Chapitre 27 : Pour Bientôt

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Ils s'étaient rassis pour reprendre la discussion plus calmement.

« Supposons que c'est la vérité. Que veux-tu ? demanda Velingrade, suspicieux.

– Faisons un marché, amorça Mackenzie. Ce serait dommage si tout le monde apprenait que tu étais une taupe. Cela rendrait ton rôle inutile aux yeux du personnel, je présume. En soit, si tu ne peux plus leur être utile, car incapable de te fondre dans la masse, ils ne te donneront pas la place qu'ils t'ont promis, n'est-ce pas ?

– Argumentes.

– Toujours en supposant que t'es bien un traître, je te promets de ne rien dire à qui que ce soit. En échange, tu m'aides à sortir, comme ça l'avait été prévu depuis le début. Je sais pas comment, mais je suis sûr que tu trouveras quelque chose.

– Ça ressemble plus à du chantage qu'à un marché.

– Appelle ça comme tu veux, mais t'as pas trop de marge pour négocier.

– Quelle négo ? Tout ça n'est que supposition, je te rappelle.

– Bien sûr », dit-elle en se redressant légèrement.

Elle reprit, sourire vicieux au visage :

« J'imagine, maintenant que tu m'aies viré, que plus rien ne nous lie ? Donc, si jamais une rumeur te faisait passer pour un traître, celle-ci n'aurait pas trop d'impact, n'est-ce pas ? Ce ne serait qu'une rumeur, après tout. Facile de sauver les meubles auprès de ton petit groupe. En revanche, si j'ai raison, dit-elle en s'inclinant de nouveau sur la table, cette rumeur ne risque pas de plaire au personnel. La moindre suspicion, et ils te mettent une balle entre les deux yeux. Après tout, si les actifs apprenaient que Rebirth tentait d'engager des taupes sur le terrain, ils n'auraient plus confiance en qui que ce soit, et seraient tous des menaces potentielles à la structure, avec personne pour les contenir. »

Il laissa échapper un rire étouffé. Il regarda autour de lui, maladif qu'on puisse l'entendre.

« Aller, arrête, continua Mackenzie. On joue au chat et à la souris, sauf que cette fois c'est toi le rongeur. »

Il sembla réfléchir un moment. Il fallait qu'il se débarrasse d'elle, quitte à lui donner ce qu'elle voulait.

« Très bien. Je vais te faire sortir. Dis quoi que ce soit, et je te tue avant que tu n'aies mis un pied dehors. »

Elle avait gagné. Il n'osait pas l'avouer, mais c'était enfin le cas.

Ils se regardèrent dans le silence, comme s'ils signaient actuellement leur pacte.

« Demain, vingt-deux heures, conclu Velingrade, retrouve-moi aux toilettes numéro 6. Tu as de la chance, elles n'ont jamais été rebouchées, comme ils ont voulu le faire croire. Et, à moins que les premiers fuyards aient fermé derrière eux, ce dont je doute, la voie doit être libre. »

Elle se leva, conquise. La liberté semblait si proche.

Malgré cela, elle eut une pensée pour ceux qu'elle allait abonner dans l'illusion.

Joy, Léana. S'il y avait bien quelqu'un qu'elle voulait aider, c'était elles. Dans sa réflexion, elle retourna voir Velingrade. Il fit une mine surprise, limite agacée.

« Je ne serais peut-être pas seule, avait-elle lancé à son égard.

– Ne fais pas tout foirer en voulant aider les autres. Ce serait bête de ne pas prendre en compte l'échec précédent.

– Ne t'en fais pas pour moi.

– Comme tu veux. Une fois que je t'aurais donné l'accès, tu auras intérêt à courir. Ils se rendront vite compte, le lendemain, des disparitions. Compte pas sur moi pour rester sur place, le moment venu. »

L'Or rouge [Terminé - En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant