Chapitre 14 : Routine bientôt troublée

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Les hauts parleurs crièrent de nouveau pour annoncer le début de la journée. S'il y avait bien une chose qu'elle ne regrettera pas, une fois dehors, ce sont ces hauts parleurs effroyables.

Dans les terres sauvages, elle décidait de se lever ou non, et surtout à l'heure qu'elle voulait. Personne ne lui disait rien, mais la procrastination ne survivait pas longtemps quand la faim frappait à sa porte.

Ce matin en ouvrant les yeux, elle soupira, déjà fatiguée par sa routine. Mais, parce qu'elle ne voulait pas déplacer des montagnes, histoire de rester discrète jusqu'au jour de l'évasion, elle se leva.

Même routine, même chanson : elle prit la navette en direction de la centrale électrique. Passage auprès des gardes pour la fouille d'entrée, pointage de son badge et récupération du matériel nécessaire à son travail.

Elle commença ses tâches : vérifications des relevés du stock d'outillage, des machines, et des installations.

Puis l'après-midi elle passa son temps sur les rapports de dysfonctionnement et passa la commande des outillages manquants.

Elle rentra en effectuant la même routine qu'à l'allée.

Au final, cette semaine à la centrale se termina comme elle avait commencé.

Mackenzie s'était fait observatrice, les actifs ne semblaient pas heureux mais ils n'étaient pas malheureux non plus. Elle trouvait juste cela ironique, que tous leurs efforts servaient à des familles tranquillement installées dans leur maison de velours, et cela pour au final finir en chair à canon dans les tranchées.

Leur vie n'avait aucun sens pour eux-même, et cela la rendait mélancolique pour le pauvre Hayden, qui s'y était habitué. Elle ne connaissait pas exactement son âge, mais il était proche de la fin, avec toujours cet espoir que la guerre se finirait avant qu'il ne mette un pied dehors. Elle ne savait pas comment lui faire changer d'avis, et elle ne savait pas si elle en avait le droit, mais ça ne l'empêchait pas d'en être attristée.

Pendant toute sa semaine, elle n'avait toujours pas eu de contact avec les fuyards, elle espérait seulement qu'ils ne lui faisaient pas faux bons et qu'ils ne l'avaient pas utilisé qu'à leurs avantages.

Velingrade lui avait même demandé de ne pas venir le voir par elle-même, c'était plus qu'étrange, et cela instaura le doute dans son esprit.

Elle détestait qu'on se moque d'elle et qu'on l'utilise de la sorte. Pour l'instant, elle s'était décidé que si d'ici la fin de sa nouvelle semaine, elle n'avait pas été recontacté, alors elle irait d'elle-même le voir, après tout, elle savait où le trouver.

Cette nouvelle semaine était rythmée par le bruit des couverts dans les cuisines. Elle se trouvait à présent de l'autre côté du comptoirs et comptait bien en profiter pour avoir un oeil sur les fuyards, s'ils étaient toujours là.

Le matin, donc, elle se rendit à la cantine, pour préparer les repas du midi qui seraient envoyés aux zones de travail. Ce n'étaient pas des plats sophistiqués et leurs goûts n'étaient pas toujours engageant, mais c'était assez équilibré dans l'ensemble. Des légumes, des féculents et de la sauce plus ou moins goûteuse. Parfois il pouvait y avoir des desserts comme des fruits ou des pâtes sucrées aux céréales.

Il faut dire, la viande et le poisson avaient disparu du régime alimentaire depuis des années maintenant, et même s'il était possible d'en trouver grâce à la contrebande, la qualité laissait à désirer.

Pareil pour les produits issus des animaux, comme le lait et les œufs. Il y avait pourtant des substitues comme le lait d'amande ou de soja, cultivé dans les champs et transformé dans des zones de travail différentes. Bien sûr, le résultat était loin d'être identique, surtout au niveau de la texture, mais il faisait l'affaire, et personne ne s'en plaignait puisque personne, ou presque, n'avait connus les anciens produits commerciaux et en constante innovation – une innovation qui aujourd'hui n'existait plus -.

L'après-midi, on lui demanda de préparer le repas du soir. Il en fallait une sacrée quantité de pommes de terre et de légumes.

Affairée dans sa tâche d'épluchage et de découpage, elle fut abordée par Léana. Ça faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu. La jeune fille avait toujours autant de dynamisme.

Les demoiselles se saluèrent et Léana demanda si elle pouvait s'asseoir à ses côtés. Mackenzie n'en vit pas d'inconvénients, et elles se mirent toute les deux à la tâche, sur les légumes face à elles.

Ici les gardes étaient moins nombreux, et les discussions entre les actifs étaient moins contrôlées, ou disons, plus tolérés. Pourtant, n'étant pas dans l'habitude des travailleurs, même ce droit, ils n'osaient le prendre.

Les deux jeunes filles ne dirent rien, voulant éviter de réitérer leur précédente mésaventure. C'est donc le regard viré sur ses légumes, que Mackenzie passa son temps, jusqu'à ce que ses yeux se fixe sur sa voisine.

Tiens ?

Qu'est-ce que c'est que cette marque que Léana porte au poignet gauche ?


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L'Or rouge [Terminé - En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant