Painting My Life (1)

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Je ne sais pas comment Déborah vit notre séparation, mais moi, je ne suis pas sûre de très bien la vivre, je dois avouer que c'est difficile de ne plus la voir. Je ne regrette rien, c'est le mieux qui pouvait nous arriver et c'est sans doute mieux comme ça, pour elle comme pour moi. Si jamais c'était à refaire, je ne lui demanderais pas de rester, je ne lui demanderais pas de changer quoi que ce soit, ça a déjà été parfait et tout ce qui aurait pu être amélioré n'est pas réalisable. Même avec du recul, je ne voudrais rien changer, j'en suis certaine.

Bon j'avoue que j'apprécierais de la revoir en vrai rien qu'une fois, mais je ne sais pas si ce sera possible, encore moins si ce sera bon pour nous, je ne suis pas certaine que je voudrais revoir mon amour de jeunesse quand j'aurai soixante-dix ans. Mais je me contente plutôt de ce que j'ai et de ce que j'ai eu. C'est déjà énorme et je n'espère même pas avoir ça de nouveau rien qu'une fois dans ma vie.

Souvent, je pense à elle, elle m'obsède toujours autant et de manière générale, presque partout, j'ai des souvenirs d'elle et je la revois radieuse dans tous les lieux où je vais. À la fois ce sont des souvenirs magnifiques, elle était merveilleuse, mais ils sont aussi douloureux et difficiles à supporter, elle a laissé un trou béant dans mon cœur et j'ai l'impression qu'il se creuse un peu plus à chaque instant. De la voir presque partout n'aide d'ailleurs pas à panser mes plaies, au contraire mêmes. Ce qui fait que chaque jour est un peu plus dur que le précédent, mais aussi de manière assez contradictoire un peu moins douloureux puisque je commence peu à peu à m'habituer à son absence, ce qui est déjà un point presque positif.

Et même si elle n'est plus là, elle réussit encore à m'inspirer presque à chaque instant, maintenant, il n'est pas rare que des de mes musiques parlent d'elle ou même qu'il y en ait une qui lui soit entièrement dédiée. Je ne sais pas si elle se reconnaîtra dans toutes. Mais dans un sens, je l'espère, comme si c'était une preuve que malgré tout, je ne l'oubliais pas et qu'elle avait toujours une place dans mon cœur même si j'en souffre par moment. Je ne sais pas par contre comment elle ressent les musiques si jamais elle s'y reconnaît, impossible de savoir si elle est heureuse ou triste en les entendant, encore moins si elle les apprécie et si elle aime ces déclarations en retard auxquelles je ne recevrai jamais de réponse.

Mais peu à peu, le temps passe, je ne pense plus aussi souvent à elle, je ne la vois plus partout. Je me concentre plutôt sur ma carrière et la physique quantique, chargeant au maximum mes journées pour éviter de trop penser et pour ne pas trop désespérer, même si maintenant, ça va beaucoup mieux. Je tente ainsi de vivre tous mes rêves, même les plus surréalistes, rien n'est impossible si je m'en donne la peine et le temps pour.

C'est au moins un des points positifs que je peux tirer de ma relation avec Déborah, elle m'a appris indirectement à vivre ma vie comme je le souhaite et de ne pas trop m'en faire. Après tout, il faut profiter de l'instant, le temps passe vite et l'instant est court, ce serait bête de le gâcher avec l'avis des autres ou des hésitations inutiles.

Ça devient presque mon grand principe et indirectement, c'était déjà ce que je cherchais à appliquer avant de la rencontrer sans savoir comment m'y prendre et elle m'a simplement appris qu'il suffisait de s'en donner le moyen et que tout était possible, même l'impossible. Elle est d'ailleurs sans doute la preuve vivante que l'impossible est possible, alors je n'ai presque aucune raison de ne pas y croire maintenant.

Avec le temps vient une certaine notoriété qui s'avère enivrante et j'arrive encore à garder les pieds sur terre mêmes si à des moments, ça s'avère plutôt compliqué et que j'avoue me laisser aller aux folies de la célébrité. Mais je reviens souvent sur terre principalement pour tenter de tirer mon frère vers le sol pour le faire réatterrir. En soi, je ne pense pas vraiment que ce soit la célébrité qui lui monte à la tête. Je pense que ça, il arrive à plutôt bien le gérer un peu comme je le fais. Mais lui, il ne supporte pas les journalistes et leurs questions indiscrètes toujours plus insistantes à propos de tout et de rien à la fois puisqu'ils arrivent à la fois à l'interroger sur son travail et sur sa sexualité.

Her Majesty (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant