Chapitre 57 : La douleur

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Une fois arrivés au manoir, le bruit du camion rameuta la plupart des membres aux fenêtres. Les yeux des curieux montrèrent rapidement de l'enthousiasme à la vue d'un engin de Rebirth conduit par des alliés.

Déon se plaça près de l'entrée et arrêta le moteur. Mackenzie eut à peine le temps de sortir que Greg et Marilore se dirigeaient vers eux.

« Besoin d'aide ? demanda le chef des rangers

‒ Ce serait pas de refus », répondit la jeune femme, se dirigeant vers l'arrière du camion.

Ils ouvrirent le compartiment, laissant apparaître des cartons entiers d'alimentation. Ils furent rejoints par Déon.

« Je me sens un peu mal de priver toute une ville de nourriture, avoua Mackenzie.

‒ Ne le sois pas, minimisa Greg, il y aura sûrement d'autres camions qui iront les livrer. Ils ne laisseront pas autant de monde mourir de faim. »

Elle soupira. Jack venait d'arriver et ils commencèrent à vider le camion. Alors qu'elle s'apprêtait à porter un carton, Déon l'arrêta :

« Tu ne devrais pas faire d'effort, tant que ton bras n'est pas rétabli. »

Elle posa les yeux sur sa blessure. Elle avait complètement oublié.

« Tu as raison », lui murmura-t-elle.

Elle les laissa se charger de la tâche et entra au manoir. Une fois à l'intérieur, elle aperçut Ambroise qui descendait les escaliers centraux.

« Salut Mack ! Alors cette petite escapade en amoureux ?

‒ Ah. Ah. Très drôle, se moqua la jeune femme.

‒ Fais pas ta cachottière. Il y a bien dû se passer quelque chose ! »

Son enthousiasme fit rire la demoiselle.

« Ouai, ils m'ont lacéré le bras.

‒ Qui ? Déon ?!

‒ Non ! rigola Mackenzie. Des bandits près du pont. Déon m'a soigné en revanche.

‒ Quel beau gentleman, n'est-ce pas ?

‒ Arrête », s'amusa Mackenzie.

Alors qu'elle se remémorait ce moment, ses joues devinrent écarlates.

« C'est moi, ou tu es toute rouge ?! » s'exclama Ambroise.

Mackenzie cacha immédiatement son visage entre ses mains.

« Qu'est-ce qui te met dans tous ces états ? insista-t-elle, presque hilare.

« Je... j'ai fait une bourde, bafouilla la jeune femme.

‒ Quelle genre ?

‒ Pendant qu'il soignait ma plaie, je... je l'ai appelé Hayden... »

Ambroise leva les sourcils, ravalant son sourire.

« Tu plaisantes ? s'égosilla la blonde.

‒ J'aimerais bien, répondit la jeune femme en retirant ses mains de son visage.

‒ Mais, comment ?... Mack, t'es pas croyable !

‒ La douleur me faisait tourner la tête, et sur le moment, j'étais complètement démunie. C'est sortit tout seul... »

Ambroise détourna le regard, laissant échapper un rire embarrassé.

« Et qu'est-ce qu'il a dit après ?

‒ Rien. Je ne suis même pas sûr qu'il m'ait entendu de toute façon. Et puis, on avait un peu discuter avant ça. Il avait l'impression de me connaître, je veux dire, plus que vous autres. Il m'avait aussi demandé si on avait eu quelque chose en commun, au vu des regards que je forçais sur lui depuis tout ce temps.

‒ Je te l'avais dit que t'étais pas discrète ! Et tu lui as dit quoi, du coup ?

‒ Je lui ai expliqué qu'il me faisait penser à quelqu'un, rien de plus. »

Ceux à l'extérieur rentrèrent les bras chargés.

« Arrête de discuter, lança Jack à Ambroise, et viens nous aider.

‒ J'arrive ! Vas nettoyer cette plaie, Mack. »

Elle opina du chef laissant tout le monde. Remontant les marches, elle se dirigea vers l'infirmerie qu'ils avaient mis en place. C'était bien l'une des seules pièces qui avait toujours été à disposition des membres, peu importe leur contribution. Les médicaments et autres produits médicaux étaient rares, alors le partage pour les plus nécessiteux, semblait logique, bien que contradictoire avec leur mode de vie.

Elle se dirigea vers l'armoire à pharmacie et en sortit un bout de chiffon et de l'alcool. Puis, elle posa le tout sur un bureau non loin, et s'assit sur le tabouret. Face à elle, se trouvait un miroir, lui permettant d'admirer sa plaie. Le bandage fait par Déon un peu plus tôt, s'était imprégné de sang. Elle le retira d'une main avec délicatesse, sans manquer de grimacer. La douleur était toujours là, et un peu plus à chaque fois qu'elle y pensait.

La blessure vive à découvert, la demoiselle se mordit la lèvre. Sa tête tournait, l'empêchant de se concentrer davantage. Elle ravala sa salive difficilement et s'accouda au bureau. Elle n'avait rien prit pour calmer la douleur, qui se faisait à présent plus insistante. Il fallait retourner près de l'armoire. A peine s'était-elle relevée, qu'elle se rassit aussitôt. L'infâme douleur l'empêchait tout mouvement. Elle tint sa tête de sa main et ferma les yeux un instant. Elle attendait que la souffrance ne s'éclipse un moment et que l'impression d'évanouissement ne la quitte.

Des mains se posèrent sur sa taille, l'empêchant de s'écrouler. Elle ne savait pas qui était entré dans la pièce. La forte douleur la forçait à fermer les yeux aussi fortement que sa mâchoire.

« Laisse moi t'aider », lui murmura la voix.

Une voix qu'elle ne connaissait que trop bien. Déon se dirigea vers les médicaments, sans lâcher la jeune femme des yeux. Il en sortit de la morphine et une seringue qu'il remplit d'analgésique. Une fois à côté de la demoiselle, il introduit l'aiguille pour clamer ses douleurs.

« Viens, dit-il en la tenant près de lui, je vais m'occuper de ta blessure.

‒ Depuis quand tu es médecin ? s'amusa-t-elle, tout en grimaçant.

‒ Londir m'a expliqué les bases. »

Il emmena la demoiselle sur l'un des lits de la pharmacie et elle s'y coucha. Il nettoya la plaie avant de la couvrir d'un bandage propre. La jeune femme s'endormit quelques temps après, la douleur presque disparue.


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L'Or rouge [Terminé - En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant