L'Or rouge [Terminé - En réécriture]

Chapitre 51 : Que la guerre commence

La jeune femme avait longé la forêt en compagnie de Déon et Jack. Le quartier général des Rangers et le manoir de l'escouade n'étaient pas très loin l'un de l'autre. C'était une des raisons pour laquelle les mercenaires s'étaient également sentis menacés.

Ce nouveau groupe d'ennemi était très problématique, notamment de part leur possession impressionnante d'armes et leur organisation beaucoup plus efficace que celle de bandits habituels.

« Je me demande si la gamine s'en sortirait en vie si elle se faisait attaquer, s'interrogea Jack d'un sourire moqueur. Ce serait idiot si elle venait à mourir aussi bêtement, après que tu l'eus sorti des souterrains.

‒ Il va rien lui arriver, répondit froidement Mackenzie, parce qu'on va arriver à temps.

‒ Tu l'as couve tellement qu'elle ne pourrait même pas se défendre contre une pie de l'obscurité. »

Cet oiseau devenu aveugle après la guerre, incapable de se repérer sans se cogner contre les surfaces. La représentation même d'un ennemi naïf et faible.

Mackenzie s'arrêta brutalement, forçant le groupe à faire de même.

« Qu'est-ce que tu cherches, Jack ? demanda l'ancienne active avec agressivité.

‒ Rien, je dis juste ce que je pense.

‒ Eh bien garde tes remarques pour toi. De toute façon tu comprends rien, alors ferme-là. »

Mackenzie voulut reprendre la marche suite à sa remarque, mais le quadragénaire l'arrêta en l'empoignant par le bras.

« Je t'interdis de me parler sous ce ton. Je pourrais te faire disparaître rien qu'en clignant des yeux.

‒ Eh bien, qu'est-ce que tu attends ?! T'as toujours pas compris que tes remarques désobligeantes ne faisaient rire que toi. T'es juste un idiot fini. »

Il leva la main sur elle, incapable de répliquer sans violence. Mackenzie ferma les yeux pour atténuer le coup qu'il allait lui asséner. Le poing de Jack n'atteint pourtant jamais sa cible, retenu par la main de leur troisième compagnon de route.

Le regard noir vers cet homme, Déon relâchât son emprise.

« Depuis quand on frappe ses alliés ? demanda-t-il calmement. Nous avons perdu assez de temps. »

L'homme au sang chaud lâcha un râlement, avant d'initier la marche. Il fut suivi de près par la jeune femme et le ranger amnésique. Plus aucun mot ne fut prononcé de tout le chemin.

Une fois à l'intérieur du manoir, Mackenzie appela Joy. Le calme ambiant était réconfortant, et l'angoisse disparu lorsqu'une petite tête apparut à l'entrée.

*** Pendant ce temps, dans le camp ennemi ***

« Expliques nous ce que toi et ton groupe faîtes ici ! » réclama Kahésar.

Ils avaient réussi à envahir le camp ennemi. Ils avaient dû en tuer une bonne partie, sauf celui attaché et mis à nu devant eux.

« Je déteste me répéter ! lui cracha-t-il avant de lui asséner un coup de crosse à même la joue. Qu'est-ce que vous cherchez ?! »

Le prisonnier saignait.

« Apparemment ils cherchent à nettoyer la zone, annonça Marilore, sortant de la tente centrale.

‒ Qu'est-ce que vous avez trouvé ? lui demanda Greg

‒ Ils n'ont pas l'air d'être des tueurs à gage. C'est un groupe qui se fait appeler les faucons, ils préparent la zone avant que leur chef, un certain Victoire, ne vienne s'installer. »

L'homme à terre et en sang laissa échapper un rire amusé.

« Ça te fait rire ? demanda Kahésar. Peut-être que tu riras moins avec une balle dans le crâne. »

Le prisonnier ravala sa salive, sans pour autant faire disparaître son sourire.

« Tuez-moi si cela vous chante, commença-t-il. On est plus nombreux que vous l'imaginez. D'autres viendront, et tant que toutes les petites merdes comme vous n'ont pas été nettoyées de la surface de ces terres, alors Victoire ne se montrera pas. »

Il n'eut pas la possibilité d'ajouter autre chose, qu'il s'écroula à terre, une balle en pleine tête.

« Foutons le feu à tout ça », ordonna Greg, le canon de son arme fumant.

Toutes l'artillerie de guerre put être recueillies. Ils récupèrent également les documents qui leurs semblaient important, avant de mettre le feu aux tentes.

Ceci annonçait une nouvelle guerre, et les deux groupes avaient décidé de s'unir contre ce nouvel ennemi.

*** De retour au Manoir ***

« Donc nous aussi, nous sommes la cible de ces tueurs à gages ? interrogea Joy.

‒ Nous ne le savons pas encore. Attendons les autres, ils auront peut-être appris quelque chose. »

Ils s'étaient recueillis dans la grande cuisine. Mackenzie était assise à table avec la petite Joy. Déon regardait par la fenêtre avec cette même expression vide. La demoiselle l'observa, il l'intriguait réellement par cet aspect familier. Elle ne l'avait pas remercié, légèrement touchée dans son estime.

Elle s'était déjà prise la tête avec Jack de nombreuses fois, mais il n'avait jamais levé la main sur l'un des membres, avant cela. Elle lui en voulait de vouloir insérer la terreur dans le groupe, pourtant quelque part, elle sentait que quelque chose l'avait prédestiné à l'impatience.

Elle quitta la pièce, laissant Joy et le ranger dans le silence le plus total. Il fallait qu'elle aille parler à Jack, bien que la colère n'était toujours pas redescendue. La jeune femme savait que s'il l'avait vraiment voulu, il ne se serait pas laissé arrêter par un jeune homme de vingt-cinq ans.

« Je savais que je te trouverais ici, lança-t-elle une fois dans le jardin terne de l'homme.

‒ Même ici tu viens me faire chier ? »

Elle ne répondit pas, malgré l'irritation. Elle passa parmi les pots et autres structures composés de plantes mutées et anciennement colorées.

« Qu'est-ce que tu veux ? réitéra-t-il.

‒ Pourquoi en sommes nous arrivés là ?

‒ Je ne m'excuserais pas.

‒ Je sais. Je ne suis pas venue pour ça.

‒ Tu m'agaces, Mack.

‒ Ça nous fait un point commun. »

Elle s'arrêta face à lui.

« On a toujours échangé avec hostilité, continua-t-elle, alors pourquoi aujourd'hui tu as perdu ton calme ?

‒ Je sais où tu veux en venir, et ça ne marchera pas avec moi. J'ai rien à te dire.

‒ Pas de problème, alors laisse moi deviner... »

Il fronça les sourcils. Elle allait lui faire cracher le morceau.

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