Chapitre 53 : La hantise

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Quelques jours s'étaient écoulés depuis la première attaque. L'affront était rapidement parvenu aux oreilles du chef ennemi. Ce dernier avait contre-attaqué en envoyant des menaces assez spéciales : devant le quartier général des rangers, ils avaient disposé les corps mutilés de bandits et clandestins de la région. Leur tête arpentait des pieux plantés devant la porte de la base des rangers. Cette dernière avait d'ailleurs été pillée sans ménagement.

Greg avait prévu une telle retombée, ce pourquoi ils avaient décidé de déménager auprès de l'escouade. Entre temps, Ambroise avait pu rentrer de son voyage et s'était informée de la situation. Une guerre de territoire s'opposait alors entre deux camps : les faucons, prêt à dominer et diriger toute la zone, contre les petits clans déjà dispersés dans celle-ci.

Il n'y avait que l'escouade et les rangers qui s'étaient alliés, se faisant assez confiance pour pouvoir dormir la nuit les uns auprès des autres.

Quelques jours de tranquillité s'étaient offerts à eux. Cela leur avait permis de trouver leur marque dans cette nouvelle organisation, et certains en avaient profité pour s'entraîner avec les nouveaux moyens militaire à leur portée.

En cette chaleureuse matinée nucléaire, tout le monde s'était retrouvé dans la cuisine. Kahésar discutait avec Greg au sujet d'une prochaine attaque. Jack, Steel et Marilore étaient partis en vadrouille. Quant à Léana, elle discutait ‒ accompagnée de Joy ‒ avec le ranger Londir. Déon, était à côté, mais ne semblait pas prendre part aux discussion. Il regardait l'extérieur par les grandes fenêtres vitrée. C'était comme s'il avait toujours besoin d'accrocher son regard au paysage extérieur ‒ cette nécessité d'apercevoir la liberté, peu importe où il se trouvait.

Mackenzie avait salué tout le monde dès son entrée, puis s'était attablée à côté d'Ambroise. Elle avait pris quelques victuailles pour se sustenter. Alors qu'elle mangeait son repas, son regard se tourna tout naturellement vers le ranger amnésique. L'impression familière qu'il dégageait la perturbait au plus haut point et elle commençait à croire que...

« Le dévore pas des yeux ainsi, voyons ! » se moqua Ambroise

Mackenzie détourna le regard aussitôt, les joues rouges pivoines.

« Ce... ce n'est pas ce que tu crois », se défendit-elle.

Ambroise hilare, obligea certains regards à se tourner vers elle. La pauvre Mackenzie baissait les yeux, plus embarrassée que jamais.

« Alors qu'est-ce que c'est ? Ça fait plusieurs jours que je te vois lorgner sur le beau soldat. Je suis sûre que les autres l'ont remarqué également !

‒ C'est un malentendu, vraiment... »

Mackenzie ne savait comment se défendre et plus elle parlait plus elle s'enfonçait. Elle n'était pas amoureuse du ranger ‒ enfin pas vraiment...

« Tu sais quoi ? s'amusa Ambroise. Je vais te faciliter l'affaire ! »

Elle se leva presque instantanément, mais fut stoppée par la jeune femme aux joues rosies.

« Fais quoi que ce soit et je t'étouffe dans ton sommeil, annonça Mackenzie, d'un air menaçant.

‒ Du calme, jeune fille. »

Ambroise, sourire aux lèvres, se rassit et continua :

« Alors, dit moi ce qui te plaît chez lui ? Est-ce ses jolis cheveux blonds ou ses yeux noirs envoûtants ?

‒ Ni l'un ni l'autre. Il me fait juste penser à quelqu'un...

‒ Oh, vraiment ? Qui ? »

Mackenzie hésita.

« Tu vas sûrement me prendre pour une folle, poursuivit-elle, mais son regard m'a l'air beaucoup trop familier. »

Ambroise laissa tomber son sourire, perturbée.

« Qu'est-ce que tu racontes ?

‒ C'est le même que celui d'Hayden... »

La femme leva les sourcils d'incompréhension, avant de cligner des yeux plusieurs fois.

« Et qu'est-ce que tu insinues ? »

Mackenzie regarda autour d'elle. Tous ceux qui étaient présents dans la pièce étaient trop occupés pour les écouter, Déon y compris.

« Déon a perdu la mémoire depuis qu'il a reçu une balle en plein cœur, expliqua Mackenzie.

‒ Ouai, c'est ce que j'ai cru comprendre.

‒ Je ne suis pas médecin mais, c'est déjà incroyable qu'il ait survécu. Ça l'est encore plus quand tu sais que mise à part ses souvenirs, tout va bien.

‒ Où veux-tu en venir ?

‒ Je n'en sais rien, mais il me fait penser à Hayden, et je suis sûre que ce n'est pas pour rien. Je viendrais presque à croire que...

‒ Ça suffit Mack, l'interrompit Ambroise, d'un ton plus sérieux. Ça ne fait aucun doute que ce Hayden compte énormément pour toi, mais il va falloir lâcher prise à ce niveau. Oui, la spiritualité peut faire certaines choses, mais on ne peut pas ressusciter les morts. Je te rappelle d'ailleurs, que tu voulais simplement libérer son esprit, pas qu'il revienne parmi les vivants. Donc c'est ce que j'ai demandé au chaman, et c'est ce qu'il a fait, rien de plus.

‒ Je sais, et crois moi, si je ne l'avais pas rencontré dans les souterrains, jamais je n'aurais cru à tout ça. J'ai juste l'impression que... Et si jamais...

‒ Arrête Mack, tu te fais du mal pour rien. Les morts ne reviennent pas à la vie, ça je peux te l'assurer. Je ne sais pas quels étaient tes sentiments pour Hayden, mais il va falloir avancer. »

Puis elle quitta la table, laissant Mackenzie avec un sentiment de tristesse plus qu'imposant. Peut-être qu'elle avait raison, après tout. Peut-être que les forts sentiments que Mackenzie éprouvait pour Hayden, lui faisaient croire en une réalité distordue.

Jamais elle n'avait autant été hantée par quelqu'un...


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L'Or rouge [Terminé - En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant