa gentillesse pour avoir ce qu'elle veut. Je vais l'aider mais jamais de la vie je ne lui pardonnerais pour ce qu'elle a pu me faire, jamais.

Mes larmes coulent à flots, j'ouvre le tiroir de ma table à chevet et sors un mouchoir. Soudainement, j'entends des petits tocs à ma porte. J'essuie rapidement mes quelques larmes et me lève pour l'ouvrir.

— Tu as les yeux tout rouges, remarque Ayla, est-ce que ça va ?

     Je la regarde et fond en sanglots une seconde fois, je n'arrive pas à stopper ces foutues perles qui coulent et c'est comme si elle a cliqué sur un bouton qui les a déclenchés.

— Tout vas bien se passer d'accord ? elle m'attrape doucement par le bras et nous nous asseyons au bord de mon lit.

— j'en ai marre Ayla, dis-je en essuyant une larme sur ma joue gauche, pourquoi les gens qui sont liées par mon sang, et qui sont censées être là pour moi, pour mon bonheur, ne le sont pas?

     Elle baisse les yeux pendant une seconde et les relèves.

— Personne ne mérite ton malheur, n'oublie pas que tout le passé fait de toi la personne que tu es à ce jour, une personne forte. maintenant repose-toi il se fait très tard. Bonne nuit ma sœur.

     Je souris, même si elle ne l'est pas vraiment, on s'est toujours appelé ainsi car je la considère comme telle.

Une fois qu'elle quitte la chambre, je prends mon téléphone et regarde l'heure, minuit. Je n'ai pas envie de dormir alors je décide de sortir au balcon de ma chambre, je n'ai encore jamais vu à quoi il ressemble, j'ai beaucoup de choses à découvrir dans cette maison, pas que des chambres en bordels que je dois ranger.

En ouvrant la porte qui mène à l'extérieur, je suis surprise par la vue que donne cette dernière, la magnifique ville qu'est Sydney. Je lève mon regard vers le ciel et pleins d'étoiles illuminent le bleu sombre de ce dernier.

— Elle est belle la vue. Me dit une voix que je connais vraiment assez.

     Je tourne mon regard vers lui.

— N'est-ce pas, Angie ? il me sourit hypocritement et je croise les bras.

Sérieusement, pourquoi je dois le retrouver dans chaque endroit, ça commence à m'agacer et je sais qu'une dispute va resurgir même s'il se fait très tard.