2- La Meute Eclipse - Minuit Torride

Chapitre 34.

Maya était mortifiée. Voilà qu'elle avait de nouveau cédé aux avances d'Alan. Non mais qu'elle idiote ! Il n'avait vraiment pas besoin qu'elle l'encourage ! Traversant à grands pas le couloir qui menait vers l'infirmerie, elle s'efforça de penser à autre chose qu'au corps brûlant et dur du mâle. S'il n'avait pas fait marche arrière... Si la douleur ne l'avait pas retenu...

Ça avait beau faire déjà deux heures qu'ils s'étaient quitté, Maya se sentit rougir à la pensée de tout ce qu'ils auraient pu faire dans ce couloir, tout ce qu'elle l'aurait laisser lui faire.

Misère...

— Tu fait une sale tête, commenta joyeusement Camille en apparaissant de l'autre coté du couloir.

Maya grimaça.

— Merci, c'est très aimable à toi.

— Allons, fait pas cette tête, et viens raconter à ta copine ce qui s'est passé pour que tu dépasse la porte de l'infirmerie sans t'en rendre compte... se moqua la louve rousse en passa son bras autour des épaules de la guérisseuse.

Cette dernière fronça les sourcils, perplexe.

— Qu'est-ce qui te fait dire qu'il s'est passé quelque chose ? Peut-être que je vais juste autre part qu'à l'infirmerie cette fois.

Camille sourit avec un air affectueux qu'elle réservait à ceux qu'elle appréciait, et qui, sans compter le quatuor, se listait sur les doigts d'une main.

— Rien, c'est vrais, c'était juste une supposition baser sur l'air de mâle satisfait d'Alan.

Cette fois-ci, c'était certain, Maya allait mourir de honte, foudroyée par sa propre bêtise. À la tête qu'elle fit, Camille éclata de rire.

— J'ai visé juste ! jubila-t-elle en l'entraînant à l'opposé de l'infirmerie. Viens, tu as l'air d'avoir besoin de te soûler la gueule, ça te déliera la langue.

— Je ne suis pas sûr... protesta Maya sans faire mine de freiner l'avancer de la lieutenante.

À vrais dire, c'était parce que quelque chose dans le comportement de la louve clochait. Maya la connaissait suffisamment bien pour savoir que si elle l'avait invité à se bourrer pour soit disant lui "délier la langue" la véritable raison était tout autre. Mais ça, ce serait à Camille de le lui dévoiler lorsqu'elle aurait bu assez d'alcool pour trouver le courage de le dire.

Alors la guérisseuse la laissa l'entraîner jusqu'à la pièce secrète du manoir, où tout l'alcool était stocké pour éviter que les adolescents en quête de sensation forte ne cherchent à les dérober.

***

— Les hommes sont trop nul, marmonna Camille.

Allongée en travers d'un sofa, la jeune femme en était déjà à sa sixième bière.

— Ils ne comprennent pas qu'on veut leur bien, renchérie Maya en dévisageant avec suspections sa bouteille, qui, elle en était certaine, était encore pleine une minute plus tôt.

Camille gloussa.

— Ouais, grave, on veut leur bien, on leur veut beaucoup de bien, on est des saintes... on devrait créer un culte.

Maya trouva cette idée hilarante et manqua de se renverser le fond de sa bouteille dessus en tentant de boire et de rire en même temps.

Un moment passa pendant lequel les deux jeunes femmes rivèrent leurs yeux dans le fond de leur bouteille.

— Tu crois que c'est grave de vouloir coucher avec un mec d'une autre espèce ? demanda Camille en levant une jambe pour regarder ses chaussures.