Chapitre 40 : Le musée

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« Allez, on y va avant que d'autres ne rappliquent ! » avait lancé Marilore en prenant Mackenzie par le poignet.

La jeune fille était encore secouée par l'attaque qu'elles avaient menée, laissant quatre cadavres derrière elles. Tentant de se reprendre, elles continuèrent leur traversée, avec plus de détermination.

Elles arrivèrent une vingtaine de minutes plus tard à destination. Mackenzie s'était nettoyée au mieux le visage, du sang de son précédent adversaire. Le musée à moitié détruit, tenait debout au milieu des décombres d'anciennes maisons. Il y avait également un parking avec quelques voitures rouillées et dépecées.

Les jeunes femmes s'approchèrent de l'entrée. Cette dernière semblait gardée par un autre groupe de marginaux. Ils étaient bien mieux armés que la plupart. Pourtant, Marilore n'avait pas ralenti le pas, forçant Mackenzie à la suivre.

Il y avait là trois hommes, armés de carabines et de fusils rafistolés. Il était hors de question d'engager le combat, et apparemment, ils n'en avaient pas non plus l'intention.

Tout trois étaient habillés de noir, avec par-dessus leur tenue, un gilet militaire, muni de multiples poches. Ils étaient deux fois plus équipés que la moitié des terres sauvages.

Celui du milieu, à la peau basanée, était le plus âgé, il portait un béret noir par-dessus ses cheveux totalement rasés. A ses côtés, les deux autres semblaient plus jeunes, entre vingt et trente ans. Celui à gauche du plus âgé, était blond aux yeux noirs, quant au troisième, il était brun, cheveux courts et yeux bleus.

« Bonjour Messieurs, avait lancé Marilore, comme on se retrouve.

– Mesdames, est-ce que tout va bien ? demanda le plus âgé.

– Oui, nous aimerions juste aller à l'intérieur chercher quelques trucs. Au fait, je ne vous ai pas présenté. Voici Mackenzie, un autre membre de notre escouade. Mackenzie, voici Greg, Londir, et Déon. »

Mackenzie les salua respectueusement sans dire un mot.

« Vous avez acquis un autre membre ? demanda Londir, le jeune brun aux yeux bleus.

– Non, répondit Marilore, en réalité, elle est avec nous depuis longtemps. Disons, qu'elle avait disparu pendant un certain temps, avant de revenir.

– Vous lui faites confiance ? demanda cette fois Greg, le plus âgé.

– Bien sûr ! Est-ce qu'on peut entrer ?

– Faites comme chez vous, répondit Greg, même si je ne suis pas sûr que vous y trouverez quoi que ce soit d'intéressant. D'ailleurs, ne faites pas attention au marchand qui s'y trouve, il nous a payés pour garder l'entrée pendant qu'il était à l'intérieur.

– Très bien », répondit Marilore.

Elles entrèrent dans la grande bâtisse en pierres anciennes. Le musée était construit sur deux étages, mais dès l'entrée, il était possible d'y voir le ciel, par l'énorme ouverture traversant toute la structure de haut en bas.

« C'étaient les rangers avec qui vous travaillez ? demanda Mackenzie, alors qu'elles observaient le lieu.

– Ouai, ils sont que trois dans le coin, mais ils sont vraiment très compétents. Et puis, t'as vu comment ils sont équipés ! De vraies armes de guerre. Bon, dis-moi, tu cherches quelque chose en particulier ?

– Je ne sais pas vraiment, un truc d'avant-guerre, qu'on ne peut trouver qu'ici. »

Elles se mirent à chercher. Tout avait déjà été dévalisé, les expositions n'étaient même plus identifiables. Les tableaux avaient été tagués ou souillés par des liquides inconnus, et les statues brisées à même leur socle. Pendant qu'elles fouillaient parmi les décombres artistiques, à la recherche de quelque chose d'intact, une voix les interpella avec nervosité :

« Qui... qui êtes-vous ?! »

Quand les jeunes femmes se retournèrent, elles virent un homme au long manteau équipé d'un grand sac à dos et pointant un revolver sur elles.

« Hey, on se calme, somma Marilore en levant les deux mains. Nous cherchons juste un objet, rien de plus. Les rangers nous connaissent, ils nous ont laissées passer. »

L'homme baissa son arme, semblant réfléchir.

« Vous chercher quoi ? demanda ce dernier.

– N'importe quoi qui soit unique, parla Mackenzie, c'est pour quelqu'un qui aimerait avoir un souvenir d'ici, pour sa collection. »

L'homme hésita un instant, puis farfouilla dans son sac.

« Tenez, est-ce que ce sera suffisant ? »

Il leur tendit une petite statuette en bois.

« Il lui manque juste un bras, reprit-il, du coup elle ne va pas me rapporter beaucoup. Prenez-là, et partez.

– Vous semblez bien pressé pour nous congédier, parla Marilore.

– Et vous, vous semblez bien curieuses. Vous la prenez ou pas ? insista l'homme.

– Bien sûr, ça ira comme ça », conclua Mackenzie.

Marilore soupira, accablée par l'attitude irrespectueuse du marchand. Les deux femmes prirent la statuette et quittèrent le lieu sous les yeux persistant de l'homme.

« Eh bien, s'indigna Marilore une fois dehors, à croire que le respect le tuerait.

– Est-ce que tout s'est bien passé ? demanda Greg en l'entendant.

– On a rencontré le marchand, je sais pas ce qu'il fait à l'intérieur mais il était pas très ravi de nous voir.

– Même nous, nous ne savons pas ce qu'il cherche exactement, parla Déon – le jeune ranger blond aux yeux noirs – mais apparemment il a besoin de quelque chose pour un client.

– Je pense même que sa vie en dépend », s'amusa Londir.

Sa réplique lui voua un coup de coude de Greg.

« Bien, parla Marilore, c'est pas que votre compagnie nous ennuie, mais nous devons y aller. Nous n'avons pas pu trouver quelque chose pour Kahésar. »

Elle se tourna vers Mackenzie et continua :

« Est-ce que Kahésar peut attendre une autre fois, où tu aimerais qu'on passe ailleurs pour lui trouver un truc ?

– Ça ira, répondit Mackenzie, ça peut attendre. »

Elles prirent congé des rangers et partirent à leur prochaine destination. Elles n'en avaient pas parlé à voix haute, car ces derniers n'appréciaient pas les voleurs et les troubles fêtes, qui s'amusaient près des villes Élites. Et, c'est exactement ce qu'elles comptaient faire.

C'est donc vers l'une des villes les plus proches d'ici qu'elles se rendirent. Mackenzie mit la statuette dans son sac à bandoulière et en sortie par la même occasion des barres de céréales qu'elle avait amenées. Elles se sustentèrent en marchant, prévoyant au moins une heure de route jusqu'à destination, si bien sûr tout se passait comme prévu.

Mais rien ne se passait jamais comme prévu...


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Je suis navrée du temps qu'il a fallu pour publier ce chapitre. Il était pourtant écrit depuis longtemps, mais certaines phrases ne me plaisaient pas et il me fallait également les corriger avant.

Je m'excuse donc, et souhaite vous assurer que le livre aura bien une fin ;)

Je compte reprendre une dynamique de publication plus régulière pour les prochains chapitres. En espérant que celui-ci vous ait plus ! :)

L'Or rouge [Terminé - En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant