L'Or rouge [Terminé - En réécriture]

Chapitre 43 : Invitation spéciale

« Tomber amoureux en premier c'est perdre, continuer d'y croire c'est s'automutiler ». Cette phrase resta ancrée dans la tête de Mackenzie. Une phrase importante de signification qui se trouvait dans le livre qu'elle venait de finir.

Assise sur le sofa de la salle de détente, elle n'arrivait à détourner le regard de ce livre où l'amour fréquentait l'horreur. « Rachel Miller et l'orphelinat abandonné », un amour impossible entre deux castes différentes. Cette histoire sonna comme le miroir de ses pensées les plus douloureuses. Mackenzie avait imaginé qu'avec le temps, elle finirait par oublier Hayden. Pourtant, il n'était que plus présent.

Parfois, elle se demandait si les choses auraient pu être différentes. Si elle avait eu l'opportunité de le rencontrer un an plus tôt, juste avant le jour fatidique.

Mackenzie se leva de son siège. Elle venait de finir le livre qu'elle tenait entre les mains. Puis se dirigea dans la chambre d'Ambroise, toqua à sa porte, et lorsqu'elle reçu une réponse, entra.

« Eh bien, plaisanta Mackenzie, tu es sûre de n'avoir rien oublié ? »

Ambroise avait préparé un grand sac à dos remplis d'aliments de premières nécessités et de la statuette que lui avait donné Mackenzie pour le chaman. Elle s'était armée de son revolver à la ceinture et d'un poignard aiguisé à la cheville. Elle semblait partir à la guerre.

« Tu as le livre ? demanda-t-elle

‒ Oui. »

Mackenzie lui tendit l'objet, non sans quelques regrets. C'était la seule chose qui lui restait d'Hayden.

« Bon et bien, souffla Ambroise, j'ai tout ce qu'il me faut. Je ne sais pas vraiment combien de temps cela va durer, mais je ne compte pas croupir là-bas.

‒ Bonne chance, et ne prends pas de risques inutiles. »

Les deux jeunes femmes sortirent de la pièce, alors qu'Ambroise referma celle-ci à clé. La femme au grand sac à dos, s'élança d'un pas vif dans le couloir avant de disparaître dans les escaliers.

Mackenzie perçue tout de suite après, l'agitation près de la cuisine. La nuit venait de poindre, et la faim avec elle. Tout le monde s'était rassemblé là-bas.

Quand Mackenzie pointa le bout de son nez, Marilore se tourna vers elle :

« Te voilà enfin ! On vient d'apercevoir Ambroise, elle ne viendra pas avec nous.

‒ Donc on peut y aller », conclut Kahésar.

Mackenzie regarda l'assemblée, intriguée.

« Des employés du Rouge-gorge nous ont proposer de venir ce soir, expliqua Léana, c'est pour fêter l'ouverture de leur salle VIP.

‒ Vraiment ? s'étrangla Mackenzie

‒ Ne t'en fais pas, parla Kahésar. Il ne proposent pas uniquement de la viande. »

Son sourire narquois pendait sur son visage.

« Tu n'as rien dit aux autres ? s'étonna la jeune fille.

‒ Rien dit sur quoi ? interrogea Jack, ne me dis pas que t'es devenue végétarienne ? »

Elle secoua la tête de négation et tous les regards se tournèrent vers Kahésar. L'animation de la salle s'était calmée, attendant la révélation. Leur chef laissa échapper un gloussement amusé :

« Ils font les meilleurs plats de viande de la région, que dis-je, du pays. Je suis sûr que cela vous plaira. »

Mackenzie le fusilla du regard, le forçant à ajouter :

« J'ai entendu dire que c'était la viande la plus agréable et juteuse. Qu'elle nourrissait bien plus que les autres, et apportait tous les nutriments nécessaires.

‒ Cela provient d'animaux rares ? demanda naïvement Joy

‒ Très bonne question, appuya Mackenzie, tout en glaçant Kahésar du regard.

‒ Quelle importance, Joy ? Ce qui compte c'est qu'elle est supposée être très bonne et très nutritive.

‒ C'est de la viande humaine », abrégea Steel.

Certains restèrent pantois à cette révélation. Joy ne manqua pas un hoquet de surprise.

« Bon on y va ? s'impatienta Jack. C'est pas tout mais j'ai faim, moi.

‒ Comme je le disais à Mackenzie, annonça Kahésar aux demoiselles, ils ne proposent pas que de la viande. »

Les femmes avaient perdu de leur enthousiasme, légèrement dégoûtées par ce qu'elles venaient d'apprendre. Quant aux hommes, c'était surtout leur estomac qui parlait pour eux. Ils commencèrent à quitter les lieux, et alors que Marilore fermait la porte de leur manoir, Mackenzie jeta à Kahésar :

« Bien, tant qu'ils nous ont invités à manger et pas l'inverse, ça va, n'est-ce pas ? »

Il n'avait pas ôté le sourire qui lui pendait aux lèvres. Mackenzie s'amusa même de la situation, levant les yeux au ciel sous un sourire folâtre. Elle était en réalité assez curieuse de voir le lieu et la carte de ce restaurant particulier. Même si l'idée de se rendre dans un endroit avec si peu d'éthique la rendait malade, elle avait compris, qu'elle n'avait plus aucun droit d'imposer ses idées aux autres.

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