Chapitre 28 : La sortie ?

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Le lendemain matin, elle ouvrit les yeux dans cette chambre sombre, peut-être pour la dernière fois. Joy était déjà autour de la table. Son regard était plongé sur les aliments face à elle.

« Salut, lança Mackenzie en se réveillant.

– Bonjour. »

La mine déconfite de Joy, ne laissait pas présager le meilleur. Cela ne faisait que quelques jours qu'elle était enfermée entre ces murs, et pourtant cela semblait être une éternité. Mackenzie se souvint de la première fois où elle avait posé ses yeux sur elle. La timidité, l'innocence et la pureté s'étaient dégagées du corps frêle de l'enfant. Pourtant, aujourd'hui, c'était tout autre.

Joy avait fini par avoir une posture courbée, un regard vide et un ton de voix dépressif. Elle était traumatisée, et son corps l'exprimait comme une toile vierge que l'on avait souillée. Mackenzie espérait réellement que la jeune fille choisisse de partir avec elle, mais elle ne voulait plus forcer, ni même influencer, qui que ce soit avec ses idées.

Mackenzie rejoignit la fille, et commença son petit déjeuné. Après l'avoir fini, Joy parti la première. Toutes deux étaient en retard, mais pour Mackenzie, cela n'avait plus aucune importance.

La demoiselle se leva, sans trop de conviction, alors qu'Hayden apparût dans la pièce. Elle se retourna vers lui et le regarda. Le silence s'installa un instant, avant qu'elle ne le brise :

« Je ne pensais pas, commença Mackenzie vers le jeune homme, que j'hésiterais autant à partir.

– Qu'est-ce qui te fais hésiter ?

– Toi, voyons ! »

Elle inspira, comme prête à faire des aveux cruciaux :

« Tu vas vraiment me manquer... Hayden.

– Toi aussi... »

Ils plongèrent leur regard l'un dans l'autre. Un silence faisait sonner leur cœur à l'unisson, dans la petite pièce qui lui avait servi de chambre, pendant tout ce temps.

Les larmes coulèrent sur les joues de la demoiselle.

D'abord, aucun d'eux ne sembla le remarquer. Puis, les sourcils de la jeune fille se crispèrent et des soubresauts vinrent déclencher la cascade déjà bien engagée. Mackenzie pleurait, alors qu'Hayden vint la serrer contre lui. Elle se laissa aller, sanglotant une dernière fois aux côtés de celui qui, à jamais, allait la hanter.

Il passa une main dans les cheveux de Mackenzie, comme s'il se réconfortait également. Ils avaient dû passer plusieurs longues minutes à faire leurs adieux, parce qu'Eliott entra dans la chambre, criant :

« Mackenzie ?! Qu'est-ce que tu fous encore là ? On m'a appelé pour m'annoncer que tu n'étais pas à ton poste. »

Elle avait lâché son étreinte instinctivement, en entendant la porte s'ouvrir. Les larmes quant à elles, n'avaient pu sécher complètement. Mackenzie passa ses mains sur son visage pour les essuyer. Eliott était resté stoïque, le regard plongé sur la tristesse de la jeune fille.

« Dépêche-toi », avait-il ordonné, légèrement troublé.

Elle le suivit à l'extérieur, jetant un dernier regard à Hayden, le fantôme à la captivité éternelle.

Eliott l'avait accompagné jusqu'aux mines. Sur le chemin, il ne l'avait pas réprimandé ni même adressé la parole. C'était comme s'il avait compris, qu'elle n'avait pas envie d'autre chose que le calme. Cet homme avait peut-être un cœur après tout ?

« Essaye d'être productive », lui avait-il lancé une fois devant les gardes.

Elle avait acquiescé, avant qu'il ne fasse demi-tour. C'était peut-être la dernière fois qu'elle le voyait. Certes, il avait été dur, insolent et dans la limite de la perversité avec elle, mais il avait aussi été bon. Il avait ménagé ses forces, quand les veilles furent rudes.

L'Or rouge [Terminé - En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant