Chapitre 32.

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— Alan Blake! Si tu n'as pas une excellente raison pour te trouver dans ce couloir alors que tu as frôlé la mort, tu vas m'entendre !

— Je t'entends, marmonna le concerné en se redressant de là où il s'était courbé pour reprendre son souffle. Et je n'ai pas vraiment frôlé la mort.

— Tu n'as pas vraiment... Tu n'as pas vraiment... arg! Je ne sais même pas pourquoi je m'énerve pour toi !

Maya passa une main frustrer dans ses boucles brunes en se retenant de lui arracher les yeux. Comment osait-il se mettre en danger et prétendre que tout allait bien.

— Du calme, Maya...

Il tendit la main pour la toucher, mais elle s'esquiva, lui faisant serrer le poing.

— Ne me demande pas d'être calme, d'accord ! s'écria-t-elle, consciente qu'elle devait paraître hystérique. Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour que tu te tiennes tranquille, hein ? Que je t'attache ?

Intrigué, Alan haussa un sourcil et le regard qu'il échangea avec Maya était à des lieux de ce qu'elle voulait dire à la base. Les joues de la jeune femme se colorèrent vivement et elle se remit à faire les cent pas plus dynamiquement encore.

— Bon sang ! J'ai dû abandonner l'infirmerie entre les mains de... oh merde ! J'ai laissé l'infirmerie entre les mains de Llea ! Qu'elle gourde !

Llea, ainsi que ses trois frères, Tydian, Roméo et Keen étaient de vrais terreur, ce n'était pas pour rien qu'ils étaient surnommés le Quatuor Maléfique. Ils avaient la fâcheuse manie d'enchaîner les catastrophes, les bêtises et les plans rocambolesques.

Maya s'apprêta à tourner les talons pour prévenir un cataclysme, mais elle n'eut pas le temps de dire ouf qu'elle se retrouva bloquer contre le mur, un Alan très entreprenant collé contre elle.

Oh misère...

Trop près, songea-t-elle en rougissant comme une pivoine, beaucoup trop près, si elle avait le malheur de remuer ne serait-ce qu'un peu elle allait l'embrasser.

Baissant la tête, elle releva prudemment les mains, réfléchissant à un moyen de le repousser efficacement sans le blesser. Oh bon sang, il était torse-nu. Maya ouvrit et ferma plusieurs fois ses poings sans oser les poser nulle part.

— Tu ne peux pas me repousser, Mey, tu risquerais de me blesser, gronda la voix d'Alan juste au-dessus de sa tête.

Il avait l'air de se délecter de la situation, le con.

Consciente qu'il avait raison, la guérisseuse finie par ranger sagement ses mains de chaque côté de son corps en priant pour ne pas mourir de combustion spontanée.

— Mhm... j'aime quand tu ne tentes pas de t'échapper, chuchota-t-il en venant l'entourer de ses bras pour la coller contre lui.

— Al...Alan! gargouilla-t-elle sans oser remuer de crainte de rouvrir ses blessures.

— Chuuut... tout va bien...

Il pressa ses lèvres sur sa tempe avec une telle tendresse qui lui fut impossible de ne pas se détendre contre lui. Maya savait qu'elle était en train de perdre le contrôle dans cette relation voué à l'échec, mais elle était bien incapable de ralentir sa chute. Pas quand il la tenait si tendrement dans ses bras, pas quand sa force et sa vitalité pulsait contre sa poitrine. Pas quand son souffle lui chatouillait la gorge et que son odeur lui emplissait les poumons.

Relevant prudemment les mains, elle passa ses pouces dans les boucles de la ceinture de son pantalon.

— J'ai eu peur que tu ne revienne jamais, confia-t-elle à voix basse.

Cette terreur s'était loger dans son ventre à l'instant exacte où Alan avait évoqué l'idée de s'introduire dans le château de Lord Arthus. Le risque qu'il ne revienne pas avait été si grand. Locas n'était pas revenu, mais ça aurait pu être lui. Cette idée la paniquait.

Maya releva la tête, les lèvres entrouvertes, les yeux mi-clos elle réclama inconsciemment un baiser qu'Alan s'empressa de lui donner. Il envahit ses sens sans douceur, s'empara de sa bouche, la goûtant avec une minutie très masculine. Lui assurant de son envahissante présence qu'il était là, qu'il lui était revenu et qu'il allait bien. D'une main, il guida sa mâchoire pour approfondir leur étreinte, l'autre bras passer autour de sa taille, il semblait se repaître d'elle tant et si bien que Maya ne pouvait rien faire d'autre que de lui donner tout ce qu'il réclamait.

S'il avait été en état, il aurait pu la prendre, là, en plein milieu du couloir, elle se serait offerte à lui avec joie, comme elle en mourrait d'envie depuis des années. Depuis qu'elle l'avait revue, debout devant l'entrée du manoir et qu'elle avait réalisé que son meilleur ami n'était plus un enfant. Et que elle non plus. Avant lui, elle n'avait jamais ressentit de désir ou d'intérêt pour la gente masculine. Les apprentis Gardiens était des grosses brutes méchantes que de toute manière elle n'avait pas eut le droit de fréquenter, et elle n'avait jamais vraiment vue Leo comme un homme à l'époque où elle l'avait rencontrer. Mais Alan... oui, Alan lui faisait envie comme personne.

Un signal d'alarme résonna dans sa tête, qu'Alan fit taire en venant presser la bosse dure de son érection contre son sexe, la plaquant contre le mur. Il fit glisser sa main jusqu'à sa cuisse pour l'invité à venir la passer autour de ses hanches, se ménageant un plus grand espace contre sa chaleur.

Alan poussa un grognement qui vibra contre sa poitrine tendu, elle répondit un gémissement qu'il avala. Elle se mit à onduler contre lui pour en avoir plus. Zut, pourquoi est ce qu'elle portait des vêtements!? Elle voulait le sentir tout contre elle, venir frotter ses chaires gorgées de désir contre son corps si parfaitement viril...

— Merde!

La seconde qui suivit cette injure, Alan se retrouva de l'autre coté du couloir, essoufflé, une grimace de douleur peinte sur le visage, il se retenait contre le mur, abandonnant Maya a son désir inassouvi.

À bout de souffle, le bas-ventre tordu de désir et de frustration, Maya tenta de comprendre ce qui avait bien pu mal tourner pour qu'elle se retrouve à embrasser si avidement le seul homme qu'elle ne devait surtout pas toucher. Mais surtout, pourquoi diable s'était-il arrêté en si bonne voie !

Les joues rougit, les cheveux en bataille et les lèvres gonfler par leur récent baiser, elle releva timidement les yeux vers Alan. Malgré sa grimace douloureuse, son regard reflétait toute la satisfaction masculine d'avoir prouvé le désir d'une femme. Maya se sentit rougir de plus belle lorsqu'il glissa les yeux sur la preuve flagrante de son désir, traduit par la pointe de ses seins qui traversait le fin tissu de sa robe de prêtresse.

Il lui offrit un petit sourire charmeur et Maya serra d'instinct les cuisses.

— Tu devrais te précipiter voir si le Quatuor n'as pas tué Leo, fit-il remarquer au bout d'une minute alors qu'elle n'avait pas bougé. Je rentrerais tranquillement, t'inquiète.

Maya ne se fit pas prier, tournant les talons, elle prit ses jambes à son cou et s'éloigna le plus vite possible de ce couloir où elle avait si lâchement cédé aux avances d'Alan.

2- La Meute Eclipse - Minuit TorrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant