Chapitre 41.

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Le lendemain, Maya tâcha de se concentrer sur ses tâches pour ne pas trop réfléchir à la boule amère qu'elle avait dans le ventre. Elle n'avait pas revu Alan depuis la veille, et elle était furieuse et déçut, comment pouvait-il l'ignorer après ce qui s'était passé ?

En fin de compte, peut-être qu'il avait toujours été honnête avec elle et qu'il voulait juste du sexe, et que maintenant qu'il avait eu ce qu'il cherchait, il n'allait plus lui tourner autour. Cette idée répandait de l'acide dans ses veines, alors qu'elle aurait dû en être contente. Après tout, n'était-ce pas elle qui avait cherché par tous les moyens à l'éloigner de lui ? Alors pourquoi cette déception lancinante qui lui donnait envie de pleurer ? Ça n'avait aucun sens.

Si Alan s'éloignait d'elle après avoir assouvi sa curiosité, il serait ouvert pour rencontrer son opposée, cette femme au visage flou qui lui offrirait un fils, cette femme qu'elle ne pouvait pas être pour la simple et bonne raison que les prêtresses l'en avaient privé. Le savoir réveillait toujours chez Maya une sourde douleur, comme une sensation de manque qu'elle savait qu'elle ne pourrait jamais combler. Elle avait appris à vivre avec, mais elle refusait de forcer Alan à faire de même.

Décidant qu'il ne valait mieux ne pas lui courir après, au risque de passer pour désespérée – ce qu'elle n'était pas du tout – Maya s'attela à ses tâches habituelles, entre autres, faire passer les visites médicales obligatoires à certains membres de la meute et faire un tour chez les anciens afin de s'assurer qu'ils aient encore de longues années devant eux. C'était ce dernier point qui lui prit le plus de temps, et elle s'apprêtait à aller voir son dernier client lorsqu'elle croisa Leo dans les couloirs.

— Tiens, salut Mey ! s'exclama-t-il avec simplement trop d'enjouement pour ne pas être suspect.

La guérisseuse le dévisagea attentivement, outre ses cernes, preuve qu'il n'avait pas beaucoup dormi, il paraissait... Normal. Si on ne comptait pas cette marque à moitié, dissimulée sous son t-shirt.

— D'où tu sais ça toi ? demanda-t-elle en se référant au surnom de son enfance.

Et aussi pour donner le change le temps qu'elle puisse mieux apercevoir la marque.

— Mystère ! sourit-il en se penchant pour porter sa trousse médicale.

Elle le laissa faire, déjà parce que la trousse était lourde, mais aussi parce que son mouvement venait de lui dévoiler ce qui l'intéressait.

— Dis-moi tout, mon minou, qu'à tu fais de beaux hier soir ?

Leo eut un petit sourire crispé qui le trahit d'autant plus.

— Moi ? fit-il mine de s'étonner.

— Oui, toi.

— Je pense que la vraie question c'est ce que toi, tu as fait avant-hier soir...

— Comment est-ce que...? s'étonna-t-elle.

Comment pouvait-il savoir ? Les commérages n'allaient pas si vite que ça !

— Tu as une marque dans le cou, se moqua-t-il.

Elle porta par réflexe la main à la gorge avant de se rendre compte que Leo se moquait d'elle, elle avait bien une marque, mais pas sur le cou. Elle avait vérifié. La maque était à un endroit... un peu plus intime.

— Je n'ai pas de marque dans le cou ! s'indigna-t-elle, puis elle lui offrit un petit sourire espiègle. Mais toi, tu as une morsure juste là.

Tapotant la clavicule droite du lion elle ne put s'empêcher de rire face à son air de mâle satisfait.

— Je n'ai aucune honte à avouer que j'ai couché avec une louve (il eut un sourire encore plus grand). Mais wahou ! Vous êtes sauvage !

Maya secoua la tête avec un air désabusé.

2- La Meute Eclipse - Minuit TorrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant