L'Or rouge [Terminé - En réécriture]

Chapitre 42 : Retour au Bercail

La jeune fille s'était réveillée le lendemain matin, pleine de courbatures. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas été en mission. A vrai dire, cela lui avait bien manqué. Cette sensation de liberté, d'immensité. Un minimum, pour une claustrophobe comme elle.

Elle descendit les escaliers centraux afin de rejoindre la cuisine et saluer tout le monde. Près de la porte d'entrée du manoir se trouvait Kahésar et Steel, se préparant à une escapade.

« Salut », parla Mackenzie

Les deux hommes se tournèrent vers elle. Steel arbora un grand sourire sur son visage creusé par la maigreur.

« Au fait, ajouta la jeune fille, j'ai quelque chose pour toi Kahésar. Tu aurais un peu de temps afin que l'on puisse procéder à notre échange ?

‒ Je te donnes dix minutes, rejoins moi au seuil de la porte de ma chambre. »

Elle opina du chef et retourna à sa chambre chercher les bijoux qu'elle avait récupéré lors de sa dernière excursion. Une fois ceci fait, elle alla vers la chambre de l'intéressé et se planta devant sa porte. Kahésar détestait que quelqu'un y entre. Pendant longtemps, tout le monde pensait qu'il y cachait des trésors, mais la réalité était tout autre. La chambre était complètement vide d'objets personnels. Marilore avait affirmé, que tout ce qui avait de la valeur était immédiatement revendu. La chambre était donc d'une morosité digne de lui, mais semblait être son seul havre de paix.

Au loin, elle vit sa silhouette impressionnante de muscles, se diriger dans sa direction. Il arriva à ses côtés, incroyablement armé. Il devait bien faire deux têtes de plus qu'elle.

« Alors, interrogea Kahésar, qu'est-ce que t'as de beau pour moi ?

‒ Un lot de bijoux provenant des Élites, dit-elle en lui tendant son butin.

‒ Intéressant, ça devrait bien se vendre. »

Il attrapa la marchandise et s'engouffra dans sa chambre. Mackenzie n'avait pu jeter un œil à l'intérieur, qu'il avait rapidement fermé derrière lui. Elle se demandait parfois, s'il n'agissait pas ainsi pour se donner l'air mystérieux. Mais ce devait être autre chose, après tout, il était plutôt le type à cacher ses trésors là où on s'y attendait le moins. Son comportement à ce propos devait avoir une signification plus réaliste, que celle d'un homme tentant de se rendre mystérieux sur la protection d'une pièce quasiment vide.

L'homme sortit rapidement, la fameuse mallette entre ses mains. Il la tendit à la jeune fille, qui ne pouvait cacher son sourire en la tenant entre ses doigts. Kahésar repartit sans dire un mot, tandis que Mackenzie rangea son trésor dans son chez soi. Une fois les affaires terminées, elle rejoignit la cuisine.

Elle y vit Ambroise et Léana en pleine discussion. Joy, quant à elle, triturait de ses doigts fin un petit bout de ficelle qui traînait. Assise à table, sa tête tenue par l'une de ses mains, elle ne semblait pas être dans sa meilleure forme.

Mackenzie se rendit à ses côtés et s'assit face à elle.

« Tout va bien ? » chuchota la jeune femme.

La petite venait à peine de s'apercevoir de la venue de son amie. Elle releva la tête, tentant de bredouiller quelque chose à moitié endormie. Elle semblait s'ennuyer de ses journées insipides au manoir. Pour autant, elle ne voulait se plaindre de sa chance, alors qu'elle était nourrit et logée, contrairement à d'autres.

« Tu devrais te trouver un passe-temps, suggéra Mackenzie. Qu'est-ce que tu aimes faire d'habitude ?

‒ Je ne sais pas trop », hésita Joy.

Mackenzie réfléchit un instant, puis proposa :

« Jack a un jardin au troisième étage. Il a construit une serre sur la partie effondrée. Les plantations sont assez simples, demandant peu d'eau, et pour la plupart elles ne sont pas comestibles. Cependant, il y a de quoi faire. Je sais que Jack prend un certain plaisir à aménager l'endroit selon ses envies. D'ailleurs, la vue y est magnifique. Tu devrais voir avec lui, s'il a besoin d'aide. »

Joy acquiesça.

« Sinon, ajouta Mackenzie, dans la salle de détente, tu peux lire des livres ou dessiner. Je suis sûre que Marilore serait ravie de t'apprendre à peindre, si tu ne sais pas déjà.

‒ Je ne suis pas très doué pour tout ça et je ne sais même pas lire. »

Mackenzie avait complètement oublié ce point. Peu de famille d'Elite apprenait à leurs enfants à lire. Certains le faisaient pour passer le temps, comme ce fut le cas dans le foyer de Mackenzie, mais tous ne s'y conformaient pas. Steel par exemple, n'avait appris à lire qu'une fois à l'escouade, lorsque Mackenzie lui avait proposé. Il l'aidait lors de ses premières missions et elle lui apprenait à lire. Il n'était jamais trop tard lorsqu'on en avait la volonté.

« Voilà quelque chose sur quoi tu pourrais commencer, lança la jeune femme. Si tu veux, je pourrais te donner quelques cours, après il suffira que tu t'entraînes seule.

‒ Ce serait super ! » s'extasia Joy.

Mackenzie sourit, puis une fois la discussion terminée, elle se dirigea vers Ambroise à présent seule.

« Salut, comment ça va ce matin ? demanda cette dernière.

‒ Ça va, j'ai quelques courbatures à cause de l'excursion d'hier, mais je finirais par reprendre le rythme. »

Ambroise s'en amusa. Elle s'étonnait encore qu'une jeune fille comme Mackenzie ait réussi à survivre tout ce temps. La volonté était peut-être après tout, une force suffisante. Malgré ses lacunes, Mackenzie ne manquait pas d'envie d'apprendre et d'évoluer. Elle était bien plus forte que certains, dont seuls les muscles saillants ressortaient.

« En tout cas, reprit la jeune fille, j'ai pu récupérer tout ce dont tu avais besoin. J'ai de la nourriture pour un long moment, ainsi qu'un revolver et quelques balles.

‒ C'est très bien ça, dit Ambroise tout sourire. Tu as quelque chose pour le chaman également ?

‒ Oui bien sûr. J'ai pu récupérer une figurine. Il lui manque un bras, mais il me semble qu'elle est assez unique.

‒ Eh bien, tu es déterminée à ce que je vois. Je partirais demain dans ce cas, j'essayerais de faire vite. J'ai pas trop envie de traîner près des frontières.

‒ Super ! s'exclama Mackenzie. Je te donnerais le livre d'Hayden demain matin avant que tu partes. Je n'ai pas fini de le lire, et j'aimerais bien le terminer avant.

‒ On fait comme ça. »

Ambroise sirota une dernière gorgé de son breuvage et déposa la tasse dans l'évier. Mackenzie quant à elle prit une pomme de l'une de ses rations et se rendit dans la salle de détente. Elle devait à tout prix terminer sa lecture aujourd'hui. Une fois Ambroise partie, elle n'aura aucune certitude de retrouver le bouquin, qui a longtemps été le seul compagnon d'Hayden.

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