2- La Meute Eclipse - Minuit Torride

Chapitre 50.

Maya sourit. Leo avait choisi l'un des restaurants côtés d'Éclipse pour l'invité au dîner. Le Little Midnight. Même si la guérisseuse n'avait pas été très à l'aise à l'idée de laisser la meute alors qu'ils étaient tous à cran, il l'avait rassuré en lui rappelant qu'en cas de problème, ils seraient prévenus par le chant du loup.

Leo avait réussi à obtenir une table en terrasse et une douce lueur s'élevait d'une bougie dorée posé sur leur table pour deux. Des musiciens de rue avait entonnée une douce balade et la fraicheur nocturne promettait une nuit claire et pleine d'étoile.

La jeune femme regarda attentivement l'homme face à elle, affreusement consciente de son égoïsme. Ce n'était pas avec lui qu'elle avait envie d'être, mais avec un autre, si radicalement différent. Et qui lui avait tourner le dos.

— Et voilà, déplora Leo, je l'invite dans le restaurant le plus luxueux de cette foutue ville, et elle pense à un autre.

Penaude de s'être fait prendre, Maya rougit.

— Désolée, ce n'est pas ce que tu crois...

— Allons, Mey, cessons de faire semblant, malgré tout le charme que je déploie pour te séduire tu restes de marbre, complétement obnubilée par cet imbécile de loup.

— Je ne te permet pas ! s'exclama-t-elle avant de jurer face à l'air victorieux du mâle.

— Tu lui fait la tête, mais tu ne veux pas que je l'insulte ? Allez, Sorcière, raconte tout à tonton Leo, qu'est ce qui fait que tu hésites encore à te jeter toute nue sur Alan.

Rougissant à l'idée d'avoir autant de courage, mais séduite pas l'image, Maya soupira en secouant doucement la tête.

— Je t'ai déjà raconté, c'est impardonnable, il recommencera j'en suis sûr, c'est la raison pour laquelle je résiste.

Elle n'osa pas avouer au mâle sa dernière altercation terriblement blessante qui les avait opposés. Leo la dévisagea longuement avant de répondre au bout de plusieurs secondes.

— Ouaip, tu mens vraiment mal, Mey.

Maya écarquilla les yeux.

— Comment ça, je mens mal !? Ce n'est pas un mensonge ! Et arrête avec ce surnom, il est ridicule.

— Si, tu te mens à toi même Mey, n'essaye pas de me faire croire que parce qu'il a fait une erreur, tu refuses de lui laisser une seconde chance. Il y a autre chose, j'en suis sûr.

— Il n'y a pas autre chose, contredit Maya en se braquant.

— Si.

— Non.

— Arrête de fuir, Maya.

— N'insiste pas.

— Dis-le.

— Il n'y a rien à dire, laisse-moi tranquille.

— Tu es lâche... gronda Leo, usant des mêmes mots qu'Alan.

Maya craqua.

— JE NE SUIS PAS LÂCHE, C'EST LUI QUI M'A ABANDONNEE ! hurla-t-elle en se levant brusquement, furieuse.

Les larmes aux yeux, choquées par elle-même, elle dévisagea Leo.

— Il m'as abandonnée, répéta-t-elle, hallucinée par cette prise de conscience.

Le visage du lion s'adoucit.

— Et ben voilà, ce n'était pas difficile.

Leo se leva pour venir la prendre dans ses bras, fusillant du regard les autres clients qui osait les dévisager.

— Allez, viens, on rentre.

— Il m'as abandonnée, je l'ai supplié de venir me chercher, mais il n'as jamais répondu à mes lettres, il m'as laisser entre les mains des prêtresses, sanglota-t-elle alors qu'il la guidait jusqu'à la calèche.

— Super, tu pourras aller lui dire tout ça, crier un coup sur lui te fera le plus grand bien. Faut que tu vides ton sac, et lui aussi.

Comme dans un état second, Maya ne vit pas passer le trajet retour et laissa Leo la guider dans les couloirs du manoir jusqu'à sa chambre. Sauf qu'il ne la laissa pas partir, au contraire. L'attrapant à bras-le-corps il colla sauvagement sa bouche contre la sienne. Ses lèvres étaient chaudes contre celle de Maya et son baiser n'avait rien à voir avec ceux terriblement possessif d'Alan. Non, c'était un baiser de félin, fait de petit coup de langue et de morsure.

Mais Maya ne ressentit rien. Absolument rien. Alors elle repoussa doucement Leo qui s'écarta immédiatement avec un soupire contrit.

— Fallait bien que j'essaye au moins une dernière fois de te séduire, chuchota-t-il a son oreille.

Puis il se redressa et fit un clin d'œil à quelqu'un derrière Maya avant de partir dans l'autre direction.

Misère.

Jamais Alan n'avait eu aussi mal de toute sa vie, jamais il n'avait été à ce point de commettre un meurtre de sang-froid, de laisser sa part animale prendre le dessus. Figé au milieu du couloir, il regarda Leo embrasser Maya comme si c'était son plus grand droit, avant de lui chuchoter quelque chose à l'oreille qu'il n'entendit pas. Le sang pulsait dans ses tympans, le rendant sourd au bruit alentour, mais il ressentait à la perfection la brûlure de la trahison. Et lorsque par une dernière provocation, Leo lui fit un clin d'œil, il eut énormément de mal à museler sa bête.

Mais il eut mal, aussi, terriblement mal. Maya l'avait blessée. Encore. Une fois de trop.