Le lendemain matin, Mackenzie retrouva les autres à la cuisine. Léana et Joy étaient déjà en train de dévorer leur petit-déjeuné, alors qu'Ambroise prenait son café calmement. Elles se saluèrent toutes, pendant que Mackenzie se servit de quoi calmer sa faim.
« Au fait Mack, commença Léana, il faudrait que tu m'apprennes deux trois trucs, afin que je puisse rembourser ma dette depuis notre arrivée.
– Je ne pense pas être la meilleure pour ça. Tu dois déjà voir quel type d'apprentissage tu recherches. Jack est plutôt tourné combat par exemple et est du genre rentre dedans. Sinon tu peux voir avec Steel, il est doué en furtivité. De toute façon, tu apprendras surtout sur le tas. »
Mackenzie croqua dans une pomme, avant de reprendre.
« Ils voudront quelque chose en retour, cela dit.
– Ouai, je me doute, rien n'est gratuit. Du coup, je pense que je vais voir avec Jack. Je préfère y aller bourrin.
– Jack est le pire d'entre nous, s'amusa Ambroise tout en déposant sa tasse de thé. Il te demandera une récompense démesurée et t'apprendra rien du tout. Laisse tomber jeune fille, je vais m'occuper de toi si, tu le veux.
– Ok, et qu'attendez-vous en retour ? demanda Léana.
– Ça dépendra de comment tu te débrouilles. Si tu t'en sors bien et que tu m'aides en mission, alors rien qu'en gardant le butin pour moi à chacune de nos excursions, me suffit. A l'inverse, si t'es un boulet, on pourra toujours revoir les termes du contrat quand tu seras suffisamment aguerrie pour t'en sortir. »
Ambroise n'avait pas tort. Jack était plutôt du genre « détaché ». Il avait beau être doué en combat, et avoir de bonnes astuces en survie, il était loin d'être pédagogue.
Finalement, Ambroise ne serait pas un mauvais choix. Elle était une stratège impressionnante. Elle réfléchissait toujours avant d'agir, l'amenant rarement à sa perte. Elle avait enseigné certaines choses à Mackenzie qui lui permettait d'évaluer la situation et de choisir la meilleure solution. Malgré cela, Ambroise n'avait pas particulièrement d'empathie, et contrairement à Mackenzie, elle doutait rarement lorsqu'il fallait abattre une proie. Certain voyait cela comme un atout, d'autres non.
« Et moi, Madame Ambroise ? demanda Joy. Vous pensez que vous pourriez aussi m'apprendre certains trucs ?
– Laisse tomber Joy, coupa Mackenzie, je te partagerais mes rations en attendant que tu grandisses un peu.
– Mais moi aussi je veux me rendre utile, insista la petite.
– Mackenzie a raison, lança Léana. Si tu veux servir à quelque chose dans le groupe, t'as qu'à rendre services aux gens, en restant au manoir. Quand tu seras un peu plus vieille, ce sera différent. »
Mackenzie regarda Joy. Elle était totalement dépitée. Ce n'était pas vraiment une question d'âge. A douze ans, Mackenzie avait dû survivre par elle-même, et elle avait réussi. Tout le monde était différent, et de ce qu'elle avait pu voir, Joy n'était pas prête à jouer les mercenaires. Léana l'avait sûrement compris également. Joy n'avait ni la force, ni la maturité de s'en sortir dans un système aussi anarchique.
« Tu sais où je pourrais trouver Marilore ? demanda Mackenzie à Ambroise.
– Je crois qu'elle est dans sa chambre, pourquoi ?
– Rien, je dois juste lui parler d'un truc. »
A ces mots, elle quitta la table, se souvenant qu'aujourd'hui serait son dernier repas, avant de s'endetter pour l'escouade. Kahésar avait annoncé qu'à partir de demain, ils seraient quitte. C'était la moindre des choses après qu'ils aient profiter de sa capture pour renflouer leur stock.
Mackenzie monta les marches de l'escalier ouest de la bâtisse, et en sortie au premier étage. Elle savait très bien où se trouvait la chambre de Marilore, puisqu'elle était juste à côté de la sienne, comme de bonnes voisines de palier.
Arrivée devant la porte, elle frappa. Marilore ouvrit quelques instants après, le regard illuminé en voyant son visiteur.
« Est-ce que je peux entrer ? demanda Mackenzie. J'aimerais te parler de quelque chose.
– Oui bien sûr, entre. »
A ces mots, Marilore ouvrit un peu plus l'ouverture, laissant son invité entrer.
« C'est à propos de la poupée, commença Mackenzie, regardant aux alentours.
– J'allais justement t'en parler. C'est moi qui l'ai prise dans ta chambre, je savais combien elle comptait pour toi. »
Mackenzie se tourna vers la jeune femme. Marilore se dirigea vers sa penderie afin d'y récupérer une boîte. Elle la déposa sur son lit et en sortit une jolie poupée en porcelaine.
« Je ne savais pas quoi en faire, reprit la femme, et je ne voulais pas que les autres y touchent. Mais voilà, elle est à toi si tu le veux. »
Mackenzie sourit en reposant ses yeux sur cet objet.
« Merci de l'avoir gardé, souffla-t-elle en prenant le jouet dans ses mains. Que veux-tu en échange ?
– Rien. Je suis tellement heureuse de pouvoir te la rendre, que cela me suffit.
– Ne dis pas ça, je serais ravie de te rembourser, ou du moins de te payer comme il se doit, pour le temps que tu l'aies gardée.
– Laisse tomber Mack. L'important, c'est que toi et moi on peut s'entraider sans attendre quoi que ce soit en retour. Tu ferais la même chose pour moi, n'est-ce pas ?
– Bien sûr ! Merci mille fois ! »
A ces mots, Mackenzie se jeta dans les bras de Marilore, comme une enfant. Elle était soulagée de pouvoir récupérer cette poupée en l'état qu'elle l'avait laissé. Ce jouet était si fragile, qu'elle en avait pris soin comme un réel poupon. Quand elle était arrivée au manoir de l'escouade, elle avait tenté de la rafistoler avec de la vieille colle et du tissu. Finalement, la poupée au visage craquelé et à la robe déchirée, avait pu retrouver un semblant de dignité.
« Que comptes-tu faire aujourd'hui ? demanda Marilore
– J'avais pensé aller au musée pas loin, je dois trouver un petit bibelot et un truc pour Kahésar aussi.
– Je peux venir avec toi ? Mes rations commencent à s'amoindrir et je pourrais t'aider à trouver un truc sympa pour Kasé. »
Marilore, avait tendance à surnommé Kahésar, « Kasé ». Elle avait pris l'habitude de l'appeler ainsi, lorsqu'ils sortaient ensemble. Aujourd'hui encore, elle utilisait parfois ce surnom, bien qu'elle s'efforçât de ne pas le faire. Elle avait d'ailleurs trouvé ce nom sympa, après avoir lu dans un livre, un mot à la sonorité similaire, signifiant « vent » en japonais.
Kahésar était pour elle, une tempête capable de se déclencher à tout moment et de faire des dégâts monstrueux. Ce surnom lui allait très bien pour ça, d'après elle. Le concerné détestait pourtant ça, et Ambroise s'en amusait d'ailleurs lorsqu'elle voulait le charrier.
« Pourquoi pas, répondit Mackenzie, faut que je me fasse un stock de rations, donc si on peut tout faire en une fois, ça m'arrangerait.
– Y a une ville Elite pas loin du musée. On y trouvera forcément notre bonheur.
– Très bien, je prends un sac et on y va. »
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TragicBird - Wattpad
Pour l'instant l'histoire et l'attachement pour cette poupée en porcelaine reste assez vague, mais c'est simplement parce que ce n'est pas le moment d'aborder cela. ;)
Dans les prochains chapitres, vous verrez donc une première mission de récup' et une des nombreuses villes Élites qui peuples les terres sauvages. :)
En espérant que vous avez aimé ce chapitre ! :D
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L'Or rouge [Terminé - En réécriture]
Science FictionMackenzie a échappé à Rebirth, une entreprise dirigeant toute la société actuelle, faisant d'elle une clandestine. Elle est obligée de se faufiler entre les ruines et les maisons animées par des familles Elites, pour récupérer de quoi manger. Malheu...