Chapitre 53.

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Lorsqu'elle arriva dans la chambre d'Alan, Maya entendit l'eau de la salle de bain couler. Sans vraiment réfléchir, elle s'y dirigea, et comme la porte était entrouverte, elle entra. Ce n'est qu'une fois qu'elle l'eut refermé qu'elle se dit qu'elle aurait peut-être dû préparer quelque chose avant de venir.

Figée devant le spectacle que lui offrait Alan, dos à elle, les mains à plat contre le mur de la douche, les muscles bander et surtout, entièrement nu, il était sublime et Maya ne pouvait rien faire de plus que d'observer l'eau couler sur sa peau aux muscles seyants qui lui donnaient envie de venir le lécher.

Déglutissant péniblement, Maya tenta de se rappeler pourquoi elle était venue.

— Alan... ?

Se maudissant pour sa voix plus aigüe qu'elle n'aurait voulu, Maya s'approcha.

— Je... Alan, je suis venu m'excuser, balbutia-t-elle.

Sans pouvoir s'en empêcher, elle vint poser sa main contre le dos musclé du mâle, l'eau qui coulait était brûlant, mais elle ne l'enleva pas. Celui-ci se raidit une peu plus, mais ne dit rien. Maya ne savait pas par où commencer, comment lui faire comprendre qu'elle s'en voulait ? Elle lui avait fait tellement mal, alors une seule réponse était possible : la vérité, comme le lui avait conseillé Camille.

— J'ai... j'ai tellement peur, Alan... chuchota-t-elle en sentant sa voix se briser. Je... j'ai peur que si j'accepte la fureur de mes sentiments à ton égard, je finisse par me briser... j'ai peur que je finisse par découvrir que la femme que je suis aujourd'hui est irrémédiablement devenue mauvaise, j'ai peur que tu te rendes compte que je ne suis plus la petite fille que tu as aimée et que tu estimes que je ne vaille pas la peine.

Prenant une respiration hésitante alors qu'Alan n'avait toujours pas bougé, Maya poursuivit.

— J'ai peur que tu te réveilles un matin pour découvrir que tu as gâché ta vie avec moi, que je ne suis pas à la hauteur de tes espérances, que je ne puisse pas t'apporter ce que tu désir, que celle que tu vois en moi n'existe pas vraiment. Que je ne sois pas à ta hauteur tout simplement.

Malgré elle, Maya vint se coller contre son dos, passant les bras autour de son torse pour venir poser ses mains contre son cœur. L'eau était trop chaude à son goût, mais elle ne fit aucun commentaire alors qu'elle s'infiltrait dans ses vêtements et sur sa peau. Alan avait supporté tellement pour elle, elle pouvait bien supporter la brûlure de l'eau pour lui.

— J'ai eu une vision, sanglota-t-elle, incapable de s'en empêcher. Tu étais là, avec un enfant dans tes bras et une femme qui ne peut pas être moi, et tu avais l'air tellement heureux...

L'eau se rafraichit, et Maya réalisa qu'Alan avait baissé la température pour elle. Elle se mit à pleurer plus fort encore.

— Je ne veux pas que tu rencontres cette femme et que tu me laisses, ça me détruirait...

Réfrénant ses pleurs, car ses mots commençaient à devenir intelligible, elle conclut.

— Ne t'en va pas Alan, je t'en prie, ne t'en va pas... si... si tu ne veux vraiment plus jamais me voir, alors c'est moi qui partirais. Mais la meute... Ethan, a besoin de toi. Je t'en prie... ne pars pas.

Maya resta une longue minute à écouter l'eau couler sur le carrelage de la douche, à sentir les battements de cœur d'Alan contre ses doigts. Mais il ne dit rien. Il ne se retourna pas. Il ne la retint point.

Alors, lentement, elle se détacha de lui, et fit un pas en arrière.

C'était fini.

2- La Meute Eclipse - Minuit TorrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant