Depuis ce matin, je suis chez mon frère pour l'aider à mettre en place toute la décoration, qui est assez simpliste, il faut bien l'avouer. Mais nous ne pouvons pas vraiment nous permettre plus, j'ai déjà payé toutes les guirlandes et les verres pour éviter que mon jumeau soit complètement à découvert – il a déjà dépassé tout son budget avec le champagne et la bière.
Je mets tout juste l'une des dernières décorations en place quand une personne sonne à la porte. Ayant peur de ne pas avoir assez fait attention à l'heure et que ce soit déjà le moment de l'arrivée des invités, je regarde ma montre. Surtout que nous ne sommes pas du tout prêts, il n'y a que la décoration de faite et la musique d'installer, les boissons ne sont pas encore sorties et ni Warren, ni moi ne sommes présentables. Heureusement, nous avons encore trente minutes, mais ça n'aide pas à savoir qui est déjà là. Mon jumeau étant à l'étage en train de fermer toutes les pièces, hormis la salle de bain, à clef, je descends de ma chaise et je vais ouvrir.
Derrière, ce n'est que Dean et sa petite amie qui ont dû vouloir venir plus tôt que prévu pour nous donner un petit coup de main de dernière minute. Je suis soulagée de voir que ce n'est qu'eux, je n'aurais pas aimé que ce soit des inconnus et qu'ils me voient avec un t-shirt trop grand et un jean d'homme. Je les fais entrer et préviens mon frère que Becky et le bassiste sont là. Warren descend alors en courant.
— Hey, ça va bien ? Il est encore tôt, qu'est-ce que vous faites déjà là ?
— On est venu vous donner un coup de main, déclare Dean.
— Oh, c'est gentil ! Merci ! Vous pouvez aider Terrie avec la décoration... commence-t-il, mais je l'interromps avec un petit coup de coude pour lui montrer que j'ai déjà tout fini. Ah... c'est déjà fait... C'est très joli d'ailleurs, tu as toujours un très bon goût Terrie, je te faisais confiance et j'avais raison. C'est à se demander la sœur de qui tu es ! La perfection doit être génétique ! Bon du coup, vu que la déco est déjà en place, vous pouvez m'aider à remplir quelques verres, ce sera ça de fait, débite mon frère comme s'il craignait d'oublier quelque chose et en faisant bien évidemment le pitre au passage, c'est vraiment trop lui demander d'être sérieux avec du monde autour. Et toi Terrie, tu peux aller te changer...
J'ai presque envie de dire qu'encore heureux que je puisse aller me changer, surtout que lui a pris le temps de le faire. Bon, se changer est un grand mot pour le coup, vu qu'il a juste mis un autre pantalon et il a enlevé sa chemise, mais c'est déjà ça.
Sur ce, je les laisse et retourne chez moi pour troquer mes vieux vêtements contre je ne sais trop quelle tenue, je n'ai pas encore réfléchi du tout au sujet. Je sens déjà que quand j'aurai une idée précise de ce que je veux mettre, je ne vais pas le trouver parce que ce sera perdu au fond d'un carton toujours emballé. Promis, un jour, je serai organisée et je prévoirai tout à l'avance.
Mais ce jour n'est clairement pas arrivé et en attendant, je cherche mon foutu soutien-gorge sans bretelles que je n'ai pas porté depuis au moins un an, mais que je veux mettre ce soir parce qu'il irait très bien comme t-shirt avec mon nouveau pantalon. Bon, j'ai acheté depuis six mois, mais il est nouveau quand même, du moins jusqu'à ce que je m'en offre un autre ou que je le porte plusieurs fois.
Je finis enfin par trouver le futur Crop Top, dans le carton des vinyles, à un endroit stratégique et intelligent quoi. Je ne veux même pas savoir comme il a atterri ici. Sans chercher plus à comprendre, je me change, tout en surveillant l'horloge, même si ça va, je suis encore dans les temps, il n'est que 18 heures 50, alors que la soirée commence dans dix minutes, j'ai même de l'avance.
Une fois prête, je tente de retrouver mon chapeau, mais impossible de mettre la main dessus, j'ai dû l'oublier chez mon frère. Au pire, s'il n'y ait pas, ce n'est pas difficile de revenir continuer de le chercher. Je regagne donc la maison de Warren, où la musique est déjà en route, mais à un niveau trop faible pour qu'il y ait déjà beaucoup d'invités, je suis donc clairement à l'heure, surtout que devant nos maisons, il n'y a que quatre voitures. J'entre sans sonner, n'ayant pas envie de le gêner pour si peu, surtout je suis très largement la bienvenue chez mon jumeau et que je ne veux pas faire le tour du bâtiment pour passer par la porte principale.
Quand j'arrive dans le salon, il y a déjà une petite dizaine de personnes, dont une majorité de garçons, sans doute des amis de fac ou de soirée de Warren, puisque je ne les reconnais pas tous. Mais il y a tout de même un ou deux visages familiers, tout particulièrement ceux de Ruth et son « ami », Scott, qui ont dû vraisemblablement venir ensemble puisque je n'ai pas vu sa voiture devant. Je rejoins alors le couple et Ruth me questionne :
— Salut, devine qui a appelé pour dire qu'il est en retard.
Vue comme elle le dit directement, elle a prévu sa phrase depuis plusieurs minutes en attendant que j'arrive, étant prête à jouer les pommes de la discorde pour éviter que je tombe sur Leroy à son arrivée.
— Leroy s'en est déjà rendu compte ? Mais c'est un bon résultat franchement, il sera presque à l'heure ! Il progresse, il progresse, il progresse. Attends, il a même téléphoné avant d'être en retard !
Elle rit, soit parce qu'elle n'a pas pensé à ce que j'ai dit, soit par rapport à la manière dont je l'ai dit, au choix
— C'est sûr, c'est même pour ça que je t'en parle, il faut être fière de lui !
Alors non, finalement ce n'était pas pour que j'évite de lui reprocher quoi que ce soit, c'est plutôt pour que je le félicite à son arrivée. C'est vrai que vu l'exploit que c'est, il faut le faire ! C'est exceptionnel qu'il n'ait pas trente minutes de retard !
— Vous êtes bien moqueuse, nous reproche Scott.
— Aussi ce n'est pas aussi gênant pour toi que pour nous quand il arrive en retard, c'est juste un ami, pas un collègue, ça ne pose pas tant de problèmes que ça... remarque Ruth.
— Oui, King est une cause perdue... Je vous laisse deux secondes, je vais parler à Warren, ajouté-je en voyant mon jumeau ouvrir à Roman, un de ses amis qu'il a rencontrés récemment.
Quand j'arrive près d'eux, je les laisse finir de discuter, sans vraiment les écouter. J'arrange même mon frère quand une personne sonne à la porte, je le remplace à l'accueil. En plus, j'ai de la chance, puisque derrière l'entrée, c'est une de mes amies d'université, que j'ai invitée en plus, après avoir eu l'autorisation de la part de Warren. Je suis ainsi prête à ouvrir jusqu'à ce que mon frère reprenne sa place, même si pour l'instant, le boulot n'est pas affreux vu le peu de personnes qui arrivent.
Étant donné qu'il ne parle avec personne pour l'instant, je m'apprête à lui demander s'il n'aurait pas vu mon chapeau, mais avant de pouvoir lui poser la question, une nouvelle personne sonne à la porte. Quand mon jumeau ouvre la porte, je n'ai aucun mal à reconnaître la personne, puisque c'est la seule métisse que je connaisse.
— Hey ! Chérie, ça me fait plaisir de te voir ! Tu vas bien ? l'interroge Warren en se montrant sans doute un peu trop enthousiaste.
Déborah paraît d'ailleurs très surprise, mais c'est avec un sourire franc qu'elle répond :
— Oui, très bien ! Merci de m'avoir invitée d'ailleurs !
— C'est normal, tu es l'amie de Terrie après tout ! Et en plus, ça me fait plaisir de te revoir ! D'ailleurs... commence-t-il au moment où la sonnette retentit de nouveau. Bon, Terrie chérie, tu veux bien me faire plaisir et augmenter la musique, s'il te plaît, je n'en peux plus d'entendre hurler la sonnette.
Mon frère est un pitre, il a tellement tendance à en faire toujours trop quand il y a du monde autour de lui, il est désespérant. Mais je ne relève pas, c'est sa manière à lui d'être remarquable. À la place de lui reprocher quoi que ce soit, je vais monter le son au niveau des grosses enceintes posées près de la cuisine. Puis je retourne auprès de Ruth et de Scott, qui ont été rejoints par Déborah, qui doit préférer les personnes connues au reste des invités et je la comprends bien.
Nous parlons un peu, mais je ne suis pas vraiment attentive, étant plutôt occupée à regarder la piste de danse improvisée se remplir ou les personnes arriver, dans l'espoir de voir Ann qui ne m'a pas dit si finalement elle pouvait venir ou non. Mais la maison se remplit de plus en plus, mais aucune trace d'Ann, pourtant Dieu sait qu'il y a du monde, je suis même presque certaine que Warren ne les connaît pas tous. Et quand je vois Leroy arriver, que je comprends qu'Ann ne viendra pas.
Je suis un peu déçue, j'aime vraiment passer du temps avec mes amies, mais je m'en doutais... Même si elle n'était pas de garde, elle aurait réussi à trouver un bon prétexte pour ne pas venir, elle n'a jamais trop aimé faire la fête. Contrairement à Ruth, elle n'est pas du tout sociale. Ruth n'atteint pas non plus des sommets, mais elle aime faire la fête, sans parler du fait qu'elle a quatre bonnes raisons de venir aujourd'hui, la fête en elle-même, Her Majesty, Scott et le reste de ses amies.
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Her Majesty (Terminé)
Fiction générale1971 : Début de la carrière d'un des plus grands groupes de rock de tous les temps : Her Majesty. Ayant marqué l'histoire de la musique et bien plus encore jusqu'au décès brutal de la chanteuse Terrie Century en 1986, qui a presque mis un terme au g...